Nouvelles restrictions en Australie
Les habitants de Melbourne, deuxième ville d’Australie déjà sous couvre-feu, vont voir leurs commerces non essentiels fermer, les Philippines reconfinant de leur côté près du quart de leur population face à un rebond des cas de Covid-19, qui a contaminé plus de 18 millions de personnes à travers le monde.
Le rythme de la pandémie, qui a fait près de 700.000 morts, continue de s’accélérer dans le monde, particulièrement aux Etats-Unis et en Amérique latine.
A partir de mercredi minuit, tous les commerces non essentiels seront fermés à Melbourne, ainsi que les administrations, une mesure qui s’ajoute au couvre-feu nocturne imposé depuis dimanche soir aux résidents de la ville. Supermarchés, pharmacies et magasins d’alcool font partie des commerces qui bénéficieront d’une exemption.
«L’heure n’est plus au laxisme, le temps des avertissements est fini», a déclaré Daniel Andrews, le Premier ministre de l’Etat de Victoria dont Melbourne est la capitale. Les six prochaines semaines «sont absolument critiques» pour enrayer la reprise de l’épidémie, a-t-il souligné.
Malgré un confinement instauré début juillet, Melbourne a continué d’enregistrer des centaines de nouveaux cas quotidiennement et a annoncé 13 décès lundi.
Aux Philippines, les autorités ont également annoncé un reconfinement à partir de mardi qui va toucher plus de 27 millions de personnes, soit environ le quart de la population, après le cri d’alarme des associations de médecins qui ont averti que le pays était en train de perdre la bataille contre le Covid-19.
Depuis le début du mois de juin les infections ont quintuplé, dépassant la barre des 100.000 cas, alors que les décès s’élèvent à environ 2.000. «Nous n’avons pas été à la hauteur. Personne ne s’attendait à cela», a reconnu le président Rodrigo Duterte.
Le rythme de la pandémie continue globalement de s’accélérer, avec un million de cas supplémentaires détectés dans le monde en moins de quatre jours.
En termes de décès, les Etats-Unis sont de loin le pays le plus lourdement touché, avec 154.834 morts, dont 515 au cours des dernières 24 heures. Viennent ensuite le Brésil (94.104 morts), le Mexique (47.746), le Royaume-Uni (46.193) et l’Inde (37.364).
L’Amérique latine et les Caraïbes, avec plus de 201.000 morts, sont à présent la deuxième région la plus touchée après l’Europe, qui compte plus de 210.000 morts.
En Argentine, le ministère de la Santé a annoncé que les 200.000 cas de contamination avaient été dépassés et que les réunions sociales seraient interdites dans tout le pays à partir de lundi.
Au Venezuela, le président Nicolas Maduro a ordonné dimanche une quarantaine stricte dans tout le pays.
En Allemagne, des milliers d’élèves ont repris lundi le chemin de l’école, les premiers en Europe, une rentrée marquée par de strictes mesures sanitaires et qui fera office de test.
Les quelques 150.000 élèves de Mecklembourg-Poméranie, région du nord-est, sont ainsi les premiers à retourner à l’école après des mois d’interruption et de cours principalement en ligne.
«Les enfants avaient besoin d’être présents à l’école car il faut éviter que le retard ne s’accroisse», a explique à l’AFP Steffen Kästner, directeur de l’école CJD Jugenddorf-Christophorus à Rostock. Certaines règles y sont désormais à respecter, notamment le port du masque dans les couloirs.
L’Allemagne a jusqu’à présent été plutôt épargnée par la pandémie qui y a fait moins de 9.200 morts, mais les autorités s’alarment d’une lente reprise des infections.
«Il faut que je sois responsable», déclare Yann Pissenem, copropriétaire français du Hï Ibiza, l’un des plus grands clubs de l’île. Si les discothèques étaient ouvertes, elles risqueraient de «créer des clusters partout», reconnaît-il.
Au Liban, un médecin directeur d’un hôpital gouvernemental s’est imposé comme une figure de confiance pour ses compatriotes habituellement circonspects face à un secteur public défaillant, en égrenant inlassablement conseils et avertissements.
«Soyons honnêtes, les capacités du Liban ne sont pas très élevées. C’est pourquoi il faut nous concentrer sur la protection», souligne le Dr Firass Abiad.
Au Kenya, la tragédie touche aussi les adolescentes, encore plus nombreuses qu’auparavant à tomber enceintes. En raison du confinement, certaines jeunes filles ont dû vendre leur corps pour survivre et d’autres, obligées de rester chez elles en raison de la fermeture des écoles, ont eu des relations sexuelles plus fréquentes.
Oriema Otieno, médecin à Embakasi, un quartier de Nairobi, dit avoir vu plus de jeunes filles enceintes qu’en temps ordinaire. «Normalement, quand les écoles sont ouvertes et que les adolescentes sont à l’école, on en voit deux tous les trois mois. Maintenant il y a une augmentation, avec environ 7 ou 8 par mois», affirme-t-il.
(AFP)