Interdictions catégoriques des jetons

Peinture de bâtiment

La pratique du jeton sous toutes ses formes ainsi que tout programme d’intéressement ou fidélité lié à la vente de la peinture sont « catégoriquement interdits », a annoncé, lundi à Rabat, le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.

Les professionnels et fabricants de peinture de bâtiment disposent d’un délai allant jusqu’au 30 avril 2021 pour retirer du marché de façon définitive, tout type de jeton (tickets, tickets à gratter, points de fidélité, cartes de fidélité, carte à points, applications informatiques, QR code…) ainsi que tout programme d’intéressement ou fidélité lié à la vente de la peinture, qu’il soit destiné au peintre, au revendeur ou autres, a précisé M. Elalamy, lors d’une rencontre avec les acteurs de cet écosystème.

Il a fait savoir, dans ce sens, que le ministère met en place, en parallèle, un dispositif de contrôle déployé au niveau des usines, des circuits de distribution et à l’import pour veiller au respect de l’arrêt de cette pratique.

« Il est inadmissible que ce genre de pratique continue de sévir sur le marché national au nom de la concurrence. Cette pratique conduisant au renchérissement du prix se fait au détriment du citoyen, en violation des lois en vigueur de la protection du consommateur, de la liberté des prix et de la concurrence », a-t-il souligné.

Et de soutenir que cette pratique, consistant à échanger un jeton ou ticket introduit dans le pot de peinture contre une somme égale au nombre de points qu’il contient et dont la valeur peut dépasser 100 dirhams, bénéficie uniquement à l’artisan peintre, puisque le prix (du pot) est supporté en sa totalité par le consommateur.

Le ministre a, par ailleurs, rappelé que cette même pratique est incriminée par le code pénal marocain stipulant dans son article 339 que  » la fabrication, l’émission, la distribution, la vente ou l’introduction sur le territoire du Royaume de signes monétaires ayant pour objet de suppléer ou de remplacer les monnaies ayant cours légal est punie de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 500 à 20.000 dirhams. »

Pour sa part, Abdessamad Jennane, membre de l’Association marocaine des industries de peinture (AMIPEC), s’est dit « particulièrement satisfait » de la résolution de ce problème et de la dynamique engagée par le ministère, à même de favoriser la relance et le développement de ce secteur, outre la redynamisation de l’AMIPEC qui a tant souffert de cette problématique.

« L’idée étant de renforcer cette association pour mieux servir les industriels, les partenaires revendeurs et peintres en plus d’offrir au consommateur final un produit de qualité, conforme aux normes nationales et internationales avec le meilleur rapport qualité-prix », a-t-il ajouté.

A noter que l’interdiction de cette pratique, qui s’inscrit dans le cadre des mesures édictées par la Loi n° 31-08 pour la protection du consommateur et de la liberté des prix et de la concurrence, a fait l’objet d’un avis public émis par le ministère, ce lundi 22 mars.

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