Les professionnels présentent leur recette pour sauver le secteur

Secteur des cafés et restaurants

Khalid Darfaf

L’Association nationale des  propriétaires des cafés et restaurants au Maroc a adressé récemment un mémorandum au gouvernement, notamment le ministre de l’Economie et des finances, le ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique et le Wali, directeur général des collectivités territoriales, dans lequel elle étale ses propositions pour éviter l’effondrement du secteur afin de  freiner l’hémorragie. 

Il faut dire, selon la même source, que la crise pandémique a donné un coup de fouet au secteur des cafés et de la restauration.   En fait, le un quart des entreprises opérant dans le secteur ont dû mettre la clé sous le paillasson, souligne l’Association nationale des cafés et restaurants au Maroc,  et pour cause : les mesures de restrictions imposées par le gouvernement qui ont montré « la fragilité structurelle des deux tiers des unités opérant dans le secteur », lit-on en substance dans le mémorandum.

Outre les effets de la crise pandémique, les professionnels considèrent que la législation actuelle est catégoriquement déphasée par rapport à la réalité. Pour eux, le chiffre d’affaires de la plupart des entreprises a connu une baisse significative allant jusqu’à 60%,  alors que d’autres unités peinent à payer les frais de location ou encore  les factures de l’eau et de l’électricité, sans omettre les salaires des travailleurs.

Ainsi, ils ont appelé le gouvernement à mettre en place des mesures urgentes et d’autres mesures  à caractère structurel en vue de pallier les effets de la crise.

Pour ce faire, les professionnels demandent à ce que les cafés et restaurants soient ouverts  jusqu’à 11h00 du soir après le mois de Ramadan,  tout en se permettant d’exploiter l’espace avant et latéral du café ou restaurant en vue de répondre aux mesures de la distanciation sociale, mais aussi pour compenser une partie des pertes subies pendant la pandémie, souligne le mémorandum.  A cela s’ajoute, la prolongation du service de livraison à domicile  jusqu’à minuit. 

Mesures à caractère social et financier

En sus de cela, les professionnels du secteur revendiquent l’indemnisation de tous les salariés qui sont déclarés,  puis l’indemnisation des salariés non déclarés et ce sur la base d’une liste présentée par l’employeur, à condition que ce dernier les maintient dans leurs postes pendant une période d’au moins 6 mois.   Qui plus est, et en vue de préserver l’emploi, le mémorandum revendique  un soutien financier des cotisations mensuelles à la Caisse nationale de sécurité sociale à hauteur de 50% et ce depuis le début de la pandémie jusqu’à sa fin. Et ce n’est pas tout, les professionnels demandent à l’Etat l’indemnisation  d’une partie des salariés dans la limite de 30  salariés de chaque entreprise qui se trouve  incapable de les maintenir dans leurs postes jusqu’à la levée de l’état d’urgence sanitaire. Abondant dans le même ordre d’idées, le mémorandum réclame le prolongement de  l’exonération des pénalités et amendes qui sont dues à la CNSS, pendant deux ans après la fin pandémie et étaler le montant des créances  principales sur une période de  24 mois.

Sur un autre registre, les professionnels sollicitent la suspension des décisions judiciaires  relatives à la libération du fonds de commerce en raison du cumul des redevances de location durant la période de la crise sanitaire. En termes plus clairs,  ils demandent à ce que « l’exécution de l’ordre du paiement » ne dépasse pas 50% du montant de la redevance, et de considérer le montant restant en tant que dette envers l’ayant droit et qui serait prélever  après la levée de l’état d’urgence sanitaire.

Mesures d’ordre fiscal

Concernant la fiscalité, les propriétaires des cafés et restaurants exigent également une exonération de la redevance sur les boissons et celle relative à l’occupation temporaire du domaine public communal pendant toute la durée de la pandémie.En plus de cela, ils réclament la réduction de 50% de la valeur de la taxe professionnelle liée aux années 2020 et 2021,  une exemption d’une partie de l’impôt lié au régime de la contribution professionnelle unique et se contenter uniquement de la redevance complémentaire. Autre point non moins important, celui qui porte sur l’annulation de toutes les pénalités relatives aux autorisations d’exploitation du domaine public et la suspension des procédures de recouvrement des taxes et impôts tout au long de la période pandémique.

Notons au final que  ce mémorandum a été également adressé à plusieurs formations politiques de la chambre des représentants.

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