350.000 marcheurs

Même si comparaison n’est pas raison, on ne peut pas s’empêcher, au vu des 350.000 manifestants qui ont investi, ce dimanche, les rues de Barcelone, de nous remémorer ce 6 novembre 1976 quand 350.000 volontaires marocains désireux de montrer au monde entier leur indéfectible attachement à l’unité de leur patrie avaient décidé, en réponse à l’appel lancé par le défunt Roi, S.M Hassan II et en s’armant du Coran et du drapeau national, de franchir les frontières factices érigées par les colons espagnols pour les séparer de leur terre ancestrale.

Ils étaient, en effet, 350.000 d’après les autorités, les manifestants venus de toute l’Espagne, qui, ce dimanche sont descendus dans les rues de Barcelone manifester leur hostilité à l’indépendance de la région en brandissant les drapeaux espagnols et catalans cousus l’un à l’autre pour démontrer que le Royaume d’Espagne est un et indivisible et dénoncer le référendum organisé le 1er Octobre dernier par leurs compatriotes en mal d’indépendance ; un référendum qui a déclenché dans le pays une crise politique sans précédent.

«Vive la Catalogne ! Vive l’Espagne ! Retrouvons la sagesse !», scandaient à l’unisson des manifestants qui réclamaient le vivre-ensemble et récusaient l’indépendance. «Ne nous mentez pas, la Catalogne fait partie de l’Espagne», affirmaient certains…

«La Catalogne et l’Espagne sont unis depuis cinq siècles et rien ni personne ne pourra les séparer», déclarera Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature présent à cette manifestation et ayant la double-nationalité espagnole et péruvienne avant d’ajouter que «la démocratie espagnole est là et bien là (et qu’) aucune conjuration indépendantiste ne la détruira».

Mariano Goma, le Président de l’association anti-indépendantiste «Societat Civil Catalana» ayant organisé la manifestation, a affirmé, de son côté, qu’une «déclaration unilatérale (d’indépendance) fera voler le pays en éclats».

Estimant avoir remporté le référendum avec 90% de «Oui à l’indépendance de la région», les séparatistes catalans, avec à leur tête Carles Puigdemont, menacent de faire sécession dans les jours qui viennent en l’absence d’une «médiation internationale» alors que Mariano Rajoy qui exclut tout dialogue avec ces derniers tant qu’ils n’auront pas retiré leur menace de rupture, n’écarte pas l’éventualité d’une  suspension de  l’autonomie de la région en faisant jouer les dispositions de l’article 155 de la Constitution ; une mesure qui n’a  jamais été appliquée dans cette monarchie parlementaire extrêmement décentralisée.

Interrogé ce dimanche en marge de cette manifestation, par le quotidien espagnol «El Pais», le Premier ministre espagnol dira : «On ne peut rien construire si la menace de l’unité nationale ne disparait pas !».

Aussi, au vu de ce qui se passe ces temps-ci chez notre voisin du nord, nous autres marocains, sans chercher à nous en réjouir de quelque manière que ce soit, sommes quand même en droit d’espérer que de tels évènements puissent pousser les dirigeants de Madrid à revoir leur position quant au dossier dit du «Sahara occidental» et, enfin, à bouter hors de leur territoire les représentants d’une fantomatique république qui, dans les faits, ne représentent rien d’autre que la soldatesque d’Alger qui les protège à tour de bras…

Nabil El Bousaadi

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