«37… du Maroc », un appel du cœur pour une bonne cause

«37… du Maroc» est un recueil de nouvelles récemment paru aux éditions «Éditions Broc- Jacquart ». Le livre rassemble une palette d’écrivains qui se sont engagés pour la bonne cause. «37 écrivains marqués par la volonté de participer à un collectif littéraire culturel au profit d’une ONG qui œuvre au Maroc avec les pouvoirs publics pour entre autres la préscolarisation des enfants et la sensibilisation des parents à la nécessité de l’éducation», précise Philippe Broc.  Entretien.

Al Bayane : «37… du Maroc» est pratiquement une continuité du recueil de nouvelles «auteurs à 100%» paru en 2015. Quoi de neuf dans ce nouveau recueil?

Philippe Broc : Pas pratiquement mais totalement une continuité d’ «Auteurs à 100%». «Auteurs à 100%» est né d’une réflexion commune avec Réda Dalil et s’inspirait directement d’une opération réalisée en France : 13 à table, réunissant treize des plus grands auteurs en France, qui produisaient chacun une nouvelle recueillie dans cet ouvrage et dont les bénéfices sont (encore cette année) reversés aux Restaurants du Cœur.

Charge à Réda de faire l’appel aux textes, à moi de concrétiser l’opération. C’est devenu Auteurs à 100%, avec 17 plumes marocaines ou du Maroc, hommes, femmes, connus ou révélés.

La différence est dans la continuité. Ils sont désormais 37, réunis dans un seul ouvrage, et encore plus que la première édition, très différents les uns des autres, avec des textes de 2 ou 8 pages, marqués par la volonté de participer à un collectif littéraire culturel au profit d’une ONG qui œuvre au Maroc avec les pouvoirs publics pour, entre autres la préscolarisation des enfants et la sensibilisation des parents à la nécessité de l’éducation.

Est-il facile de réunir une telle brochette d’écrivains célèbres marocains et français dans un seul livre?

37Si nous étions filmés, vous devineriez un léger sourire s’esquisser sur mon visage… Chacun de ces auteurs a sa personnalité. Le réseau des écrivains au Maroc est facilement identifiable. Quand ils sont connus, pas forcément édités, ils se connaissent tous. De là à dire qu’ils s’apprécient, s’estiment et que cela fasse une grande famille unie et heureuse… Donc, mon rôle a été surtout de bien paramétrer le fait qu’au-delà de leurs sensibilités ou accointances, il s’agissait de produire un ouvrage destiné à favoriser l’avenir des enfants de ce pays. Aussi, il a été demandé à chacun des participants à la première édition d’inviter un auteur (homme, femme, connu, pas connu). De 17 ils sont passés à 37. Ne me demandez pas pourquoi, nous parlons littérature, ce n’est pas mathématique. En tout cas, ils ont répondu oui à cet appel du cœur.

Vous dites dans la présentation du livre que les droits d’auteurs sont intégralement reversés à Care International-Maroc. Pouvez-vous en dire plus sur cette initiative au service de la scolarisation et la lutte contre la pauvreté ? 

CARE International-Maroc est une ONG mondiale, implantée au Maroc depuis 2007 et qui œuvre inlassablement contre la pauvreté. CARE considère que les facteurs de la pauvreté sont diverses et forment un tout. Il ne sert à rien d’apporter des solutions extérieures « clefs en main » sans comprendre parfaitement les problématiques de chaque pays, chaque région, communes ou villages. Toutes leurs opérations se font en appui des pouvoirs publics et sont relayées par des associons locales qui connaissent parfaitement le terrain sur lequel elles interviennent. Aujourd’hui, dans le monde, CARE accompagne 77 millions d’enfants. Je vous invite à visiter leur site ou leur page FB, voire inviter Hlima Razkaoui, Directrice pays qui vous inondera d’informations factuelles sur leurs réalisations, ici, au Maroc.

On a entendu dire que le livre sortira au mois d’avril alors qu’il a fallu attendre le mois de mai pour qu’il puisse voir le jour. Pourquoi un tel retard ? Parlez-nous de cette nouvelle expérience d’édition entre les deux maisons d’éditions Éditeur de Talents et les Éditions Broc-Jacquart ?

La notion de retard est relative. La notion de temps aussi, il faut le temps au temps. Il n’est pas toujours simple d’orchestrer la « mise en page » de 37 auteurs. Vous avez aussi surement entendu dire qu’il ne sortirait jamais. Impossible. Untel avec Unetelle ou tel, incompatible. C’est fait. Le livre est là, il existe, il est en vente et j’espère que ces trente-sept participants en retirent une belle fierté.

Il était temps de poser une vraie maison d’édition, au service d’auteurs, de liberté, de la culture. L’ensemble des maisons d’édition au Maroc est désigné par des noms anonymes, pour ne pas dire d’oiseaux. Nous avons pris le pari de poser mon nom en tant que maison d’édition. Une sorte d’engagement, qui supprimera la question de savoir qui est derrière ceci ou cela. Comme l’on dit : « la réponse est dans la question ».

À ce moment, trois collections sont prédéfinies : « Casablanche » pour la littérature générale, « À rebrousse page » pour des soulèvements d’idées, imprimée en français et arabe, relayée par des talk-shows mensuels et dont vous découvrirez les premiers exemplaires à la rentrée ; « Éditeur de talents » qui devient une des collections et sera plus orienté vers l’artistique. Et pour répondre à cette question que vous ne m’avez pas posée, oui il y a une direction de collection… Qui ?

Mohamed Nait Youssef

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