Fidel Castro, le célèbre dirigeant de la révolution cubaine est décédé vendredi dernier à l’âge de 90 ans. Celui que son peuple appelait «El Comandante» est ainsi parti pour son ultime voyage.
Peut-être que le nom de l’homme au mythique cigare, barbe et uniforme militaire ne dit plus grand-chose aux générations nouvelles alors qu’il a constitué une véritable icône, un symbole pour des générations entières de communistes, de révolutionnaires, de progressistes…de tous ceux qui sont attachés à la lutte anti-impérialiste, à travers le monde.
Fidel Castro était très lié à Cuba. Il s’identifiait à son pays et à son peuple, et Cuba s’identifiait à Fidel. Il en incarnait le combat légitime aussi bien contre la sinistre dictature de Batista, renversée par la révolution en 1959, que contre l’impérialisme américain pour l’indépendance nationale et pour la dignité. Un combat héroïque notamment contre l’embargo américain économique et militaire pendant des décennies ; une période de résistance d’un peuple et de son leader qui a lui-même échappé à des centaines de tentatives d’assassinat.
Castro est resté à la tête du pays pendant cinq décennies jusqu’à son départ pour cause de maladie en 2006, quittant également sa dernière fonction officielle à la direction du parti communiste en 2011 au bénéfice de son frère Raoul, lui-même ayant été secrétaire adjoint du parti depuis sa création en 1965.
Les observateurs relèvent que Fidel Castro avait dirigé le pays d’une main de fer ; toute une période marquée par l’absence de liberté publique, la mainmise du parti unique sur les rouages de la vie sociale et politique, le dirigisme économique qui a conduit le pays au seuil de la banqueroute. Mais objectivement ils relèvent aussi que le pays a réalisé en cette période de grands acquis dans les domaines de la santé et de l’éducation. Le peuple cubain était également fier de son indépendance nationale et de sa dignité sauvegardée. Donnant avec le charisme de son leader une image galvanisant la lutte et la résistance des autres peuples en bute aux affres de l’impérialisme. Le leader cubain restant attaché aux idéaux de la révolution et de son célèbre mot d’ordre «Hasta la victoria siempre» pour la victoire toujours !
D’un autre côté, pour les Marocains, Cuba de Fidel Castro reste le pays qui a soutenu les séparatistes, et les ennemis de l’unité territoriale de notre pays. Ce que le peuple marocain et ses forces progressistes ont contrecarré refusant toutes les manœuvres scissionnistes. Cependant, nous faisons la part des choses. Castro reste un leader d’une révolution authentique; le dirigeant d’un pays attaché à son indépendance. N’hésitant pas, malgré les manœuvres impérialistes, à apporter le soutien multiforme de Cuba aux peuples en lutte pour leur indépendance et leur émancipation, de l’Angola à la Palestine.
Certes, le monde a changé, il n’a plus rien à voir –ou presque- avec le contexte qui a vu le triomphe de la révolution cubaine. La globalisation est là, un dégel est amorcé dans les rapports de Cuba avec son géant voisin, de nouvelles formes de leadership voient le jour, de nouvelles générations sont là nourries d’une culture universelle avec d’autres icônes…il n’empêche que le souvenir de Castro comme figure emblématique restera indélébile aussi bien à La Havane qu’au sein de l’imaginaire contemporain. Comme symbole d’un militant révolutionnaire qui a su rester attaché à ses principes, refusant d’abdiquer, portant haut les intérêts de son pays et son désir de liberté et d’indépendance.