En plein débat sur le droit de grève
Le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) a annoncé la poursuite de son mouvement de protestation pour la troisième semaine consécutive, apprend-on dans un communiqué rendu public.
Conformément à son programme militant, la même source a confirmé la tenue d’une grève générale les 4 et 5 du mois courant dans tous les établissements de santé à l’exception des services d’urgence et de réanimation.
Le SIMSP a justifié son action par l’inaction du gouvernement qui « n’a pas pris soin de se mettre à la table du dialogue en vue de désamorcer la tension et trouver des solutions, en dépit de la phase critique que traverse le secteur. »
Les médecins du secteur public ont ainsi exprimé leur attachement à leurs revendications, notamment la centralisation des postes budgétaires et la préservation du statut de la fonction publique afin de jouir de l’intégralité de leurs droits.
Les médecins ont ainsi appelé le gouvernement de respecter ses engagements et d’introduire des amendements sur la loi 08-22 portant sur les groupements sanitaires territoriaux et la loi 09-22 relatif aux garanties essentielles accordées aux ressources humaines des métiers de la santé.
Qui plus est, le SIMSP a mis l’accent sur la nécessité de l’ajout de deux échelons au dessus du cadre réglementaire et la révision de l’ensemble des décrets relatifs à l’organisation du travail, la garde, la formation continue, l‘augmentation du salaire et ce conformément à une démarche participative.
Pour rappel, le SIMSP a indiqué dans un communiqué précédent qu’il s’abstiendra de délivrer des certificats médicaux hormis les certificats nécessitant un traitement et le boycott des campagnes d’opérations chirurgicales « aléatoires », qui ne respectent point les normes médicales reconnues.
Par ailleurs, la Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) a décidé d’intensifier son mouvement de protestation en observant un débrayage les 3,4 et 5 décembre.
Cette action sera accompagnée par l’organisation des sit-in ce mercredi devant les établissements des CHU, a ajouté la CNIR.
La Commission nationale a dénoncé ce qu’il a qualifié de « mépris provocateur » de son dossier revendicatif de la part des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur tout en indiquant que «les conditions des médecins, pharmaciens, internes et résidents ont atteint un niveau inacceptable.» « Les conditions de travail se sont aggravées sans aucun engagement du ministère pour trouver des solutions sérieuses et équitables », lit-on en substance dans le communiqué.
Pour pallier cette situation, la Commission a appelé les responsables à « intervenir d’urgence pour trouver des solutions à cette crise, qui ne cesse de menacer la stabilité du système de santé. »
Autrement dit, « le gouvernement est dans l’obligation de faire preuve d’un dialogue sérieux et responsable afin de remettre les choses sur les rails et préserver, par conséquent, les droits des professionnels tout en contribuant à améliorer les conditions de leur travail », a souligné la Commission nationale.