A Berkeley, pro et anti-Trump croisent le fer…

Faisant suite aux affrontements qui ont eu lieu le 12 Août dernier à Charlottesville en Virginie entre «suprémacistes» et anti-racistes au cours desquels une manifestante anti-raciste avait été écrasée par la voiture d’un raciste, Berkeley en Californie a été ce dimanche 27 Août le théâtre d’affrontements entre partisans de Donald Trump venus manifester «contre le marxisme» le visage couvert et munis de gourdins et d’autres armes improvisées et opposants au chef de l’Etat.

Bien qu’ayant été interdit par la police, ce rassemblement «contre le marxisme en Amérique» auquel ont participé près de 4.000 personnes des deux camps, a très rapidement été encerclé par des opposants au Président scandant «Non à Trump, non au KKK, non à une Amérique fasciste» et «Nazis go home» si bien que les supporters du Président n’ont eu leur salut qu’après avoir été escortés par la police hors du parc où ils avaient décidé de tenir leur rassemblement. Ces heurts, se sont soldés par une quinzaine d’interpellations; la plupart pour avoir bravé l’interdiction de se cacher le visage et/ou pour avoir brandi des armes de fortune improvisées pour l’occasion.

Le leader du mouvement d’extrême-droite «Patriot Prayer» a été violemment pris à partie par des contre-manifestants.

Si, pour croiser le fer, supporters et opposants au Président Trump ont choisi le campus de l’Université californienne de Berkeley, ce choix reste lourd de symboles puisque c’est dans cette Université qu’avait vu le jour, en 1964, le fameux mouvement du «free speech» qui, après quatre mois d’occupation, était parvenu à imposer le droit à la liberté d’expression dans les universités américaines.

Mais, comble de l’ironie, cette fois-ci ce sont les conservateurs qui revendiquent ce «free speech» à Berkeley et ce, alors même que l’extrême-droite est loin d’être la bienvenue dans une des villes les plus progressistes du pays; ce qui avait fait dire au Président de l’Université, dans une tribune publiée par le New York Times, que «le campus est devenu un aimant pour les groupes qui cherchent à utiliser le berceau du mouvement du «free speech» comme une scène pour semer violence et perturbations».

Disons pour terminer que si Berkeley n’est plus «le bastion gauchiste de l’époque du combat contre le maccarthysme», puisque près de 20% des étudiants y viennent de pays étrangers, il n’en demeure pas moins vrai que la confrontation qui s’y déroule actuellement commence à prendre les allures des affrontements gauche-droite de la fin des années soixante du siècle dernier.

Nabil El Bousaadi

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