«Arab-africa trade brige» : consolider les jalons du co-développement

Les échanges commerciaux entre les Etats arabes et les pays d’Afrique subsaharienne, bien qu’en progression, restent en deçà des attentes. Ils ne représentent que 2,1% de l’ensemble des échanges mondiaux. En cause, le manque d’information sur les marchés et les opportunités d’affaires et les faiblesses au niveau de la logistique.

Pour pallier ces faiblesses, la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC)  s’est portée au chevet des opérateurs économiques en mettant à leur disposition un programme destiné à accroitre les échanges interrégionaux. Il s’agit du programme «Arab-africa trade brige», dont le lancement a été donné hier à Rabat, en présence de tout le ghota économique des pays arabes et d’Afrique subsaharienne.

Il engage l’ITFC et ses partenaires à financer le commerce intra-régional et à apporter leurs garanties du crédit à l’export, comme l’a souligné Hani Salem Sonbol, directeur général de la société internationale islamique de financement du commerce.

Les attentes sont grandes, surtout que ce programme rassemble les plus grandes institutions de financement et de commerce, membres de l’Organisation de la coopération islamique. Cependant, aucune information n’a filtré sur le montant que ces institutions pourraient mettre sur la table.  L’on sait toutefois que ce programme, qui s’étale sur trois ans, prévoit la création d’une plateforme d’échanges d’information.

Il s’agira, entre-autres, de booster les rencontres entre les opérateurs économiques de différents secteurs, la publication régulière des donnés sur les opportunités d’affaires et la réglementation en vigueur et le renforcement de la coordination avec les chambres de commerce. Objectif : booster les échanges économiques et commerciaux dans des secteurs qui demeurent inexploités, en l’occurrence l’énergie et l’agriculture.  Reste à développer les relations économiques tout en respectant la logique gagnant-gagnant. Car si le potentiel d’exportation de produits comme la canne à sucre, les sardines et les boissons non alcoolisés vers l’Afrique pourrait atteindre des sommets, les pays subsahariens disposent aussi d’un potentiel bovin élevé qui gagnerait à être valorisé à l’export. Sans oublier les disponibilités en café, graines de sésame et les produits de la mer. Pour l’heure, les échanges restent déséquilibrés. Alors que 17 pays de la région arabe ont exporté près de 1006 milliards de dollars vers le montre, 22 Etats d’Afrique subsaharienne n’ont drainé que 160 milliards de dollars.

Mamoune BOUHDOUD, ministre délégué de l’Industrie a particulièrement mis l’accent sur la nécessité de renforcer le commerce intra-africain afin de créer des emplois et de réduire la pauvreté. Selon lui, le programme «Arab-africa trade brige», s’inscrit en droite ligne de la politique africaine du Maroc. En effet, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, le Maroc multiplie ses efforts en investissant et en élargissant ses canaux de présence sur ce continent. Résultat : «le Royaume est aujourd’hui le premier investisseur en Afrique», a souligné Bouhdoud.

Cependant, le montant global des échanges commerciaux du Maroc avec le continent africain représente à peine 7% de la valeur total des échanges extérieurs du Royaume. D’où l’appel du ministre à mettre en place les mécanismes de financement nécessaires à l’accroissement des échanges commerciaux.

Hajar Benezha

Chiffres clés

Le volume du commerce entre les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique a grimpé sur la période 2005-2015, passant de 271,45 milliards de dollars à 694,23 milliards en 2013, soit une hausse de 156%. De même, la part du commerce intra-OCI dans le commerce total des pays membres s’est établie à 20,3% contre 15,5%, et ce grâce au renforcement de la collaboration dans le domaine du financement et de garantie du crédit à l’export.

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