Inondations ravageuses
Saoudi El Amalki
Pendant les fortes inondations qui ont frappé sévèrement des villes sinistrées, notamment : Ouarzazate, Zagora, Tinghir, Errachidia, Figuig, Tata, Taroudant …, les familles endeuillées par le fléau naturel pleuraient leurs morts, leurs disparus, leurs biens. Ironie du sort : on avait espéré que l’Exécutif, par le biais de son ministre de tutelle qui n’était autre que le SG de l’actuel chef de gouvernement, se serait penché sérieusement sur ce désastre qui a engendré de gravissimes endommagements aux citoyens de ces régions.
Finalement, on ne réservait qu’un modique montant de pas plus de 40 millions de dhs pour toutes ces régionsatterrées. Une aide pour le moins qu’on puisse dire, décevante et méprisante, si l’on sait que les dégâts en édifices et infrastructures sont beaucoup plus importants. Quatre milliards de centimes pour plus de six provinces accablées par l’impétuosité de la calamité, est une réelle moquerie!
Le comble c’est que pendant qu’une mobilisation s’enclenche en vue de secourir des populations en drame, les décideurs du parti majoritaire ont jugé bon de tenir leur université d’été au théâtre de verdure d’Agadir, en plein deuil. Des flots humains ont déferlé sur la fête où des participants estimés à plus de quatre mille personnes de toutes les régions du pays se sont rendus à destination transportés à bord des dizaines d’autocars et logés dans des hôtels luxueux. Une belle aubaine pour ces fêtards qui viennent passer le week-end dans la première station balnéaire du royaume, sur invitation de formation politique nantir à craquer.
Si l’on se retient de lui reprocher cette opulence abusive, l’on pourra se demander si ça ne ressentait pas une campagne électorale prématurée, à peine un peu plus d’une année avant de s’y mettre plusexplicitement !En revanche, on déplorera que cette fiesta ou l’on dansé et chanté a tue-tête, ait coïncidé avec les sinistres malheureux qui ont affligé les compatriotes du sud-est et d’autres de la nation. On ne n’a même pas pris la peine d’observer une minute de silence en psalmodiant la Fatiha aux âmes des morts des récentes inondations.
Ce serait plus scrupuleux de manifester sa compassion en leur direction au lieu de fêter sans respect ni vergogne ! Une fois de plus, le parti de la majorité s’est montré arrogant à travers cette attitude égotiste et insensibleà l’égard des concitoyens effondrés. Et dire qu’il brandit le slogan creux d’État social dans sa conduite gouvernementale ! Il est bien clair que les réflexes de l’individualisme criant l’ont toujours trahi. Et ce n’était l’action ardue et civique du Souverain qui se met en évidence, à travers sont intérêt constant des causes de la nation et du peuple, l’Exécutif aurait bien tôt craqué.
Quand on n’a pas d’origine plausible et souffre de légitimité historique, on s’égare en cours de route. Antonio Gramsci, l’intellectuel organique italien disait un jour : « Celui qui ne sait pas d’où il vientne peut savoir où il va ! ».