«Bilmawen Bodmawen»: un carnaval de couleurs dans les rues d’Inezgane et Dcheira

La ville d’Inezgane et les communes avoisinantes ont été en effervescence, en fin de semaine écoulée, à l’occasion du carnaval annuel « Bilmawen Bodmawen », un rite ancestral traditionnellement lié à Aid Al Adha.

Le coup d’envoi du défilé a été donné au stade de Dcheira Al-Jihadia, où les groupes de jeunes de différents quartiers, se sont donnés rendez-vous. Sur trois kilomètres, une procession riche en couleurs, sons et symboles défilent sur trois kilomètres pour converger vers la place Assaada, au cœur d’Inezgane, sous les ovations d’une grande foule venue admirer ce riche spectacle de rue.

Dans une ambiance de joie et d’allégresse, le carnaval donne la part belle à la créativité et l’ingéniosité des jeunes qui redoublent d’efforts et d’imagination pour confectionner des déguisements et apparats et inventer des scénarios, souvent burlesques, pour commémorer cette fête, connue dans d’autres régions du Royaume sous le nom de Boujloud.

Placée sous le signe : « Identité culturelle et enracinement africain », cette manifestation est organisée à l’initiative de l’association du carnaval Bilmawen Bodmawen et la Fondation des initiatives de développement de la préfecture d’Inezgane Aït Melloul.

Cette année, les organisateurs entendaient mettre aussi en valeur la profondeur africaine du Maroc avec la participation, aux côtés de troupes locales et nationales, de groupes provenant de certains pays du continent.

Le festival a offert au public l’occasion d’admirer des spectacles et des déguisements de jeunes se couvrant de peaux de moutons, de chèvres et de vaches, ainsi que des jeux de jonglage, de danses au rythme de musiques traditionnelles et populaires jusqu’à une heure tardive de la nuit.

Des troupes folkloriques des Rwaiss, Gnawa et Tbala ont été de la partie lors de cette cérémonie populaire qui a été aussi un hymne aux habits traditionnels amazighs.

Les organisateurs du carnaval n’ont pas manqué, par ailleurs, de rappeler l’importance de la protection de l’environnement, l’évènement ayant coïncidé avec la tenue à Agadir du sommet des acteurs non-étatiques sur le climat « Climate Chance » avec une forte participation de la société civile locale.

Il faut dire que les festivités de Boujloud, une manifestation aux évocations symboliques, culturelles et historiques bien ancrées, commencent généralement dès le lendemain de l’Aid El Adha. Habillés en peaux de mouton, visage teint en noir, pattes du mouton collées aux mains, des adolescents et des jeunes sillonnent les rues de Dcheira, Inezgane, Bensergao et Agadir à la rencontre des passants dans la joie et l’allégresse.

Néanmoins, cette ambiance bon enfant cède la place à des actes d’agression ou de vandalisme qui restent assez rares, assurent les passionnés de ce rituel.

Pour parer à ce genre de comportements, un encadrement minutieux des festivités est de plus en plus garantit, affirment l’association du carnaval Bilmawen Bodmawen et la Fondation des initiatives de développement de la préfecture d’Inezgane Aït Melloul qui veille, d’année en année, à mettre en valeur ce patrimoine immatériel pour servir le développement économique et touristique de la région.

Hermas Agadir (MAP)

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