Brésil: Bolsonaro prête serment…

«Aujourd’hui est un jour où le peuple commence à se libérer du socialisme et du politiquement correct». Ces mots furent prononcés ce 1er Janvier 2019 par Jair Bolsonaro, élu le 28 Octobre dernier pour quatre années à la tête du Brésil grâce à un très fort rejet par ses compatriotes du Parti des travailleurs qui a régné sur le pays durant 13 années.

S’adressant à la foule amassée devant le Palais présidentiel du Planato où son prédécesseur Michel Termer était venu lui remettre l’écharpe présidentiel, le nouveau chef de l’Etat, ancien parachutiste de l’armée et nostalgique de la dictature militaire qui a dirigé le pays de 1964 à 1985, s’est fait élire avec 55% des suffrages parvenant, ainsi, à mettre fin  à quatre victoires électorales du Parti des travailleurs de l’ancien président Lula da Silva aujourd‘hui en prison pour corruption.

Après sa prestation de serment, le nouveau président a levé bien haut le drapeau brésilien en s’écriant : «Ceci est notre bannière ; elle ne sera jamais rouge (sauf si) notre sang doit être versé… Je vais travailler sans relâche pour que le Brésil réalise son destin… Mon souhait est de renforcer la démocratie brésilienne».

Premier président d’extrême-droite depuis la fin du régime militaire en 1985, et farouchement anti-système, Bolsonaro entend opérer un changement radical. Pour renforcer la sécurité, le nouveau chef de l’Etat qui proclame «le droit à la légitime défense» a l’intention de libéraliser le port d’armes au motif que «les gens biens méritent d’avoir les moyens de se défendre».

Farouche anticommuniste, Jair Bolsonaro a fait un clin d’œil aux militants de l’ancien président Lula à qui il avait promis «la prison ou l’exil» dès sa prise de pouvoir, en leur rappelant son intention de «rétablir l’ordre dans ce pays».

Soucieux, par ailleurs, de placer l’économie du pays sur une voie ultra-libérale, le nouveau président a réitéré la nécessité de donner «la confiance nécessaire pour ouvrir les marchés au commerce international en stimulant la concurrence, la productivité et l’efficacité».

Résolument conservateur sur les questions de société, Bolsonaro a promis, dans son discours d’investiture, de « respecter les religions et les traditions judéo-chrétiennes » mais de lutter, toutefois, «contre la théorie du genre» donc contre l’homosexualité qui, pour lui, « détruit les familles» tout comme le «marxisme» avant de conclure en déclarant «Brasil acima de tudo, Deus acima de todos !» (le Brésil au-dessus de tout, Dieu au-dessus de nous tous !»).

Ainsi, l’arrivée de Jair Bolsonaro à la tête de la première puissance d’Amérique latine fera faire à cette dernière un virage radical aussi bien sur les questions de société que sur celles ayant trait à l’économie et à la diplomatie. Qu’en sera-t-il alors du devenir des relations du Brésil avec l’étranger ? Attendons pour voir…

 Nabil El Bousaadi

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