Centenaire de la naissance de feu ALI YATA

Le combat pour un Maroc libre et indépendant, la démocratie, l’égalité, la dignité et de la justice

A l’occasion du centenaire de la naissance du regretté défunt de la patrie et du parti, feu Ali Yata (25 août 1920-13 août 1997), ancien secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), héritier du Parti de la Libération et du Socialisme (PLS) et du Parti Communiste Marocain (PCM), le bureau politique du PPS et le bureau exécutif de la Fondation Ali Yata ont organisé, mercredi 30 décembre 2020, une conférence à distance en hommage du défunt.

Senhaji : l’école de militance de Si ALI inspire toujours

Au cours de cette conférence dont la modération a été assurée par Azzouz Sanhaji, membre du BP, un vibrant hommage a été rendu à feu Ali Yata, le grand patriote qui a sacrifié sa vie à la défense de la cause nationale, à l’homme politique et à l’un des grands leaders de la gauche marocaine ainsi qu’à l’écrivain, au journaliste et à l’éditorialiste hors pair dont l’école de militance, de journalisme et d’éducation aux valeurs politiques et civiques continue d’inspirer les générations montantes.

Cette manifestation est la première d’une série d’autres qui  ont été initialement programmées pour l’année 2020 en mode présentiel, mais qui ont dû être annulées en raison des restrictions imposées par la pandémie de la Covid-19. Elles devront avoir lieu cette année en commémoration de cet anniversaire.

Le pays et le parti lui doivent beaucoup

Le pays et le parti lui doivent en effet beaucoup pour les sacrifices que le défunt a consentis pour l’indépendance du pays et le parachèvement de son intégrité territoriale, le lancement du processus démocratique, l’unification des rangs de la gauche marocaine et la création de la Koutla démocratique, a souligné le modérateur de cette visioconférence.

C’est cet homme exceptionnel, selon lui, qui a su transformer depuis le milieu des années 40 du siècle dernier le Parti Communiste au Maroc en collaboration avec d’autres militants en Parti Communiste Marocain (PCM), puis en Parti de la Libération et du Socialisme (PLS) et enfin en PPS.

Ce qui ne lui a jamais fait oublier d’assumer ses engagements internationalistes en solidarité avec la lutte du peuple palestinien et avec toutes les luttes de libération des peuples colonisés et opprimés.

Un homme de vérité qui a défié les persécutions, l’emprisonnement et l’exil

C’est un homme de vérité, fidèle à ses principes et à son pays et un nationaliste dont le combat et le militantisme lui ont valu l’exil, l’emprisonnement et les poursuites judiciaires incessantes aussi bien durant la période du protectorat qu’au lendemain de l’indépendance du pays, a-t-il rappelé.

Après la légalisation du parti, il a été élu parlementaire et a profité de ses mandats pour faire entendre la voix des exclus et des marginalisés et défendre leurs causes, a-t-il dit.

Benabdallah : Si ALI ou la saga du PCM, du PLS et du PPS

Dans une allocution d’ouverture,  le Secrétaire Général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah, a souligné que feu Ali Yata mérite plus qu’une manifestation pour lui rendre un hommage aussi intense que les services énormes qu’il a rendus à son pays, à son parti et au mouvement de libération nationale et d’émancipation des peuples dans le monde (Palestine et d’autres).

Il s’est arrêté sur la fidélité et l’attachement du défunt à son pays le Maroc, précisant qu’il a milité durant toute sa vie pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du Maroc et la récupération non seulement des provinces du sud mais également des présides occupées de Sebta, Mellila et des îles Jaffarines.

 Le camarade Ali Yata a également marqué son époque par son parcours politique riche et ses positions courageuses pour l’indépendance du pays et ce depuis son engagement, très jeune, au sein du mouvement nationaliste au début des années 40 avant de rejoindre les rangs du Parti Communiste au Maroc.

L’expérience du défunt se distingue aussi par son rôle sur le plan journalistique.

Il militait sur tous les fronts avec courage et abnégation.

Il épousa ensuite la pensée communiste avant de rejoindre le Parti Communiste au Maroc. 

La «marocanisation» du PCM

Depuis lors, il n’a cessé de militer à partir de 1946 avec l’aide d’autres camarades pour la «marocanisation» du parti et sa transformation en Parti Communiste Marocain (PCM), puis en PLS et enfin en PPS et dont il a assumé le Secrétariat général jusqu’à la fin de sa vie, a-t-il rappelé, notant que le défunt se distinguait aussi par sa parfaite connaissance de la langue arabe, de la littérature arabe et de la religion musulmane, mais également des fondements de la pensée marxiste. 

Il a assumé cette responsabilité en compagnie d’autres camarades marocains de différentes confessions. Ce qui a permis au parti de jouer un rôle fondamental lors de la période de lutte qui a abouti à l’indépendance du pays, combat qui a forcé le respect du parti, comme en témoigne l’accueil chaleureux accordé au parti en 1946 par le Sultan, feu Sa Majesté Mohammed V, un accueil qui traduit la reconnaissance du rôle nationaliste du parti à cette époque.

Le défi de toutes les épreuves

Durant sa vie de militant, il a dû faire face à de nombreuses épreuves. Il a dû vivre dans l’exil et la déportation à plusieurs reprises par les autorités coloniales et a été condamné à plusieurs reprises. Même à la mort. Mais il avait réussi à maintes fois à déjouer l’attention de ses geôliers pour fuir et regagner la mère patrie pour y poursuivre le combat de libération à la tête du parti avec beaucoup de courage et de défi.

Au lendemain de l’indépendance du pays, il a également connu des poursuites judiciaires  incessantes et des interdictions de son parti avant de réussir à s’installer définitivement au Maroc pour pouvoir jouer pleinement son rôle à la tête du parti.

Interdit par le gouvernement d’Abdellah Ibrahim en 1959, le PCM s’active dans la clandestinité

Après son interdiction par le gouvernement d’Abdellah Ibrahim en 1959, le PCM a été contraint de poursuivre le combat à l’initiative du camarade Ali Yata et des autres membres de sa  direction dans la clandestinité absolue ou dans la quasi-clandestinité durant les années 60.

Ses militants étaient de toutes les grandes batailles (élections de 1963, grande manifestation de 1965 et bien d’autres batailles).

Durant toutes ces péripéties, feu Ali Yata ne s’était jamais départi de son patriotisme et de son attachement et de sa fidélité à son pays, a-t-il dit, ajoutant qu’il était aussi un unioniste jusqu’à la moelle épinière.

Si ALI UN unioniste jusqu’à la moelle

Depuis cette époque, il a marqué de son empreinte unioniste la gauche marocaine en ce qui concerne surtout les différentes factions de la gauche de l’Union nationale des forces populaires (UNFP). Il s’agissait aussi de l’unité des rangs démocratiques et nationalistes (Istiqlal surtout).

De par sa formation, il avait la capacité de faire la symbiose entre l’aspiration internationaliste et l’attachement aux questions nationales qui étaient prioritaires pour lui comme c’est le cas de l’intégrité territoriale du pays.

A l’instar d’autres camarades de la direction du parti il a dû faire face à de nombreuses autres épreuves.

C’est ainsi qu’en 1969, c’est-à-dire un an seulement après la légalisation du parti sous sa nouvelle appellation (PLS), il a été interdit par la justice, qui reprocha à feu Ali Yata et à d’autres dirigeants du parti d’avoir participé à la Conférence internationale de Moscou de 1969 des partis communistes et ouvriers.

Si ALI ou la défense de la cause palestinienne à Moscou en 1969 

Au cours de cette conférence, feu Ali était presque le seul avec le parti communiste soudanais à avoir attiré l’attention des congressistes sur le fait que la question palestinienne est une cause de libération d’un peuple et non pas une simple affaire de réfugiés. Pour lui il s’agissait de la cause de tout un peuple qui lutte pour son indépendance et sa liberté.

De retour donc au Maroc en provenance de Moscou, il a été condamné à un an de prison. Ce qui ne l’a pas découragé de poursuivre le combat pour léguer au pays et aux générations montantes un parti aguerri comme le PPS.

Si ALI, le fondateur de l’école journalistique du Parti

En tant que journaliste engagé, depuis l’époque du protectorat, Si Ali en profitait pour faire connaitre les positions du parti et la noblesse de l’idéal pour lequel il n’a cessé de militer durant toute sa vie.

C’est ainsi qu’il avait assumé de grandes responsabilités au niveau de la presse du parti, en ce qui concerne en particulier les journaux d’Al Bayane (en français et en arabe, devenu aujourd’hui Bayne Al Youm).

Tout le monde témoigne de son rôle prépondérant à ce niveau.

Il était l’un des fondateurs du Syndicat national de la presse marocaine en 1963.

Au niveau du parti, il avait su préserver l’unité du parti des déviations, des scissions et des tendances extrémistes notamment à la fin des années 60.

Le consensus avec l’Institution monarchique

Grâce à sa sagesse, à sa perspicacité et à sa vision, le parti est sorti uni et plus soudé de toutes les épreuves qu’il avait connues à la fin des années 60, avant d’entamer un consensus historique avec l’Institution monarchique en compagnie des autres partis politiques après la légalisation du PPS et de l’Union socialiste des forces populaires et dans une certaine mesure du parti de  l’Istiqlal pour contribuer ensemble au parachèvement de l’intégrité territoriale et de la récupération des parties du territoire national encore colonisées. Ce qui a permis aussi d’entamer la démocratisation de la vie publique.

Le PPS s’adapte

Pour sa part, le PPS avait réussi à adapter son action avec les nouvelles exigences de l’étape et la nouvelle réalité.

Plus tard, le parti a du coordonner son action avec les autres partis pour créer ensemble la Koutla nationale démocratique, dont l’élan a conduit, malgré toutes les difficultés de parcours, à l’émergence du gouvernement d’alternance.

Plus tard, feu Ali Yata avait réussi en partenariat avec les membres de la direction du parti à canaliser le débat ayant suivi la chute du mur de Berlin, faisant preuve d’une grande flexibilité et d’une force inégalable d’adaptation à la nouvelle donne au niveau international et national.

A présent, le parti poursuit son combat grâce aux sacrifices des premières générations qui ont réussi à donner au parti les armes politiques et les outils idéologiques nécessaires pour s’acquitter de sa noble mission d’édification d’un Maroc nouveau de la justice, de la dignité, de l’égalité et de la liberté.

M’Barek Tafsi     

Dans notre prochaine édition, nous publierons les interventions de Ismaïl Alaéoui, Abdelouahed Souhail, Abderrahim Tourani et Aïcha Lablak.

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