Commémoration du 40e jour du décès de Hadj Mohamed Ben Bella

Le complexe culturel Sidi Belyout à Casablanca, a abrité, vendredi 18 décembre, la cérémonie de commémoration du 40e jour du décès de Hadj Mohamed Ben Bella. La famille du défunt, ses proches, ses compagnons de lutte et ses camarades du parti du progrès et du socialisme (PPS) étaient là pour lui rendre un hommage. La rencontre, modérée par Ahmed Salem Latafi, membre du bureau politique du PPS, a été présidée par Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS).

Dans une intervention à l’occasion, il a rappelé le parcours exceptionnel de Hadj Mohamed Ben Bella, ses précieuses qualités humaines, ses principes, son honnêteté et ses sacrifices pour défendre les intérêts de la classe ouvrière et des franges défavorisées de la société.

Il était un camarade exemplaire, fidèle, engagé et courageux, toujours proche des classes défavorisées», a-t-il martelé. Et de préciser «qu’en dépit de ses nombreuses responsabilités partisanes et syndicales, Hadj Mohamed Ben Bella n’a jamais demandé la disponibilité syndicale, bien plus il était productif dans son secteur du textile et toujours actif sur les plans syndical et politique». Hajd Mohamed Ben Bella, a poursuivi le SG du PPS, était un ouvrier engagé et éclairé, un militant fidèle, toujours prêts à des sacrifices pour son parti, sa patrie et son peuple. Et ce par sa détermination à poursuivre sa lutte distinguée au sein du parti de la libération et du socialisme (PLS) et plus tard le parti du progrès et du socialisme (PPS). Dans ce même sillage, le secrétaire général du PPS a tenu également à souligner le relationnel phénoménal qu’a pu tisser Hadj Mohamed Ben Bella au sein de la classe ouvrière dans le secteur du textile où il exerçait ou ailleurs ou encore au sein du l’union marocaine du travail (UMT). Après le rappel de ce portrait, Nabil Benabdallah s’est arrêté sur deux étapes distinguées dans le parcours de Hajd Mohamed Ben Bella qui a vécu et accompagné le parti durant des décennies, dans la clandestinité ou après avoir arraché sa légitimité. La première étape concernait le troisième congrès national du parti, tenu clandestinement en 1966 dans la demeure de feu Abdelmajid Doueb.

Un musulman militant

Ce congrès a approuvé un document politique pour s’adapter à la nouvelle réalité du pays, notamment les spécificités de la société marocaine, la culture et les traditions du peuple. Le parti a ainsi mis en place une stratégie pour adapter l’action du parti et son programme politique avec la réalité du pays sans s’éloigner de ses principaux principes du socialisme et ce dans le cadre de la monarchie constitutionnelle, l’Islam et les rapports de force à l’époque. Et c’était la même approche qu’a adoptée le comité central lorsqu’il avait pris la décision de participer à l’actuelle coalition gouvernementale, en plaçant les choses, bien entendu, dans leur contexte. Hadj Mohamed Ben Bella a concrétisé cette approche lors du procès injuste intenté au PLS en 1969 avec l’accusation chimérique d’athéisme. Lors de ce procès, une pléiade de grands avocats ont assuré la défense du PLS. Il s’agit notamment de feu Me Hamid Lahbabi, feu Me Abderrahim Bouâbid, Me Mhamed Boucetta.

Un témoignage historique

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Lors de l’audience, Hajd Mohamed Ben Bella, qui venait d’accomplir le pèlerinage aux Lieux saints, était présent en tant que témoin. A une question de la défense du PLS s’articulant autour de «qui l’a envoyé pour le pèlerinage ?», Hajd Ben Bella avait répondu que «c’est le PLS». Et à une autre question se rapportant «à qui l’a informé de la décision ?». Hadj Ben Bella avait répondu que «c’est le camarade Ali Yata qui l’avait avisé», précisant «qu’il est fier de son militantisme au sein du parti de la libération et du socialisme, héritier du parti communiste marocain», soulignant que «son activité politique ne touche en rien sa foi et son attachement à sa religion islamique». Après ce témoignage, la défense du PLS a posé une question au camarade Ali Yata pour savoir devant la cour «comment il a fait pour envoyer Hadj Mohamed Ben Bella au pèlerinage au nom du PLS». «C’était Mjid Benjelloun, directeur du cabinet royal à l’époque qui l’a contacté pour lui faire savoir que le PLS a droit à deux sièges, à l’instar des autres formations politiques, dans le cadre de la délégation officielle marocaine», avait répondu feu Ali Yata.

Une photo : un évènement à saisir

La deuxième étape, poursuivait Nabil Benabdallah, se rapporte à une photo du défunt avec le grand militant du parti Chauaib Riffi et Abdelouahde Souhail, membre du bureau politique du PPS, en compagnie des militants ittihadis Omar Benjelloun et Habib Si Nacer à la veille de la marche verte en 1975. La photo rappelle un meeting populaire organisé par le PPS et l’USFP au cinéma Kawakib à Casablanca. Le secrétaire général du PPS a recouru à cette photo qui l’a interpellé par cette coïncidence des évènements quarante ans plus tard. La commémoration du 40e jour du décès de Hadj Mohamed Ben Bella le 18 décembre 2015 coïncide avec le quarantième anniversaire de l’assassinat du martyr Omar Benjelloun le 18 décembre 1975. Cette coïncidence, a souligné Nabil Benabdallah, devait être l’occasion de réaffirmer que le PPS, qui est fondateur de la culture de l’union dans le pays, a toujours eu ce souci d’unir le rang démocratique et les forces de la gauche. Mis à part les alignements et les positionnements conjoncturels et en prenant en considération la situation politique générale dans le pays pour réussir l’expérience gouvernementale actuelle pour poursuivre la réalisation des grands chantiers, le PPS, en tant que parti de gauche, progressiste, démocratique et moderniste, réaffirme qu’il est prédisposé à agir pour l’unité de la gauche et toutes les forces démocratiques pour qu’elles soient la pierre angulaire de tous les fronts du militantisme en vue de défendre les causes de la patrie et les intérêts du peuple.

Une fibre humaine

Pour sa part Ismail Alaoui, président du conseil de la présidence du PPS a tenu à rappeler le long et riche parcours de Haj Mohamed Ben Bella. «Un militant exemplaire et modeste ayant montré comment un Musulman pourrait appliquer les rituels de sa religion islamique et militer dans un parti socialiste pour défendre les causes des classes défavorisées», a-t-il dit, en donnant un aperçu sur le témoignage historique et édifiant de Hajd Mohamed Ben Bella lors du procès intenté au PLS en lui reprochant une accusation imaginaire.

De son côté, Ahmed Salem Latafi, membre du bureau politique du PPS a donné un aperçu sur le parcours de ce militant exceptionnel à tous les niveaux, un autodidacte ayant appris sur le terrain le militantisme, les valeurs humaines, les principes et les sacrifices. Latafi, qui modérait la rencontre, n’a pas manqué de souligner également le relationnel qu’avait tissé Hajd Mohamed Ben Bella au sein de la classe ouvrière, avec les élites du pays et à l’échelle du parti où il était l’exemple en matière de militantisme, d’engagement, de disponibilité et de prédisposition à consentir des sacrifices pour défendre les intérêts de la classe ouvrière.

Un héritage qu’il va falloir investir

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Dans le même ordre d’idée, Abdeslam Seddiki, membre du bureau politique du PPS et ministre de l’emploi et des affaires sociales a affirmé que «les grands ne meurent pas et leur héritage reste au service de l’humanité». Et de préciser que sa connaissance de Hadj Mohamed Ben Bella remonte au début des années quatre-vingt quand il avait rejoint l’université en tant qu’enseignant. «Il n’était pas un simple ouvrier, mais un grand leader qui vivait modestement et auprès de qui il avait appris beaucoup de choses», a encore ajouté le ministre.

Dans le même sillage, Mahjoub Kouari, membre du conseil de la présidence du PPS, a rappelé que Hajd Mohamed Ben Bella était la voix de la classe ouvrière et des franges défavorisées de la société marocaine. «Il était un militant exemplaire, engagé, fidèle aux principes du parti et prédisposé à consentir des sacrifices pour défendre les bonnes causes», a-t-il indiqué en rappelant que le défunt assistait toujours aux réunions du comité central, puis du bureau politique et plus tard du conseil de la présidence jusqu’à ses derniers jours.

Abordant dans le même sens, Noureddine Berchid a tenu à souligner que Hajd Mohamed Ben Bella était un militant exemplaire, ayant une fibre humaine, un polyvalent qui a été formé dans l’école du PPS. «Il était un militant pas comme les autres et donnait l’exemple dans ses batailles sur tous les fronts», a-t-il martelé.

Pour Ahmed Boukioud, membre du comité central du PPS, Hadj Mohamed Ben Bella était un symbole, une école et un militant de principes qui a toujours consenti des sacrifices pour faire entendre la voix de la classe ouvrière et des franges défavorisées dans la société. Signalons enfin que la rencontre a été ouverte par la lecture de certains versets du Coran de la fatiha pour le repos du grand militant Hadj Mohamed Ben Bella.

B. Amenzou

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