Concerts musicaux

public américain avec un bouquet de chansons de son répertoire musical à Virginia et Boston.

Le chanteur, depuis son jeune âge, a le rythme dans la peau. Sa première apparition sur scène remonte à 2005. Sa voix musicale porte ainsi les valeurs humaines de la culture  amazighe  dans sa richesse et sa diversité. Son renouvellement de sa chanson et son style musical étaient les seuls atouts pour réussir sa carrière et  son parcours artistique riche que diversifié. A titre d’exemple, son dernier album «Tarwa Nidourar» a connu une large réussite surtout chez les jeunes entre les années 2013 et 2014. Il  puise l’âme de ses chansons de la culture  originale amazighe pour s’ouvrir finalement sur les autres cultures et arts du monde. Amnay profitera de cette occasion pour transmettre ses lettres de noblesse telles l’amour, la paix, le dialogue, ainsi que la voix des Imazighens. Au Maroc, notamment à Tahla, le fameux groupe musical amazigh Saghru band sera en concert le 18 janvier. Invités par l’association ADRAR pour le développement et l’environnement à l’occasion de la nouvelle année amazighe, Saghru, ensemble Ychou, le poète Mustapha Tamzirt, Ahidous n’ayt Warayn avec la troupe d’Izly seront au rendez vous pour partager la joie de la fête avec le public Tahlaoui. «Cette fête reste l’un des moyens pour préserver le patrimoine culturel, dont les coutumes de nos ancêtres et cela aussi rend compte du calendrier amazigh reposant sur la terre comme vecteur essentiel», nous indique le président de l’association ADRAR pour le développement et l’environnement, Mustapha Elouizi.  Les festivités demeurent un rite annuel où les amis et les familles se ressemblent et célèbrent Yennayer dans une atmosphère joyeuse. Il est à noter que plusieurs associations organisent à l’occasion des soirées artistiques et culturelles sur tout le territoire du royaume.

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Moha Souag, prix Grand Atlas 2014

«L’avenir de la culture nationale ne peut être qu’amazighe et darija !»

La voix littéraire de Moha Souag est universelle. C’est l’une des plus authentiques et magnifiques plumes marocaines contemporaines. Son écriture puise son originalité dans le vécu des petites gens  avec un style très fluide qui séduit le lecteur à son univers peuplé d’imaginaire et d’histoires bien tissées. Issu du sud-est marocain, Moha est écrivain de plusieurs livres dont la poésie, la nouvelle, le roman et bien d’autres. Il remporté récemment le prix Grand Atlas 2014.

Al Bayane : Quelle est la portée symbolique et historique de Yennayer pour Moha Souag ?

Moha Souag : Haggouz remonte très loi dans la mémoire. C’est le lien de l’homme avec la terre, la fête pour accueillir tous les biens et pour remercier la terre qui nous les procure. Une fête de partage, le soir, autour du grand plat de couscous avec tous les légumes et la datte pour se souhaiter bonne chance.

Votre roman «Nos plus beaux jours» paru l’année dernière aux éditions du Sirocco a remporté le prix Grand Atlas au titre de l’année de 2014. Un mot là-dessus.

Je voudrais tout simplement dire que la persévérance paie malgré les difficultés. Nous avons tous un long chemin à faire avant d’arriver à convaincre les Marocains que la culture dans son sens pratique, comme un comportement naturel des hommes et des femmes, est la seule issue pour vivre nos différences en harmonie dans une société. Le livre, la poésie, le théâtre, le cinéma et les arts plastiques rappellent à l’être humain qu’il n’est pas qu’un animal qui boit, mange et défèque et qu’il est aussi intelligence, aspirations au mieux et singularité. On ne pense pas tous la même chose ; comme on n’a pas la même taille, le même visage on n’a pas et on ne pourra jamais avoir tous les mêmes idées. La société avance par la réflexion, par le débat, par toutes les remises en cause des idées anciennes par les idées nouvelles. Les prix signifient aussi cela, ils marquent un arrêt auprès d’un livre, d’une musique ou d’un film. Et heureusement ce ne sont pas toujours les mêmes, bien que cela arrive parfois, mais là c’est une autre histoire !

Quelle place occupe la femme et la culture amazighes dans vos écrits ?

Franchement en écrivant, je ne me suis jamais positionné dans une perspective arabe, amazighe ou autres parce que la vie ne favorise ni les uns ni les autres par rapport à leurs origines. En plus,je me sens toujours marocain dans le sens où je n’ai  pas besoin d’affirmer mon identité par rapport à quelqu’un d’autre et surtout pas à celui qui voudrait la remettre en cause. Je suis la somme de toutes les cultures que j’ai vécu.

Quel regard portez-vous sur le statut de l’écrivain et l’artiste amazighs aujourd’hui ?

Les artistes et les écrivains marocains sont dans la même position que les langues qu’ils utilisent. Les francophones et les arabophones profitent des institutions des pays qui défendent ces langues. N’a pas tort celui qui a dit que la différence entre une langue et un dialecte,c’est que la langue a une armée le dialecte pas. Je le paraphrase en disant que la langue a des institutions et des banques qui la soutiennent, les dialectes pas. L’avenir de la culture nationale ne peut être que amazighe et darija, qu’on  le veuille ou pas. Nous, les gens lettrés, nous utilisons les langues apprises à l’école pour nous exprimer, ce que nous écrivons aujourd’hui pourrait être traduit demain en ces langues nationales.

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Poéme

2965, asggwas amaynu anamar

Farid Molhamed Zalhoud – Tafraout

tarzzift i Mohamed Naityoussef

asmrqc n tiwallin

agh zrin kkuZ izamz

mad sutrgh d inuraz

yuDn ul inu igllin

asggwas amaynu

yiwi d angi d waTTan

tulgha d gar ar aTTan

ha tirac ha afaynu

trwast ay amazigh

amugaz gh wamur

atig nnk ur annigh

is llan gh usayrur

s iD n innayr sfuglat

tamktit n umzruy

awal n uqbur sllat

ssn mad k ibDan d uhruy

urd aghwrmi d wannaz

d ikrmudn ad igan

awttas ay afgan

urd aywal d ubrgaz

 

Version française :

2965, heureux nouvel an

Dédié à Mohamed Naïtyoussef

Couic et en un clin d’œil

Quatre saisons s’en vont

Que d’espoir pour de bon

A eu mon cœur en deuil

Le nouvel an se pare

De crues de peines regorge

Bien et Mal se séparent

Voici l’éteule et l’orge

Amazigh tu me sembles

Etre étranger chez toi

Oublié il me semble

Dénigré sous ton toit

Le nouvel an célèbre

Histoire mi –douce mi-aigre

Aux voix d’antan l’écho

Tu n’es pas du troupeau

Le noyau et la chance

Céréales et bouffetance

Ne sont guère la visée

Bête rusée homme risée

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