Concrétiser l’Etat moderniste

S’achemine-t-on vers un modernisme avancé,  comme brandi dans le discours officiel du pays soumis au « conservatisme mitigé » ? Après l’abrogation de nombre de tabous, de façon marquée de progressivité mesurée, le Maroc compte y aller encore davantage dans l’esprit de sérénité sans pour autant brusquer les équilibres conformistes. Stigmatisant le joug liberticide du code de la famille, le Souverain eut le mérite de mettre sur la table de débat raisonné, cette thématique tombée, au fil des ans, dans la vétusté, eu égard des mutations profondes qui s’opèrent délibérément dans la société. Cependant, Son message déclinait un rappel à l’ordre que nul n’est sensé enfreindre en conséquence : « Je ne puis autoriser ce que le Très-Haut a prohibé ni interdire ce qu’Il a permis !». En fait, il ne serait pas plus aberrant que de s’acharner à verser dans la duplicité insensée comme obtempéré au grand jour du quotidien. On sanctionne l’usage du cannabis ou de l’alcool aux citoyens, alors qu’on tolère la production et la vente, pour en extraire de pharamineuses rentes de taxation. A présent, la révision du code pénal est à l’ordre du jour, en vue d’enrayer une armure de dispositions tant obsolètes que capricieuses, d’autant plus qu’elles constituent une réelle entrave à tout essor en matière de rapport sociétal entre les diverses constituantes de la Nation. En pleine conformité avec les exigences cultuelles, l’on se dirigerait, en toute ressemblance, vers la dépénalisation de la consommation d’alcool, sans toutefois, se retenir de condamner tout abus générant l’infraction sur la voie publique ou semant la débauche délibérée. De même, il serait déraisonnable voire extravagant, en ce contexte national de consécration de droits humains, des égalités de sexes et de libertés individuelles de pénaliser les rapports sexuels hors-mariage. Tout en se frayant résolument le chemin de la démarcation de ces entorses pénales surannées, notre pays s’en irait dans la modération comme définie hardiment dans ses vertus séculaires, à émanciper sa société, en parfaite harmonie avec ses racines et ses aspirations d’Etat tourné vers les valeurs de la démocratie communautaire irréversible et de la liberté individuelle sacrée. Il est bien vrai que le débat sur le code pénal fut dépoussiéré lors des mandats précédents, sous la férule du gouvernement « islamiste », sans ferme envie d’y aller de l’avant. Toutefois, il semble bien que l’actuelle mandature, de par sa nature à tendance plutôt moderniste, est en passe de faire signe de volontarisme beaucoup plus en déclaration, à croire les sorties sulfureuses du virevoltant ministre de la justice… Il y va des intérêts vitaux d’un pays condamné à humer, n’en déplaise aux récalcitrants, les arômes de la modernité au service des compatriotes et de la patrie ! 

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