De l’audace à l’application, le nouveau visage des latéraux du Brésil

Le Brésil a breveté le système des « pistons » comme Cafu, Jorginho, Roberto Carlos, Nelinho ou Junior qui ont souvent été un attaquant de plus, mais pour le Mondial-2022 au Qatar, le travail des latéraux auriverde est beaucoup plus appliqué.

Aucun arrière latéral de la « Seleçao » façon Tite n’a participé directement à l’un des sept buts marqués en quatre matches. Pas même contre la Corée du Sud (4-1), lundi, un succès qui lui a ouvert les portes du quart de finale contre la Croatie vendredi (16H00).

Leur travail s’est concentré sur la couverture des attaquants comme Vinicius et Raphinha. Un système de jeu dans lequel Neymar, Richarlison et Lucas Paqueta jouent plus librement.

« Nos arrières latéraux ne sont pas Junior ou Jorginho parce qu’ils ont plus une fonction de construction », a déclaré Tite à la fin du match contre les Sud-Coréens. Il faisait référence à deux des plus grands représentants de ces défenseurs latéraux brésiliens qui apportaient une supériorité numérique offensive tout en revenant dans leur zone à la perte de balle.

« Les générations changent, mais les références restent », a pourtant rappelé l’arrière gauche Alex Telles, forfait pour cause de blessure au genou droit.

Ce changement radical fait suite à la défaite en finale de la Copa América 2021 face à l’Argentine au Maracana.

Après le choc, Tite a renouvelé sa ligne d’attaque, alors très dépendante de Neymar: Vinicius, Raphinha, Rodrygo et Antony ont pris leurs marques.

Avant la Coupe du monde, le sélectionneur a aussi changé son schéma tactique: Paqueta, normalement à gauche, s’est replié en milieu de terrain avec Casemiro, généralement accompagné d’un milieu polyvalent comme Fred ou Douglas Luiz. L’espace libre a été occupé par un attaquant, Vinicius ou Antony.

Ce changement a limité les fonctions offensives de Danilo, Dani Alves, Alex Sandro et Alex Telles, des arrières latéraux purs, et Eder Militao, défenseur central habitué à jouer sur le flanc droit.

« Nous avons des joueurs (dans cette position) qui peuvent jouer un rôle de marqueur, comme Danilo. Des joueurs avec plus de force et d’habileté dans la sortie de balle comme Militao. Nous avons différentes options », a expliqué Tite.

Désormais, lorsque les quintuples champions du monde ont le ballon, l’un des latéraux reste avec les deux défenseurs centraux tandis que l’autre monte en soutien de Casemiro.

Le Brésil possède alors cinq joueurs d’attaque, à commencer par Neymar, deux ailiers classiques, un « N.9 » dans la surface (Richarlison) et un autre milieu aidant à la création (Paqueta).

Outre ses fonctions défensives, le latéral qui accompagne Casemiro participe à la circulation de balle.

« Pour avoir ces joueurs (en attaque), il faut nous positionner sur le terrain dans des actions sans ballon et que des joueurs derrière apportent un soutien », a souligné le sélectionneur.

Le changement est né de la quête inlassable d’une équipe équilibrée pour Tite, même si le technicien de 61 ans est critiqué au Brésil pour sa rigueur défensive.

« Si l’équilibre cède, la possibilité de perdre est plus grande », explique-t-il.

Le Brésil a ainsi été la meilleure défense des qualifications sud-américaines (5 buts encaissés en 17 matches) avec une attaque de feu (40 buts inscrits).

Lors de la phase de groupes au Qatar, les Auriverde n’ont concédé qu’un but et le gardien N.1 Alisson n’a pas eu le moindre arrêt à effectuer.

Une performance défensive remarquable après les blessures des latéraux titulaires Danilo et Alex Sandro. Danilo a fait son retour en huitième de finale contre la Corée du Sud, mais a joué à gauche et Militao à droite.

Tite attend également le retour d’Alex Sandro face aux Croates, finalistes du Mondial-2018 et qui veulent prendre à défaut les héritiers métamorphosés de Cafu et Roberto Carlos, le duo de latéraux du cinquième sacre en 2002.

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