Les convoitises du tourisme
Saoudi El Amalki
En mars 2023, le gouvernements’est secoué les ailes pour impulser le redressement le secteur touristique en lui injectant, à travers sa feuille de route, un peu plus de 6 milliards de dirhams, étalés sur la période de 2023/2026. A priori, une jolie enveloppe, sauf que les « chasseurs de marchés » de tout acabit, ont déjà dégainé pour s’approprier cette aubaine juteuse. En fait, ces opportunités font saliver non pas seulement les opérateurs du secteur mais aussi les business men qui sont constamment à l’affût des deniers publics. Il ne fait pas de doute que les transactions se feront à la tête du client à ourdir, pour confier tel ou tel projet, même si la singularité du domaine exige un minimum de connaissances en matière de management et de marketing,au diapason des mutations profondes qui s’y opèrent. Ceci étant, ce n’est guère les anciennes désillusions qui vont contredire les constats mièvres, durant les stratégies réformistes décennales qu’on a entreprises, depuis déjà la dernière décade du siècle écoulé.Quasiment, tous les décideurs à la tête de ce département de haute vitalité,ont inondé le secteur de feuilles de route, de plans d’action, de stratégies… sans pour autant en tirer d’aboutissements concrets dont le plan Azur et les multiples Visions s’avèrent un cuisant échec. Il est bien évident que le tourisme, à l’instar des autres ministères, est un avant tout poste politique qu’il aurait suffi d’y nommer un systémique d’idéologie le plus raffiné. Cependant, il va sans dire que le tourisme est également un univers social dont la particularité nécessite impérativement des cadres puisés dans le système touristique pluridisciplinaire. Chose qui n’a pas été respecté dans les mandats du secteur, puis qu’un ingénieur de ponts et chaussées ne serait point nécessairement un bon gestionnaire dans la promotion de l’industrie du tourisme. C’est encore le cas en ces temps-ci, avec toute la bonne volonté à relever pour telle nomination, d’autant plus que le secteur relève des domaines à grosses velléité et vulnérabilité dont l’éventail de savoir-faire et de créativité est tout spécialement prépondérant. C’est autant dire que le secteur du tourisme est une tâche plutôt purement technique alors qu’on ne faisait que suggérer des cadres bons à tout sauf le domaine en question pour des calcul souvent politiciens. Ceci dit, sans avoir l’intention de verser dans le langage des mauvaises langues et sans nullement non plus trop tourner le fer dans la plaie, il importe de secouer le cocotier en interpellant les présents responsables du binôme du secteur à s’atteler avec sériosité à assurer sa relance, à commencer d’intervenir dans les villes prisées du royaume telle la station balnéaire d’Agadir où une vingtaine de structures hôtelières gît toujours comme des mastodontes éventrés, pieds dans l’eau ou le long de la seconde ligne du site et où la capacité litière, par ce déficit criard, est cruellement foudroyé.