De nouvelles dispositions ravivent les espoirs des « petits » partis

Lois électorales

Par Khadija Tahiri (MAP)

Les chances et la position des « petits et moyens » partis non représentés au Parlement, lors des prochaines élections à la lumière des nouvelles lois régissant le système électoral, ont fait l’objet de plusieurs lectures et analyses.

Ainsi, les amendements approuvés et leur potentiel impact sur la carte de la représentativité des formations politiques à la Chambre des représentants ont dominé les débats, principalement pendant les discussions générales au Parlement jusqu’à l’approbation des nouvelles lois. Et ceci a laissé la place à diverses réactions.

Dans ce sens, certains soulignent que le calcul du quotient sur la base des inscrits aux listes électorales élargira le champ de représentativité et du pluripartisme au Parlement, alors que d’autres relèvent que le mode de scrutin adopté dans les lois modifiées n’affectera pas d’une manière significative cette représentativité, tant le nombre de sièges dans toutes les circonscriptions électorales demeure limité entre deux et six.

Ces amendements sont hautement demandés par les « petits et moyens » partis, dans la mesure où ils assoient les bases d’une parité et permettent à plusieurs formations de décrocher des sièges, chose qui est de nature à préserver le pluralisme partisan.

A cet égard, l’enseignant-chercheur en droit constitutionnel et en sciences politiques à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah à Fès, Ahmed Moufid, indique que le mode de scrutin adopté en vertu des amendements introduits à la loi organique relative à la Chambre des représentants « n’aura pas un grand impact sur la représentativité au sein de l’institution législative, eu égard au nombre limité entre 2 et 6 sièges dans les circonscriptions électorales ».

« Les partis représentés au Parlement s’accapareront généralement l’un des sièges » a-t-il expliqué dans une déclaration à la MAP, estimant que les chances des partis non représentés demeurent « faibles ».

Il a, en outre, mis en avant la force organisationnelle du parti, la qualité des candidats et « d’autres facteurs » qui pourraient jouer un rôle décisif dans le processus de sélection.

Et de relever que le mode de scrutin adopté ne permettra probablement à chaque liste que de décrocher un seul du total des sièges dans une circonscription, mais il donnera la chance à un bon nombre de partis, y compris les non-représentés au Parlement, de gagner des sièges dans les circonscriptions régionales.

Toutefois, poursuit l’universitaire, « les petits partis ne remporteront pas le nombre de sièges qui leur permettra de former un groupe ou un groupement parlementaires ».

Par ailleurs, M. Moufid souligne que pour renforcer et diversifier la représentativité, les partis sont appelés à assumer leurs responsabilités en matière de formation et d’encadrement, mettant en relief l’importance de la capacité de ces formations à convaincre les électeurs de soutenir leurs programmes et leurs candidats.

« Suscitant un large débat quant à son impact sur la carte de représentativité au Parlement des partis politiques « petits » soient-ils ou « grands », l’adoption du quotient électoral a enclenché une nouvelle dynamique politique. La balle est désormais dans le camp des partis qui seront appelés à encourager les électeurs et (ré)instaurer un climat de confiance », conclut M. Moufid.

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