Des avancées et des défis

Réforme du secteur de la santé

Ouardirhi Abdelaziz

Soulever la question qui consiste à savoir  où en sommes-nous concernant la nouvelle réforme du secteur de la santé, c’est passer en revue ce qui est réalisé aujourd’hui, pour regarder vers l’avenir. Il serait malhonnête de dire que peu de chose ont été réalisées dans le secteur de la santé.

Bien au contraire, notre système de santé enregistre des avancées notables. Malgré toutes les critiques et les grieffes que l’on peut faire, le secteur de santé réalise un parcours honorable.

Des avancées notables

C’est un fait, une réalité que nul ne peut aujourd’hui contester. Les chiffres et indicateurs  sont  à ce sujet très parlants et forts édifiants.

L’espérance de vie à la naissance est estimée à 76,6 ans, soit 74,9 ans pour les hommes et 78,3 ans pour les femmes. 

Le taux de mortalité infantile, a atteint 18 pour 1.000. La mortalité maternelle est de 72 / 100.000 naissances vivantes.

On ne peut que nous réjouir en constatant par exemple la réduction de la mortalité maternelle et infantile, la prise en charge totalement gratuite des accouchements et des césariennes au niveau des hôpitaux publics. Le nombre des postes budgétaires qui connaît une croissance constante (4.000) pour permettre un plus grand recrutement des différentes catégories de professionnels de la santé.
La prise en charge des maladies chroniques tels le cancer, l’hypertension artérielle, le Sida, l’insuffisance rénale, le diabète…

Assurer un accès équitable aux services de soins

Le nombre de structures sanitaires hospitalières neuves et l’augmentation de la capacité litière, les centres de santé de premier et deuxième niveau, les équipements sophistiqués, les médicaments en nombre, sont une réalité vécue au quotidien.
L’augmentation du budget alloué au secteur de la santé, l’amélioration des conditions de travail, la satisfaction de certaines revendications. D’autres vont bientôt suivre, il faut juste faire preuve de patience.

Tous ces acquis et tant d’autres constituent à l’évidence des motifs de satisfaction et de fierté. Mais il faut dire qu’ils ne peuvent trouver leur juste traduction que s’ils génèrent une plus grande satisfaction du citoyen.
Et c’est justement là que le bât blesse. La qualité de service au niveau de certains hôpitaux laisse franchement à désirer aussi bien dans les conditions globales de prises en charge, qu’en ce qui concerne les soins prodigués aux malades.

Conscient de cette situation qui reste limitée au niveau de certaines structures sanitaires, et pour remédier à ces anomalies, dans la nouvelle réforme du secteur de la santé, et à l’aube de la mise en place de la couverture sanitaire universelle (CSU). Un chantier énorme, un projet qui témoigne d’un haut degré de civilisation, rendu possible grâce aux  Hautes Orientations Royales visant à assurer un accès égal et équitable aux services de soins, de sorte à éviter que les citoyens, particulièrement ceux à revenus limités, ne soient contraints de s’endetter pour payer la majeure partie des frais de soins.

Rapprocher la santé des concitoyens

Le nombre de structures sanitaires hospitalières neuves et l’augmentation de la capacité litière, les centres de santé de premier et deuxième niveau, les équipements sophistiqués, les médicaments en nombre, sont une réalité vécue au quotidien.

Mais il n’en demeure pas moins vrai que ces infrastructures sanitaires ne sont pas réparties équitablement entre les différentes régions du Maroc, comme c’est aussi le cas pour les professionnels de santé.

Avec la nouvelle réforme du secteur de la santé, il y a lieu d’espérer que ces anomalies soient corrigées.

Informer-communiquer-éduquer

Grace à une répartition plus harmonieuse de l’offre de soins sur tout le territoire, (ressources humaines-matériels, médicaments…), une meilleure gouvernance, une écoute, un accompagnement et un soutien des patients et leur famille, les hôpitaux pourront assurer en permanence des soins.

Quand aux services des urgences, où l’accueil devra être personnalisé, plus humain, et où les cas non urgents seront orientés vers des consultations, ce qui permettra aux médecins et infirmiers des urgences de se consacrer aux cas urgents.

C’est ainsi que chaque citoyen sera pris en charge en fonction de son état de santé, et  des soins nécessaires.

A l’hôpital, des plateaux techniques plus performants et mieux sécurisés. Dans les villes et dans les campagnes, des médecins à proximité, des pharmacies, mais aussi, une meilleure coordination médicale entre milieu urbain et milieu rural, entre le centre de santé et l’hôpital.

L’objectif de cette approche, c’est de permettre que notre système de sante soit en mesure d’améliorer la prise en charge des malades,  d’offrir à tous nos citoyens des soins de qualité et d’assurer la continuité des soins. Il s’agit aussi de placer le citoyen, le patient au centre des préoccupations des professionnels de santé, de rapprocher la santé de nos concitoyens.

A cet égard, le rôle d’accompagnement, d’information, et de soutien que doivent assurer tous les professionnels de santé ( médecins -infirmiers-techniciens ) auprès des malades et de leurs familles est très important, car il permet d’avoir des relations plus humaines, l’instauration de la confiance soignant-soigné, la satisfaction et la reconnaissance du travail réalisé .

Une médecine citoyenne

Pour concrétiser les paroles en actes, et afin d’accompagner le grand chantier de la réforme de la santé, une nouvelle dynamique est mise en œuvre pour relever les défis dans le domaine de la santé afin de permettre à chaque marocaine, à chaque marocain de pouvoir bénéficier de soins de santé adaptés selon les besoins de chacun, indépendamment des moyens financiers des uns et des autres.
Il est clair que le ministre de la Santé entreprend tout ce qui est en son pouvoir pour que son département soit efficace, performant, que les professionnels de la santé soient plus proches des citoyens, que les responsables des différents établissements sanitaires (dispensaires, centre de santé, centre de diagnostic, centre de référence, hôpitaux préfectoraux, hôpitaux des spécialités, centre hospitaliers universitaires….) que tous ces responsables soient à l’écoute des malades et de leurs familles.

Ce qui manque, c’est l’implication, l’adhésion de tous les acteurs de la santé autour de ce grand projet de société pour que cette réforme soit une réussite totale.

Le Maroc a toujours su relever les défis, celui de la couverture sanitaire universelle (CSU) en est un comme tant d’autres.

Notre pays sous la conduite éclairée de sa Majesté le Roi Mohamed VI que Dieu le glorifie, saura relever ce défi. Cette approche novatrice témoigne à ne pas en douter de notre engagement à tous (gouvernement-politiques-syndicats-société civile…..)  pour asseoir sur des bases solides une médecine citoyenne.

Pour finir, je tiens ici à saluer comme il se doit les compétences, la dextérité, la motivation et l’engagement constant des professionnels de santé (médecins-infirmiers) qui sont la véritable richesse de notre système de santé.

S’Il est tout à fait légitime de placer le malade au centre des préoccupations de notre système de santé, il n’est pas non plus pénalisant de se pencher sur les moyens à mettre en place pour redynamiser les ressources humaines de nos établissements sanitaires, d’accompagner nos médecins, nos infirmières et infirmiers qui veulent participer à l’essor et au développement de la médecine au Maroc .

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