Des petits métiers éphémères et lucratifs

Aid Adha

Comme chaque année, à quelques jours de l’Aïd Al Adha, plusieurs petits métiers saisonniers corollaires au rituel du sacrifice fleurissent et prospèrent à Casablanca qui change de visage le temps d’une fête.

Le mouton devient un sujet d’actualité et s’invite dans les discussions à quelques jours de l’Aid qui perpétue une tradition déjà ancrée dans les US et coutumes.

La vie devient ainsi rythmée par des activités devenues une composante essentielle du décor de l’Aid, certes éphémères mais lucratives et une aubaine pour les vendeurs occasionnels.

A l’approche de la fête du sacrifice qui sera aussi célébrée cette année dans une conjoncture marquée par la pandémie de coronavirus, les familles font leurs emplettes, et les marchés, places publiques et souks doublent d’animation surtout en ce qui concerne les produits et ustensiles destinés à accompagner cette fête car les préparatifs de l’Aïd Al Adha ne se résument pas uniquement à l’achat du mouton.

Les achats sont plus frénétiques durant les derniers jours précédant l’Aid même si cette année l’ambiance est loin de l’effervescence et la ruée qui prévaut traditionnellement en pareille occasion.

Des stands temporaires et étals installés dans les quartiers populaires où ce rite est incontournable, et à la sortie des souks de vente des moutons, exposent toutes sortes de produits à fort usage lors de cette fête et d’accessoires indispensables au sacrifice.

Les aiguiseurs-rémouleurs, les vendeurs de foin, des épices, de charbon, des sacs en plastique, des ustensiles de cuisine, et les transporteurs, figurent parmi ces métiers saisonniers qui pullulent à cette occasion.

Les bouchers sont la catégorie qui a la cote le jour de l’Aïd. Ce jour particulier est l’occasion pour les bouchers et les apprentis-bouchers de rentabiliser cette période. En effet, égorger un mouton coûte entre 150 et 250 DH à Casablanca.

Pour cette catégorie, le lendemain de l’Aid, c’est aussi l’occasion de générer des recettes significatives avant de fermer pendant plusieurs jours. Le prix du découpage varie selon le boucher, les régions et surtout la taille du mouton.

Les bouchers ne sont pas les seuls à se frotter les mains durant l’Aid. S’il est une période où la vente de charbon atteint le pic, c’est bien celle de l’Aïd El Kébir. Il en est de même pour la vente des petits barbecues pour les brochettes, mais aussi des épices, des tajines, et autres ustensiles de cuisine très demandés en cette période.

La fête fait aussi le bonheur des aiguiseurs de couteaux, de ceux qui optent pour le transport du mouton pour bénéficier de cette aubaine (pick-up, triporteurs, camionnettes, etc …), ou encore ceux qui travaillent comme porteurs de moutons en faisant appel à leurs muscles, sans oublier l’hébergement des bêtes jusqu’au jour de l’Aid, (‘’foundouk » pour moutons), un grand nombre de clients y ont recours faute d’espace.

Les activités ancrées dans le rituel de l’Aid, est une occasion en or pour faire des bénéfices, et tous les moyens sont bons pour se remplir les poches d’autant plus que les conséquences de la crise liée à la pandémie de la Covid-19 ont fortement impacté les petits commerçants et saisonniers.

Il y a les saisonniers de l’abattage qui apparaissent le jour de l’Aid, mais aussi les reconvertis, plus malins et débrouillards comme Lahcen, un aide mécanicien reconverti en aiguiseur de couteaux à l’occasion de l’Aid.

Cette activité saisonnière, dit-il, lui permet de gagner un peu d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille surtout en cette période de pandémie, relevant que cette fête est une opportunité commerciale pour se débrouiller le prix du mouton.

Touche à tout, Lahcen ne manque pas d’idées pour se faire de l’argent pendant cette période en accompagnant le jour de l’Aid son ami boucher pour faire le tour des maisons pour égorger le mouton. Il s’agit, dit-il d’une source de revenu non-négligeable, certes irrégulière et furtive mais incontournable.

Tout comme l’année dernière, la célébration de ce rituel intervient dans un contexte induit par la pandémie de la Covid-19.

A l’heure du coronavirus, la fête sera accompagnée d’une panoplie de mesures préventives étant donné que l’Aïd Al-Adha est une occasion pour les retrouvailles familiales qui sont ancrées dans la tradition familiale et que l’achat du mouton et le rituel de sacrifice engendrent un fort mouvement de déplacement et de rassemblement de personnes.

Les professionnels, les éleveurs et les consommateurs sont appelés à faire preuve de discipline et à respecter les mesures sanitaires de prévention recommandées par les autorités compétentes afin de réduire le risque de transmission de la Covid-19 et garantir le bon déroulement de cette fête, qui demeure malgré cette conjoncture, un moment de joie, de partage, et de générosité.

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