Des prestations émotionnelles pas comme les autres!

Comme annoncé précédemment, le Festival International des Arts et de la Culture (FIAC) d’Agadir a tenu toutes ses promesses. Durant trois jours d’affilée, le grand public de la capitale du Souss et des environs aura été séduit, de bout en bout, par les prestations captivantes des troupes programmées pour cette première édition tant attendue.

Aussi sur la scène que sur l’esplanade, des ensembles folkloriques de plusieurs pays se sont exhibés sur les planches lumineuses de la fameuse Médina Cocco Polizzi d’Agadir et mis, pas le feu comme on a l’habitude de voir dans d’autres concerts, mais de la paix et de la volupté.

On aura donc apprécié les airs à la fois raffinée et vivaces du groupe russe dont les danseurs enivrent les spectateurs. Le spectacle dramatisé de la troupe espagnole enchantait également l’assistance profondément saisie par les chants et les danses rythmés et enflammés, par moments. Les mouvements endiablés des sénégalais mettaient aussi du piment dans cette ambiance conviviale et bon enfant. Le génie marocain était aussi de la fête, de la manière la plus fracassante, avec en particulier les Ahouachs amazighs de Zagora et de Ouarzazate, sans parler de Doukkalas qui ont ensorcelaient l’audience enthousiasmée

Le FIAC est alors un autre ingrédient qui vient meubler le paysage culturel de région d’Agadir, bien différemment. Cette fois-ci, le public aura bien empli ses sens par des exhibitions limpides, suaves et voluptueuses. L’acculturation et l’intersection civilisationnelle semblent être les mots clés de cette nouvelle expérience dont la barre est placée bien haut. Ce n’est du tout étonnant si l’on sait que l’initiateur de cette activité inédite n’autre que Dr Omar Halli, président de l’université Ibn Zohr d’Agadir. Un intellectuel qui a déjà roulé sa bosse dans le champ associatif, depuis les années quatre-vingt, au sein de l’association Anouar Souss et plus précisément la troupe Jouala, relevant de cette dernière. Le FIAC ne provient donc pas du néant, mais bel et bien, il constitue un prolongement de la présence notoire auparavant de cet illustre instigateur.

On aura donc constaté, non sans réjouissance, la simplicité et la spontanéité du déroulement de tout le menu de cette manifestation qui drainé un public imposant de ceux et celles qui respectent et adorent la qualité de l’expression culturelle et artistique. Il n’y avait pas donc de discours monocorde, au début et à la fin de cette activité resplendiscent, ni de protocole démesuré, ni de contrainte  creuse. Tout ce qui est offert aux yeux et aux oreilles des spectateurs calmes et sereins, c’était la beauté du mouvement, la splendeur de la mélodie et la finesse de la chorégraphie

Enfin, on aura, sans doute, saisi le message voulu par les initiateurs qui n’est autre que les valeurs de la tolérance, de l’ouverture et de la coexistence. Le brassage expressionniste de plusieurs nations depuis la Russie, le Sénégal, le Portugal, l’Espagne, l’Italie…, en parvenant au Maroc, faisait, en fait, dégager ces idéaux que le public adoptait et applaudissait très fort. C’est la noblesse culturelle et la communion créative dans son patrimoine ancestral et sa symbiose spirituelle, loin du tintamarre et du vacarme hybride et strident qui, d’habitude, assourdissent les âmes de l’assistance.

Saoudi El Amalki

Top