… des tomates … et des hommes.

La ressource humaine nationale est sollicitée officiellement par des pays en manque de main d’œuvre. Si cela ne date pas d’aujourd’hui, la migration de cette force de travail, officielle et concertée, n’en constitue pas moins une perte de potentialités dont le Maroc a besoin.

De temporaire, l’installation dans les pays d’accueil peut devenir durable et aboutir à une naturalisation. Des générations se succèdent là où les premiers sont venus étrangers. L’intégration peut aller à l’assimilation, et les plus hardis se trouvent dans des postes de responsabilité et/ou de représentation.

Les marocains du monde constituent une diaspora qui reste attachée à sa patrie et dont les transferts de fondssont de plus en plus en augmentation que la solidarité patriotique,à elle seule, n’arrive pas à expliquer la tendance haussière.

La qualité de cette ressource humaine, dans son emploi et dans ses comportements en général, reflète aussi l’image du royaume à travers les pays d’accueil.Malgré certains courants minoritaires qui les traversent, les marocains du monde sont dans leur grande majorité des défenseurs des acquis réalisés dans le pays et affrontent toujours ses adversaires là où ils apparaissent.

Conscients de leur importance, ils revendiquent, plus que l’opération Marhaba ou les réceptions protocolaires à travers les provinces du royaume, une représentation institutionnelle. Ils ne cessent de réclamer la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles pour être « électeurs et éligibles » en tant que tels et non incorporés dans le corps électoral national.

Ces marocains résidant à l’étranger s’impliquent dans la vie nationale autant qu’ils peuvent, et en usant des moyens dont ils disposent. A travers les réseaux sociaux et les plateformes de discussion qu’ils permettent, nos compatriotes s’avancent à proposer, pour le bien du pays et de sa population, des solutions aux maux du sous-développement qui gangrènent le fonctionnement de la société ou handicapent la réalisation de l’émergence socioéconomique et le bienêtre social. Encore faudrait-il que la transposition des solutions soit mieux ancrée aux réalités localespour qu’elle soit efficiente.

De tout cela, il reste que le capital humain national doit être l’objet d’une attention particulière pour le bien premier du pays. Les hommes et les femmes, instruits et formés au pays doivent trouver la possibilité de se réaliser en interne en contribuant à l’effort de développement national. La société doit agir pour fixer les potentiels humains qu’elle renferme sans restreindre leur mobilité, mais sans que la marchandisation ne les touche autant que nos fruits et légumes. Les efforts considérables des familles et de la société, dans la santé et dans l’éducation et la formation, devraient être couronner par une vie active au sein du territoire national, loin des affres du chômage et du non emploi.

La préservation des compétences et des talents ainsi que la gestion des flux migratoires sont des défis réels comme le souligne le rapport de la Commission Spéciale pour le Nouveau Modèle de développement afin de « libérer les énergies et restaurer la confiance pour accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour tous ».

L’engagement dans « La Voie de la Confiance » semble avoir été complétement dilué dans l’exercice du gouvernement et devenir « des propositions sans fin qui ne sont visibles que sur papier. ».

La foi dans l’avenir de notre nation ne peut s’arrêter à ce constat conjoncturel qui montre l’absence et le mutisme des composantes gouvernementales envers les questions fondamentales qui préoccupent notre peuple. Le devoir est d’en faire le rappel afin que nos hommes et nos femmes ne soient pas considérés comme des tomates à l’export.

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