Dix-huit mois de prison ferme pour le gérant de l’atelier de confection dit «clandestin» : son frère et une ouvrière se confient

Drame de Tanger 

Karim Ben Amar

Dix-huit mois de prison ferme ont été requis au tribunal de première instance de Tanger à l’encontre du gérant de l’atelier de confection A&M Confection, Adil Boullali, le mercredi 8 décembre 2021. 29 ouvrières et ouvriers avaient péri le 8 février de cette année, à la suite de l’inondation de l’atelier par les eaux pluviales. Cet incident, au moment des faits, avait fait couler beaucoup d’encre. De nombreuses fausses informations s’étaient répondues comme une trainée de poudre, et principalement à travers les réseaux sociaux. Al Bayane a contacté le frère du gérant de l’atelier ainsi qu’une ex-employée pour avoir entre autres, leur avis sur le verdict. Les détails.

Le verdict est tombé. Dix-huit mois de prison ferme et une amende de 1000 dirhams ont été requis à l’encontre du dénommé Adil El Boullali, gérant de l’usine de textile « A&M Confection », SARL créée le 26 janvier 2017. 

Le tribunal de première instance de Tanger a aussi condamné la société Amendis, en charge de la gestion déléguée de l’eau et de l’électricité à Tanger à une amende de 1000 dirhams et aux versements de dommages et intérêts allant de 50.000 à 200.000 dirhams à chaque ayant droit des 29 victimes. 

D’après le tribunal, ce procès, qui a duré plusieurs mois, a pris du retard à cause de la maladie de l’accusé et du report des audiences à plusieurs reprises, pour étudier la responsabilité présumée de la société Amendis, succursale du géant Véolia.

 La rédaction d’Al Bayane a contacté le frère du gérant de l’atelier de confection. En réponse à une question sur l’état d’esprit de la famille et des proches de Adil après sa condamnation, son cadet s’est contenté de louer Dieu ainsi que toutes les personnes qui ont soutenu la famille après le drame. «Nous remercions Dieu, je n’ai vraiment rien de plus à ajouter. Tout ce que Dieu décidera pour mon frère, je l’accepte», rétorque-t-il. 

Même attitude pour Imane, ouvrière présente le jour du drame« lundi noir». « Nous nous remettons à Dieu uniquement. Tout cela était écrit, il n’y a donc pas d’échappatoire possible ». Et de poursuivre, « c’est le maktoub (destin) ».

Quant à la reprise des activités de l’atelier en question, Imane a affirmé que «l’atelier est fermé depuis le jour de la catastrophe. D’ailleurs depuis cette date, beaucoup d’ouvrières n’ont pas retrouvé de travail, car dans ce domaine, il ne faut pas se méprendre, les opportunités d’emplois ne sont pas abondantes, bien au contraire».

« En ce qui me concerne, j’ai chômé du jour du drame jusqu’à fin août, date à laquelle j’ai trouvé du travail dans un atelier de confection », déclare-t-elle.

Et de conclure, «je souhaite beaucoup de courage à Adil, notre ancien patron et un prompt rétablissement, puisque depuis le drame, son état de santé ne s’améliore pas, au contraire il est en déclin».

Ce dernier était poursuivi pour six chefs d’accusation par le procureur du tribunal de première instance. Il s’agit de  l’homicide involontaire, blessures involontaires, violation de l’état d’urgence sanitaire, ouverture d’une entreprise sans autorisation, emploi de mineurs sans autorisation et non-respect des conditions d’hygiène et de sécurité au sein de l’entreprise.

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