Assurément, le dévoilement de l’équipe majoritaire ne se ferait plus tarder. C’est une question d’un petit laps de temps à supporter encore avant que le chapeau ne soit levé. Une majorité pléthorique à presque les deux tiers des locataires de l’hémicycle qui y siégera, dans le confort entier, à moins que, par la suite, elle ne se soit disloquée pour des discordances de parcours. En face, l’opposition dont le compte totaliserait à peine, le quart des députés.
Encore faut-il espérer que ses composantes se seraient accordées pour un escadron homogène, puisque à des exceptions près, ni la nature ni l’aura encore moins le courage, ne seraient de nature à constituer un contrepoids qui maintiendrait les tâches de contrôle, de critique et d’alternative aux actions de l’exécutif, jugées inopportunes. Hormis l’USFP et le PPS, formations de gauche de longue date, ayant déjà cumulé une certaine maturation en la matière, tous les autres partis à effectifs fort étriqués, ne pèseraient pas lourds aussi bien en nombre qu’en expérience.
Le PJD dont la suprématie d’antan fut littéralement détrônée, est en quête du groupe qui lui permettrait de «survivre», par revoir à la baisse le barème à 12, tel que ce fut le cas, il y a quelques temps. D’autre part, ce ne serait pas étonnant si le MP et l’UC non retenus dans la majorité, quoiqu’ils fassent partie de l’ancien «quatuor» de pression sur la primature sortante, se soient alignées sur la même longueur d’onde, vu la dépendance continue «au maître».
Qui ferait donc l’opposition à cet effet ? Une opposition responsable, édifiante et rigoureuse, comme il est de coutume dans la plupart des traditions démocratiques des nations du monde. Il faut bien dire que, face à la restriction numérique de toutes ses constituantes, l’assujettissement des uns, la dispersion des autres et le «désamour» qui taraude les relations des deux partis aguerries de l’ère d’or de l’opposition parlementaire, aux temps de feu Ali Yata et Fathallah Oualalou, on s’attendra probablement à des actes de cavaliers seuls, à moins que ces derniers ne parviennent à s’unir et revigorer la vie politique, à travers des initiatives communes.
Dans tous les cas, la majorité ne saurait pas avancer sans les rectitudes et les réajustements de l’autre camp, d’autant plus que sa fibre «ultra-libérale» ne se soucierait guère des causes sociales et des conditions humaines. Ces substances humanistes, seules les formations de la démocratie et du progrès puissent en avoir au grand service des couches déshéritées de la société.
C’est donc le « peu » de voix qui en existe sous la coupole du parlement, serait à même de plaider fortement ces démunis, constamment lynchés par la prédation la voracité des rentiers et des oligarques.