Fatema Echaabi, l’abeille mielleuse !

Portrait d’Agadir

Saoudi El Amalki

« L’avantage d’être intelligent, c’est qu’onpeut toujours faire l’imbécile, alors que l’inverse est impossible ! », se plaisait de dire Woody Allen, le nonagénaire réalisateur américain de cinéma. Fatema Echaabi en est pratiquement une, de ces femmes averties, mais elle ne s’amusejamais à faire l’idiot, car son attitude est perpétuellement spontanée et digne de foi.Intelligiblement hantée par lavertude l’authenticité, elle ne cesse d’en faire la preuve sans faille, dans ses interminablesactivitésqu’elle sécrète, semblable à l’abeillemielleuse des prairies. Habitée par les valeurs de l’Egalité et de la Parité entre les deux sexes, attachée aux principes des droits humains à profusion et fortement retenue par les idéaux de la justice et du progrès, au servicede tous et de toutes, Fatema Echaabi se démène tel un beau diable pour mettre la main à la pâte, à cœur joie, partout où il fait bon et utile de s’y mettre sans trêve. Laborieuse et bûcheuse à souhait, elle se sacrifie à mener à bien son labeur, à se taper de longues distances en bus et à se donner la peine d’être constamment aux rendez-vous des rencontres et colloques, après avoir ingurgité de milliers de tasses,à la brise de l’aube sur la terrasse de la gare de la capitale du royaume et produitsessublimes «cafés du matin». Pétillantede sourire qui ne quitte jamais d’une semelle son tempérament de jovialité incessante, elle met les bouchées doubles pour s’acquitter des missions qu’elle s’assigne, d’année en année, sans relâche ni dérobade. Épaulée par son époux tolérant et extensif de chevalerie affable, elle n’a pas de cesse de seconduireégalementen assidue enseignante-chercheuse, en direction de ses étudiants, avides de Savoir et de Cognition de divers horizons. Son rayonnement politique et syndical ne passe jamais inaperçu, tant en milieux social qu’universitaire, faisant partie de cesmilitants qui œuvrent perpétuellement pour la bonne cause.Intransigeante sur les principes auxquels elle croit à volonté, imbue de relationnel fluide comme l’eau de roche et empreinte de résilience exemplaire, Fatema s’insurge contre l’oppression et l’indifférence, sanss’opposerà l’antinomie et à la différence de points de vue sur telle ou telle thématique.Continuellement apaisante et tranquille, mais impétueuse face à l’injustice et l’iniquité, elle ne s’entoure que d’amis qui lui vouent estime et considérationdans son entourage pluriel. Sa polyvalence en tant que docteur érudit, de combattante pugnace et de femme pimpante, aimée de tout le monde, fait d’elle un zénith à la fois de frugalité et de prodigalité sans limite.Une dame admirable ! Pour conclure ce portrait, on ne peut que lui dédier, en guise de reconnaissance pourtoutes ces qualités débordantes en valeurhumaine de militante et en finessesensuelle de poétesse, un bel octosyllabe d’Alphonse Lamartine, poète de l’Hexagone (1790-1869),intitulé « Adieux à la mer ! » :

Murmure autour de ma nacelle,


Douce mer dont les flots chéris


Ainsi qu’une amante fidèle,


Jettent une plainte éternelle


Sur ces poétiques débris.



Que j’aime à flotter sur ton onde.


A l’heure où du haut du rocher


L’oranger, la vigne féconde,


Versent sur ta vague profonde


Une ombre propice au nocher !

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