Fin de la période de grâce «100 jours d’un gouvernement effacé»

Réunion du groupe du PPS au parlement

M’Barek TAFSI 

  • Benabdallah : « l’actuelle équipe se distingue par sa faible présence politique. »
  • Pandémie : Appel à la réouverture immédiate des frontières, à l’instar de nombreux pays.
  • Retard des pluies : la situation requiert des mesures urgentes de la part du gouvernement
  • Rachid Hamouni : Le bilan législatif du gouvernement est des plus faibles.
  • Le gouvernement n’a soumis au parlement que deux projets de loi et neuf conventions internationales, qu’il faut ajouter aux 12 projets de l’ancien gouvernement.
  • Les membres du gouvernement n’ont répondu qu’à 222 questions orales sur un total de 2031 et qu’à 405 questions écrites sur un total de 1652.

Tout en soulignant que le Parti du Progrès et du Socialisme comprend parfaitement les raisons qui ont  poussé le Maroc à fermer ses frontières à la fin de l’année dernière pour se protéger contre la propagation du variant Omicron, le Secrétaire général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah a appelé lundi à leur réouverture immédiate, à l’instar de nombreux pays dont certains. enregistrent un plus grand nombre de contaminations que le Royaume.

S’exprimant lors d’une réunion du groupe du progrès et du socialisme, placée sous le signe de « bilan de 100 jours dans l’opposition », le SG a indiqué que malgré cette mesure, le pays enregistre à présent des milliers de contaminations au Covid dont 80% à Omicron, qui continue de se propager à grande allure.

C’est pourquoi, il est légitime de s’interroger sur la pertinence de cette fermeture et d’autres mesures préventives prises qui ont des conséquences catastrophiques sur de nombreux secteurs (tourisme, transport, culture et toutes les activités artisanales et autres qui en dépendent), sans oublier les entreprises qui ont déjà déclaré faillite ou qui risquent de subir éminemment le même sort.

Il est également nécessaire de prendre des mesures exceptionnelles pour rapatrier les milliers de Marocains, toujours bloqués à l’étranger, a-t-il dit.

Tout en réclamant ces mesures, le PPS souligne la nécessité pour tout le monde de respecter les mesures de prévention et de précaution prises, a-t-il insisté, rappelant que le parti apprécie hautement toutes les approches adoptées depuis le début de cette pandémie par le pays, à l’initiative de Sa Majesté le Roi et des efforts déployés pour la réussite de la campagne de vaccination.

Evoquant le retard très inquiétant des pluies, il a indiqué que la situation requiert, des mesures urgentes de la part du gouvernement, pour venir en aide en premier lieu aux petits agriculteurs afin d’acquérir des semences, des engrais et des aliments de bétail et également pour assurer l’approvisionnement régulier de toutes les régions en eau de boisson.

Commentant le bilan des 100 premiers jours du gouvernement, Benabdallah a souligné que l’actuelle équipe se distingue par sa faible présence politique, qu’illustre de manière claire le non respect par le chef du gouvernement de certaines dispositions constitutionnelles.

Depuis l’investiture du gouvernement, il y a plus de trois mois, le chef du gouvernement n’a participé qu’à une seule séance mensuelle des questions orales, qui lui sont adressées par les députés, a-t-il dit, déplorant cette attitude qui porte un nouveau coup dur à l’institution parlementaire.

L’absence déplorable du Chef de gouvernement au Parlement

Il n’y a pas de raison de bouder les élus de la nation, même dans le cas où il y a peu de  sujets à discuter, a-t-il martelé, soulignant qu’il y va de la crédibilité de toutes les institutions et du respect de leurs engagements.

C’est ce que recommande d’ailleurs le Nouveau Modèle de Développement qui insiste sur l’impératif de soutenir l’orientation démocratique du pays et ses institutions dont en premier lieu le parlement, les partis politiques et les organisations de la société civile. Sans oublier bien sûr la nécessité d’assainir le climat à travers des mesures d’apaisement et d’élargissement des libertés individuelles et collectives.

Tout en rappelant que le PPS espère plein succès au gouvernement pour ne pas faire perdre au pays un mandat de cinq ans, le SG du PPS souligne que l’actuelle équipe doit faire preuve de présence et de clarté et procéder aux réformes attendues au lieu de se contenter de simples slogans.

L’Etat social, dont parle le gouvernement, ne doit pas se limiter à une déclaration d’intention. Sa concrétisation suppose des mesures à caractère démocratique, social, économique, culturel et des moyens matériels adéquats pour y parvenir. Ceci requiert aussi de prendre des mesures courageuses dans le cadre d’un véritable plan de relance pour faire face aux répercussions de la pandémie du Covid-19, a-t-il précisé.

Comme partout dans le mode, l’Etat est appelé à assumer son rôle dans le cadre de cette relance et en particulier dans le cadre de la mise en œuvre de la généralisation de la couverture sociale, a-t-il noté.

La réalisation de ce dernier chantier, a-t-il ajouté, nécessite la mise à niveau de tous les établissements hospitaliers du pays et la mise en service des nouvelles unités construites pour que tout un chacun puisse accéder aux services de santé selon ses besoins et non pas selon ses moyens.

Quant à la réussite de la réforme du secteur de l’enseignement, elle est tributaire de l’implication des hommes et des femmes du secteur, a-t-il dit, rappelant que pour ce qui le concerne, le Parti du Progrès et du Socialisme, qu’il soit dans l’opposition ou dans le gouvernement, continuera à jouer pleinement son rôle en tant que force de proposition.

A l’ouverture de cette rencontre, le président du groupe du progrès et du socialisme, Rachid Hamouni a exposé en chiffres le bilan de son groupe au cours des 100 premiers jours du gouvernement, tout en déplorant l’effacement du gouvernement sur la scène politique et sociale et le traitement dévalorisant qu’il réserve aux questionnements, aux propositions et aux recommandations de l’opposition et aux manifestations légitimes des citoyens contre la cherté de la vie et autres problèmes.

Selon lui, le gouvernemental n’a réalisé jusqu’à présent qu’un faible bilan au niveau législatif. Jusqu’à ce jour, le gouvernement n’a soumis en réalité au parlement que deux projets de loi et neuf conventions internationales, qu’il faut ajouter à 12 projets de loi de l’ancien gouvernement. Il a rappelé aussi que le gouvernement a retiré l’ancienne version du Code pénal proposée par l’ancien gouvernement, tout en promettant d’élaborer une nouvelle.

Il a par ailleurs déploré le manque de réactivité des membres du gouvernement par rapport aux questions écrites et orales des députés. Ils n’ont répondu qu’à 222 questions orales sur un total de 2031 questions posées et qu’à 405 questions écrites sur un total de 1652 questions des députés, a-t-il ajouté.

Cette rencontre s’est déroulée en présence des membres du GPS et de plusieurs membres du bureau politique et du comité central et de journalistes.

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