Fin du « potentiel détournement » d’un pétrolier britannique

Au large des Emirats arabes unis

Le « potentiel détournement » d’un navire au large des Emirats arabes unis s’est terminé sans dommage, a annoncé mercredi l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, six jours après une attaque meurtrière contre un pétrolier dans le Golfe.

Les personnes qui étaient montées à bord « ont quitté le navire », ce dernier est « en sécurité » et « l’incident est fini », explique l’UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations) sur son compte Twitter.

La veille, cette agence qui dépend de la marine britannique avait rapporté un « potentiel détournement » localisé à environ 60 milles nautiques (environ 110 km) de l’émirat de Fujairah, membre de la fédération des Emirats arabes unis, pays pétrolier du Golfe.

L’UKTMO avait recommandé aux navires transitant dans la zone de faire preuve d’une « extrême prudence », et la Maison-Blanche avait jugé la situation « très inquiétante ».

Mercredi, une source au sein de la sécurité maritime omanaise a confirmé avoir reçu des informations selon lesquelles le navire avait été impliqué « dans un incident de détournement dans les eaux internationales dans le Golfe d’Oman ».

Les forces aériennes du Sultanat survolent les alentours du site de l’incident, où des navires de la Marine ont aussi été dépêchés pour « contribuer à la sécurisation des eaux internationales dans la région », a ajouté la même source, citée dans un communiqué du ministère de la Défence.

Le navire concerné, qui bat pavillon panaméen et s’appelle « Asphalt Princess » selon des analystes de Dryad Global, se rendait à Sohar — un port du nord du sultanat d’Oman, pays voisin des Emirats et séparé de l’Iran par le détroit d’Ormuz — avec de l’asphalte et du bitume à son bord, d’après le site spécialisé MarineTrafficz.
La revue maritime Lloyd’s List avait indiqué mardi que des hommes armés avaient embarqué sur le navire et lui avaient ordonné de faire route vers l’Iran.

Richard Meade, rédacteur en chef de Lloyd’s List, avait déclaré au Times: « des forces armées ont abordé le navire (…) et le dirigent vers l’Iran ».
Cet incident, survenu non loin de l’embouchure du détroit d’Ormuz, par où transite le tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde, intervient après une attaque le 29 juillet contre un pétrolier géré par la société d’un milliardaire israélien, Eyal Ofer, qui a fait deux morts: un ressortissant britannique et un ressortissant roumain.

Le pétrolier, attaqué par des « drones explosifs », selon Washington, a jeté l’ancre mardi au large de Fujairah.
Israël, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Roumanie ont accusé Téhéran d’avoir mené l’attaque, mais l’Iran a démenti tout lien avec cette attaque.

Mardi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a affirmé que « la publication d’informations sur des incidents successifs liés à des bateaux dans le Golfe persique et en mer d’Oman est totalement suspecte ».

Dans un communiqué sur Twitter, il a mis en garde contre « la création d’une situation faussée à des fins politiques », réaffirmant « la disposition de l’Iran à apporter toute aide en cas d’accidents maritimes » dans la zone.

L’Iran a prévenu qu’il riposterait à tout « aventurisme » après des menaces de représailles israélienne et américaine.
Concernant le dernier incident en date, les Etats-Unis se sont gardés pour l’instant de désigner des responsables. « Nous avons observé un comportement belliqueux très préoccupant de la part de l’Iran, y compris dans le domaine maritime. (…) En ce qui concerne cet incident, il est toutefois trop tôt pour avancer une explication », a déclaré le porte-parole du département d’Etat Ned Price.

Le Golfe a connu ces dernières années plusieurs attaques de navires attribuées à la République islamique d’Iran, régulièrement accusée de menacer la liberté de navigation.

Ces tensions interviennent alors que le huitième et nouveau président de la République islamique, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, est entré en fonctions mardi, succédant au modéré Hassan Rouhani. Il devra s’atteler à redresser une économie minée par les sanctions américaines et la crise sanitaire, et relancer les pourparlers pour sauver l’accord international sur le nucléaire.

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