Haro sur le port d’Agadir

On s’accordera à dire que le port d’Agadir constitue une source économique et de développement importante, au niveau  de la  pêche maritime, ainsi que d’autres secteurs y afférant d’une manière indirecte.

En conséquence, l’unité portuaire se devrait de jouir d’un intérêt tout particulier, en termes de qualité de la vie de la source névralgique, de l’amélioration de ses services au niveau humain, technique et matériel, de la protection de son environnement à tous les niveaux… Ce qui nécessite la mise en œuvre d’une approche participative selon laquelle chaque intervenant devrait assumer son entière responsabilité, conformément aux conventions universelles signées par notre pays.

En vertu de ces orientations générales et en conformité avec les dispositions de la loi-cadre 99-12 et dans le sillage de l’article spécifique aux obligations de l’Etat, des communes territoriales, des sociétés étatiques, des entreprises privées, de la société civile travaillant dans le domaine de la protection de l’environnement, il est clair que ce qui se passe dans le port de pêche en matière de dégradation des services écologiques, d’absence de traitement au niveau de la gestion des déchets dangereux et de protection de l’environnement portuaire de la pollution impose de mener une enquête sur ces déficits qui portent préjudice à l’intérêt suprême loin des considérations personnelles, ainsi qu’à l’image du royaume au regard des conventions internationales signées et les efforts louables déployés par nombre de parties aussi bien institutionnelles qu’associatives.

Il faut dire que c’est là un fléau écologique en face duquel il n’est plus possible de garder le silence. D’autant plus qu’il enfreint les lois, plus particulièrement l’article 4 relatif à la gestion des déchets de la loi 28-00, notamment du 29 à 37, sous forme de crimes commis contre les ressources économiques et naturelles. Certes, le projet national de la protection du littoral demande l’adhésion de plusieurs partenaires, mais il est avant tout l’affaire des acteurs des administrations placées au sein du port. La situation du port d’Agadir est de longue date et ne fait que s’aggraver au fil du temps.

Les constituantes et les espèces des déchets flottants qui ont été supervisées sont mélangées de liquides d’huile noirâtre des moteurs des bateaux, composés de matières toxiques et dangereuses pour la faune marine et le littoral. Cet endroit est devenu, par conséquent, une réelle décharge de déchets étendue sur plus de 3000 m2. Les trainées d’hydrocarbures se déplacent sur d’autres surfaces et se dirigent vers le large, par l’entrée du port. De surcroît, ces déchets s’accumulent aussi entre les bateaux accostés sur le quai à destination du cap rouge de l’entrée du port.

Suivant la loi relative à la gestion des déchets dangereux, ces derniers sont soumis à des mesures rigoureuses qui ne peuvent être, en aucun cas, non respectées, aussi bien au niveau de la collecte, du traitement que de la liquidation définitive, sans impacter l’environnement marin. Il est alors urgent de s’atteler à libérer le port de pêche d’Agadir de toutes ces pollutions liquides et solides qui le submergent et hypothèquent tout l’espace marin de cette zone, d’autant plus que la pêche maritime demeure l’un des axes vitaux de l’économie nationale.

Enfin, il est regrettable de souligner que les touristes qui font toujours un détour au port, en tant que site incontournable de leur séjour, sont désagréablement surpris de découvrir ces insanités  sur le bassin où est ancrée une multitude de bateaux en état marécageux. Inutile de préciser qu’ils sont munis de leurs caméras…Quelles images exportées dans leurs pays!

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