Hassan Jrondi, premier coach de Ali Al Ahrach: «enfant, il avait déjà une âme de grand champion».

JO de Tokyo : équitation

Karim Ben Amar

La qualification de l’équipe nationale d’équitation aux Jeux Olympiques de Tokyo est une première dans l’histoire du pays. L’équipe est constituée de quatre couples (trois couples en saut d’obstacles et un en dressage). Yessin Rahmouni (deuxième participation du cavalier) et All at Once participe à l’épreuve de Dressage en qualification individuelle et Abdelkebir Ouaddar (deuxième participation en individuelle) et Istanbull V/H Ooievaarshof, El Ghali Boukaa et Ugolino du Clos, Ali Al Ahrach et USA de Riverland, au Saut d’Obstacles en qualification individuelle et en équipe. De passage à Tanger, l’équipe Al Bayane est allée à la rencontre du premier moniteur et coach de Ali Al Ahrach, Hassan Jrondi. Cet amoureux du cheval et fin connaisseur du sport équestre nous parle des débuts du champion tangérois. Comme il le dit si bien lui-même, «alors qu’il était encore gamin, le petit avait du cran».

C’est avec une grande joie que les Marocains ont appris la qualification de l’équipe nationale d’équitation aux Jeux Olympiques de Tokyo. Cinq couples étaient prévus avant l’abandon de Samy Colman pour cause de contamination à la Covid-19.  Quatre cavaliers se sont donc rendus à Tokyo pour participer à la plus prestigieuses des compétitions. Parmi eux, un natif de la ville de Tanger, Ali Al Ahrach, affectueusement surnommé Chappy.

Hassan Jrondi, moniteur d’équitation depuis près de 40 ans, ayant coaché de nombreux champions nationaux et internationaux, a été le premier entraineur de Ali Al Ahrach. «J’ai eu le plaisir de coacher Ali pendant 6 ou 7 ans. Inutile de vous décrire ma joie lorsqu’il s’est qualifié pour les JO. J’étais tout simplement fière et honoré», a-t-il affirmé l’air visiblement ému.

«Le plus drôle, c’est qu’en 2000 lors des JO de Sydney, alors que l’on regardait les épreuves de Saut d’Obstacles, je lui avais dit qu’à cœur vaillant rien d’impossible, si tu travailles dur sur ton objectif, tu peux y arriver», déclare-t-il.

Mais c’est lors d’une compétition internationale à Fuengirola en Espagne que son entraineur a réellement réalisé le potentiel du cavalier adolescent de l’époque. «Il était encore tout jeune lorsqu’il a pris part à l’épreuve de 1M45. Vous vous imaginez, un gamin qui s’impose avec de grands noms de l’équitation européenne et mondiale? Ce jour-là et pour fêter sa première participation à une compétition internationale, il s’est classé troisième, et pas dans n’importe quelle épreuve, il s’agissait du Grand Prix», souligne-t-il non sans fierté.

«Il a toujours eu beaucoup de cran. Il n’a jamais eu peur d’une barre ou de la difficulté d’un parcours. Comme tout champion, il a toujours adoré le challenge et n’a jamais baissé les bras, même lors de mauvaises saisons. C’est aussi pour cela qu’il dispute les JO», atteste-t-il.

Si le Maroc est devenu une nation qui compte dans les sports équestres, ce n’est pas un hasard. A ce sujet, Hassan Jrondi témoigne qu’«en tant qu’amoureux de l’équitation, je remercie SM le roi Mohammed VI pour les efforts qu’il fournit pour perfectionner ce sport au Maroc et permettre aux plus méritants de représenter le Maroc au plus haut niveau mondial. Moulay Abdellah Alaoui, le président de la Fédération Royale Marocaine des sports équestres a repris le flambeau et a permis à ce sport de continuer son évolution au Maroc, comme cela a été enclenché par la défunte princesse Lalla Amina».

Et d’ajouter, «à travers cette deuxième participation aux JO, le sport équestre marocain confirme le très haut niveau de ses cavaliers sur la scène internationale. Portée par le leadership et le professionnalisme de Kébir Ouaddar, l’équipe va réaliser un résultat plus qu’honorable inchallah».

En réponse à une question concernant un potentiel futur champion capable de participer au plus haut niveau, Hassan Jrondi a certifié que s’agissant du Dressage, le nom d’une jeune demoiselle viendra bientôt s’inviter parmi les grands noms de la discipline. «Elle s’appelle Tahara Reghay, et elle a l’étoffe d’une grande championne. C’est la plus brillante cavalière que j’ai entrainée depuis Ali Al Ahrach. A peine âgée de 19 ans, cette jeune demoiselle a de très beaux jours devant elle et une brillante carrière sportive. En ce moment, elle passe des stages de très haut niveau entre la Hollande et l’Allemagne. Cela lui permet de monter des chevaux de grande qualité et d’être encadrée par des grands noms du Dressage, ainsi fera-t-elle des progrès considérables et continuera dans sa progression fulgurante. Il faut suivre Tahara de très près», confie-t-il.

Les sports équestres au Maroc ont sans nul doute de beaux jours devant eux. En attendant, nous souhaitons toute la réussite à l’équipe du Maroc et pourquoi pas une médaille.

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