«Il faut être irréprochable dans ce domaine»

Pour mieux comprendre ces exigences et avoir une approche plus descriptive, nous sommes allés à la rencontre du Dr. Hassan Chader, chirurgien plastique et esthétique, ayant pratiqué dans de nombreuses cliniques en France. Il a décidé d’ouvrir son centre  médical chirurgical depuis peu avec son collaborateur le Dr. Haissam El Nabhani. Leur motivation est de se rapprocher de leurs patients marocains qui partaient se faire opérer en France. Les propos.

Al Bayane : Pensez-vous qu’il y ait une forte demande en chirurgie esthétique au Maroc?

Hassan Chader : Justement, c’est la raison de mon installation au Maroc. J’ai beaucoup de patientes marocaines qui venaient se faire opérer en France. A un moment, je me suis dit «pourquoi ne pas revenir à la source ? C’est mon pays». Je suis marocain avant tout et voir cette clientèle traverser de l’autre côté pour chercher un savoir faire qui n’existe pas ou qui est déficitaire au Maroc m’a beaucoup interpellé. C’est ainsi qu’on a décidé d’apporter ce savoir-faire et cette expertise ici.

La demande au Maroc existe et de plus en plus. Peut-être, parfois il y a le tabou, certaines patientes préfèrent s’opérer le soir seules sans d’autres patients.

Que proposez-vous à vos patients?

Chaque personne est un cas unique. En général, les gens quand ils viennent, c’est pour la liposuccion. Nous leur proposons de la liposculpture «la french esthétique touch», une touche française qui sculpte le corps pour lui redonner sa silhouette. La philosophie française en chirurgie esthétique avance que certaines des dispositions anatomiques sont belles et il faut les préserver ; d’autres sont laides il faut les embellir. Il ne faut pas non plus faire de l’excès mais il faut que les choses soient bien faites, pour recréer une sorte d’équilibre et de conciliation entre la personne et son corps et même avec certains gènes psychologiques.

Parfois, certaines femmes ont une obésité morbide et un poids énorme. Ce n’est pas bien de leur indiquer de faire une liposuccion. On leur propose au début de perdre du poids avant d’arriver à l’acte esthétique en soi. De toute manière, si on lui fait de la liposuccion, le résultat ne sera pas au rendez-vous. Ce sera une perte d’argent pour elle et une perte de temps. Avant tout, c’est le cadre médical qui doit être la priorité.

Le patient, quand il sort d’ici, on s’assure qu’il sort avec un devis, un délai de réflexion de 15 jours. On lui donne des fiches d’informations, on lui explique l’intervention, les risques et bénéfices. On extrapole exactement le système français ici au Maroc. 15 jours après, il revient avec le devis et un consentement d’opérer. On répond à toutes leurs questions.

Qu’est ce qui fait qu’on choisisse une clinique et pas une autre?

Il faut choisir plutôt le chirurgien, cette personne et pas une autre. Il faut choisir une personne qualifiée, analyser sa compétence, son expertise, et puis, son parcours professionnel et ne pas hésiter à lui demander dans quelles conditions on sera opéré. Malheureusement au Maroc, il y a plusieurs cliniques qui ne sont pas conformes aux normes. Une clinique ce n’est pas simplement l’accueil, la salle d’attente et l’entrée, mais c’est aussi le bloc opératoire.

Y a-t-il un comité qui fait un suivi?

Avant d’ouvrir, il y a un comité du conseil de l’ordre qui vient visiter les lieux. Il y’a un cahier de charge à respecter. Et puis aussi, avant tout, on a une moralité et un code de déontologie à respecter. On fait de la médecine avant tout, on traite des gens. Il faut qu’on soit irréprochable dans ce domaine.

Nawal Ansar (J.S)

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