Intransigeance sur le principe

S’achemine-t-on enfin vers une accalmie patente entre le Maroc et la France, après la crise latente, de plus d’une année ? Des rumeurs jusqu’ici non confirmées, circulent d’un imminent apaisement de part et d’autre, à travers la visite de la chef de la diplomatie de l’Hexagone, en mi-décembre et, dans la foulée, en amont de celle du président de la république, au début du mois suivant. Le trait officieux de ces rencontres avec les homologues respectifs du royaume, quoiqu’en état brumeux, pourrait s’affirmer plus précisément, en si peu de temps, car « il n’y a pas de fumée sans feu », dira-t-on, au demeurant. Si c’est le cas, beaucoup de glace est à fondre, pour recouvrer la «normalité» de naguère, du côté de la Macronie en posture distante, par rapport à son allié privilégié dans le grand Maghreb. Beaucoup de graines à moudre, en perspective, dans la clarté et le respect loin de  tout exercice du « beurre et l’argent du beurre » que prétend adopter l’Etat français, en voulant jouer sur les deux fils. Ce double jeu qui prête à équivoque ne saurait perdurer, pour la question sacrée que brandissent les marocains, en « paire de lunettes » par laquelle ils voient le monde, tel que martelait le Souverain si fermement que le message bourdonne toujours dans les «oreilles inaudibles». Auparavant, le rappel à l’ordre Royal avait déjà signifié que tout rapport économique avec le royaume devrait inéluctablement passer par une position on ne peut plus cristalline, bien en faveur de notre intégrité territoriale. C’est dire qu’on ne badine point, dans ce principe qui tient tant à cœur à toute une Nation, durant un peu moins d’un demi siècle ! En fait, c’est aussi la condition sine qua non de toute thématique que pourrait poser sur la table de négociations, l’hôte de marque du Palais Royal. Tout en se montrant intransigeant à cet égard, le Maroc demeurerait fort ouvert et prédisposé au réchauffement des relations bilatérales, sur la base de la concorde, comme il était question par le passé, pour un net redressement de situation entre Paris et Rabat. Il va sans dire que seule la France tergiverse encore à ce propos, pour les raisons qu’on sait, alors que le bassin méditerranéen, pour ne citer que cette entité, est favorable à ce fondement onusien axé sur l’initiative marocaine d’autonomie voire bien en avance, au point de reconnaître la légitimité du royaume sur ce droit le plus entier. Le pays de Lumières où avaient resplendi les idées de progrès et de démocratie, au temps des sommités du Savoir et de l’Erudition, devrait se rendre à l’évidence, pour renouer avec cette Réalité marocaine, sans nulle ambiguïté !

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