Journée mondiale de la prévention des catastrophes naturelles

Le Maroc réalise des progrès significatifs

Irma, Katrina, Harvey, Maria, Matthew, des prénoms anodins pour certains, mais qui, pour des millions de personnes, n’inspirent que terreur, désolation et souffrance. Il s’agit bien évidemment de catastrophes naturelles qui ont secoué la planète ces dernières années et dont la gestion des risques demeure l’un des casse-têtes des dirigeants de ce monde. Quelle meilleure occasion que la Journée mondiale de la prévention des catastrophes naturelles (13 octobre), pour mettre la lumière sur la gestion des risques, au Maroc et ailleurs, de ces phénomènes naturels qui menacent de plus en plus la vie terrestre.

Organisée cette année sous le thème «Jamais aussi bien que chez soi: Réduire l’exposition aux risques et les déplacements forcés», la Journée mondiale de la prévention des catastrophes naturelles met l’accent, cette année, sur la diffusion des mesures, pratiques et politiques efficaces pour la réduction de l’exposition des communautés aux risques de catastrophes et une meilleure protection des foyers et moyens de subsistance.

La célébration de cette journée intervient dans un contexte marqué par une évolution des politiques internationales de gestion des risques de catastrophes naturelles. En effet, l’accroissement de ces risques a été un catalyseur d’un consensus international autour de la nécessité d’une réaction mondiale.

Conséquence de quoi, le cadre d’action de Sendai a vu le jour le 18 mars 2015. Adopté lors de la troisième Conférence mondiale de l’ONU tenue à Sendai au Japon, ce cadre d’action a été le fruit de consultations lancées en mars 2012 et de négociations intergouvernementales, et ce, en fixant des objectifs de réduction drastique du taux de mortalité, des pertes économiques à l’horizon 2030.

Si la gestion des risques des catastrophes naturelles occupe une place prépondérante au sein de la communauté internationale, quid de la gestion des risques au Royaume?

De par son exposition à des risques de catastrophes tels que les inondations, la sécheresse, les tremblement de terre et les tsunamis, le Maroc a réalisé en 20 ans «des progrès significatifs» dans l’appréhension de ces risques, a souligné l’Organisation de la coopération et de développement économique (OCDE) dans une étude menée en 2016 sur la gestion des risques dans le Royaume.

Ces progrès «se mesurent en termes institutionnels à travers un corpus législatif et réglementaire, la mise en place de mécanismes financiers dédiés, l’attribution de responsabilités à diverses entités ainsi qu’à travers des plans sectoriels de développement économique qui intègrent jusqu’à un certain point les risques», a fait savoir la même source.

Plusieurs départements ministériels, des organismes publics ou semi-publics interviennent dans la gestion des risques au Maroc, tandis que la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) joue un rôle de premier plan, dont l’approche consiste en l’évaluation des risques, la prévention et la réduction de ces risques, la préparation et la réponse d’urgence et enfin le redressement et la construction.

«A travers l’identification des risques, ainsi que leur étude, la DGPC, dans le cadre des missions qui lui ont été dévolues par le décret de 2009 concernant la nouvelle organisation de la DGPC, entreprend plusieurs actions à plusieurs niveaux en vue de réduire les impacts négatifs des incidents et catastrophes et mettre en place une approche globale intégrée en matière de gestion des risques», a déclaré le lieutenant-colonel Soufian Samghouli, directeur de la Direction des secours, de la planification et de la coordination et des études au sein de la DGPC.

La DGPC, dans sa gestion des risques et des situations d’urgence, collabore de manière étroite et échange des informations avec, entre autres, le ministère de l’Intérieur via le Centre de Veille et de Coordination (CVC), les différents départements ministériels concernés, les services de sécurité de d’ordre public (FAR, DGSN…), les collectivités locales, l’Institut national de géophysique (ING), la Direction générale de la Météorologie nationale (DGMN), et le Haut-Commissariat des Eaux et Forêts de la Lutte contre la désertification (HCEFLCD).

Selon les statistiques de la DGPC, le nombre de leurs interventions a atteint 224.561 au 31 août 2017 contre 488.777 en 2016. La région Casablanca-Settat détient une part léonine des interventions avec 18,26%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (15,19%), tandis que la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima arrive en troisième position (12,38%).

Lors des interventions majeures enregistrées en 2017, plus de 550 personnes ont été sauvées, contre 605 en 2016, indique la même source.

La gestion des risques des catastrophes naturelles aux niveaux international et national tente de réduire de manière drastique les dégâts humain et matériel à travers le monde, une mission ô combien indispensable. Mais selon les économistes Gaël Giraud et Françoise Rivière, dans une tribune dans «Le Monde», «la réduction de la consommation d’énergies fossiles est la seule prévention efficace».

 

67 interventions de la DGPC en 2016

Un total de 67 interventions dans des événements majeurs, tels que des incendies ou des inondations, a été enregistré en 2016 à travers tout le Royaume par la Direction générale de la protection civile (DGPC), selon les statistiques de la DGPC, qui ajoute que ses différents services ont effectué 42 interventions au 31 août 2017. Au cours de ces interventions, les éléments de la DGPC ont sauvé 605 personnes en 2016, 550 personnes à fin août, précise la même source L’ensemble des interventions de la DGPC s’est établi à 448.777 en 2016 contre 224.561 au 31 août dernier. Ces interventions, qui se déclinent en des missions opérationnelles, des missions d’assistance et de soutien opérationnel, ainsi que des missions de prévention et de prévision, ont été menées dans toutes les régions du pays. Avec 89.272 interventions, la région Casablanca-Settat arrive en tête des actions de la DGPC (18,26%), suivie par la région de Rabat-Salé-Kénitra avec 74.263 interventions (15,19%), et la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 60.443 interventions (12,38%). Les régions de Fès-Meknès, de l’Oriental et de Beni Mellal suivent de près avec respectivement 56.443, 45.131 et 41.588 interventions. Le Maroc, de par sa position géographique, est fortement exposé à plusieurs types de risque de catastrophes naturelles tels que les risques d’inondation, de sécheresse, de tremblement de terre et de tsunami. La DGPC demeure l’un des acteurs principaux de la gestion de ces risques, de leur évaluation de la réaction face à ces phénomènes de la nature.

Mouad El Houari (MAP)

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