Kimmich, guerrier et meneur d’hommes du Bayern Munich

A 25 ans, Joshua Kimmich est en train de devenir au Bayern Munich ce que Sergio Ramos est au Real Madrid: un meneur d’hommes à la «grinta» déjà légendaire, capable de débloquer les matches dans les situations les plus délicates.

Mardi à Salzbourg (20h00 GMT) en Ligue des champions, il tentera de mener ses coéquipiers vers une 14e victoire consécutive dans cette compétition, le record absolu, après le sacre européen conquis la saison dernière et les deux succès inauguraux cette saison, 4-0 contre l’Atlético Madrid et 2-1 sur la pelouse du Lokomotiv Moscou.

Comme Ramos, le jeune Allemand est un arrière latéral de formation. Mais il a été converti la saison dernière par son entraîneur Hansi Flick en milieu défensif central, une position d’où il contrôle l’équilibre de l’équipe et peut rayonner vers l’avant. Joachim Löw, en équipe nationale, l’utilise au même poste.

C’est lui qui a permis d’arracher un petite victoire 2-1 à Moscou la semaine dernière en Ligue des champions. Le Bayern s’était laissé remonter à 1-1 par le Lokomotiv, lorsque sa frappe lointaine a trompé le gardien et donné les trois points au «Rekordmeister».

Samedi en championnat, autre facette de son talent: un tacle viril dans sa moitié de terrain pour gratter un ballon dans les pieds d’un adversaire, et une relance instantanée pour l’action qui amène le deuxième but, signé Serge Gnabry.

Flick, comme entraîneur, avoue ne pas pouvoir rêver d’un meilleur moteur pour son équipe: «Sa mentalité est très spéciale, dit-il, il est sur la voie pour devenir l’un de ces joueurs qui vont laisser leur empreinte sur le club.»

Son seul défaut? Ce compétiteur né supporte très mal de rester sur la touche, même s’il a besoin de repos: «Je dois m’attendre à ce qu’il soit de mauvaise humeur lorsque je ne le fais pas jouer», admet Flick avec le sourire.

Flick et Löw ne sont pas les seuls entraîneurs à chanter les louanges de ce garçon formé à Stuttgart, puis passé par le RB Leipzig, alors en deuxième division.

Pep Guardiola, qui l’a fait venir au Bayern en 2015, avait vu dans ce jeune talent un successeur possible au capitaine d’alors, Philipp Lahm. Kimmich avait 20 ans, et il a cru à une blague lorsque son agent lui a dit que le Bayern était intéressé pour le faire signer.

«J’adore ce gars!», avait lancé Guardiola après quelques semaines de travail avec Kimmich. «Il a tout, il peut tout faire, il donne tout».

Pour sa cinquième saison au Bayern, il a désormais assez d’assurance pour donner des ordres à ses coéquipiers, qui l’acceptent comme leader naturel sur le terrain. En attendant, sans doute, que lui échoie le brassard de capitaine lorsque le grand Manuel Neuer, 34 ans, aura pris sa retraite.

En Allemagne, le public est déjà conquis par ce jeune père de deux enfants. Son visage doux de grand adolescent, barré d’un sourire désarmant, se transforme brutalement sur le terrain en masque de guerrier: mâchoire serrée, regard d’aigle et mufle de loup lorsqu’il harangue ses partenaires.

Ses célébrations de buts importants en disent long sur la rage qui l’habite: visage tendu, il hurle, poings fermés, en se frappant parfois la poitrine.

En juin dernier, avant même qu’il ne soulève la Ligue des champions, le célèbre musée de cire de Berlin Madame Tussauds avait annoncé qu’il deviendrait l’un de ses pensionnaires figés. Il y trônera à côté de son idole de jeunesse Bastian Schweinsteiger, champion du monde 2014 et lui aussi incarnation de l’esprit combattif bavarois.

«C’était quelqu’un qui montrait toujours la voie grâce à sa mentalité, quand j’étais jeune, j’essayais beaucoup de copier ce qu’il faisait», se rappelle Kimmich, qui a eu la chance de jouer une saison au Bayern avec son modèle.

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