«La chaîne Tamazight : création et enjeux»

Nouvel ouvrage de Khadija Aziz

Une nouvelle publication que nous devons à Khadija Aziz, a récemment vu le jour sous l’intitulé «La chaîne Tamazight : création et enjeux ». Composé de 185 pages, cet ouvrage retrace l’historique de la chaîne amazighe depuis sa création jusqu’à l’avènement de la pandémie de la Covid19 ; une étude publiée par la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT).

Cette parution coïncide avec le dixième anniversaire de la création de la chaîne (TV8) et se distingue par l’adoption d’une approche globale de cette chaîne national : au niveau vertical en revenant sur l’historique de la chaîne depuis son lancement et au niveau horizontal en étudiant cette expérience médiatique de l’intérieur ; ceci en documentant et en analysant ses divers programmes au sein du paysage médiatique marocain, en passant par ses phases fondatrices les plus importantes, puis les étapes de consolidation, pour aboutir à sa situation présente, tout en soulignant la nature de la performance éditoriale et organisationnelle qui oriente la chaîne tamazight.

Il faudrait également souligner les multiples et riches attitudes qui ont enrichi ce travail grâce à la collecte d’un ensemble de témoignages vivants et de valeur, directement, auprès de personnalités renommées dans le champ intellectuel, juridique, culturel et médiatique national et international – plus de 33 experts – durant la période qui s’étale de 2012 à 2020 ; lesquels témoignages comportent d’importantes recommandations.

Si ces déclarations ont pu donner une image de l’évaluation faite par un certain nombre d’acteurs politiques, civils et médiatiques sur le travail de TV8, elles constituent, en même temps, des propositions visant l’amélioration de la chaîne et de la qualité de ses productions ainsi que l’augmentation de sa rentabilité. De telle sorte qu’elle puisse jouer son rôle quant à la démocratisation des médias audiovisuels et sa promotion au niveau professionnel escompté.

Quiconque prend connaissance du contenu de cette étude sera interpelé par sa richesse quant à la quête des racines de la presse amazighe depuis le Protectorat jusqu’à l’après-indépendance. Sont aussi abordés quelques aspects du vocabulaire tel le concept de «médias amazighes», et de l’histoire, relatifs à la présence de l’amazighe dans les chaines de télévision nationales. La création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe et les efforts qu’il a consentis pour l’intégration de l’amazighe dans les médias nationaux, la place de la chaîne Tamazight auprès des Marocains résidant à l’étranger – du fait qu’un nombre important de Marocains amazighophones vivent en Europe et en Amérique – ont été examinés.

L’étude a été aussi enrichie d’annexes comportant une chronologie historique de la présence de l’amazighe dans les médias publics marocains et les textes de loi s’y afférent, une chronologie relative à la création de la chaîne amazighe et une galerie de photos relatives aux émissions diffusées par la chaîne.

L’étude fait également état du travail de la chaîne pendant la pandémie de Corona, dans ce sens qu’elle a poursuivi ses efforts de rayonnement et de sensibilisation durant la période de confinement et l’état d’exception qui s’en est suivi. Elle a mis, par ailleurs, en relief les missions accomplies par la chaine tamazight, au côté d’autres organes médiatiques nationaux, pour lutter contre la pandémie et protéger la population contre les effets sanitaires, psychologiques et sociaux de la maladie. En plus du suivi de la campagne nationale de vaccination contre le Covid 19, inaugurée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Peut-être que tous ces éléments et d’autres confèrent à cette étude une grande importance du fait qu’elle ne se limite pas, exclusivement, au domaine de la recherche sur les médias amazighs. Bien plus, elle aborde d’autres champs. L’étude s’adresse à différents lecteurs et chercheurs tels les gens des médias, les politiciens, les acteurs civils, les enseignants, les étudiants et d’autres.

Khadija Aziz est titulaire d’une licence en Histoire (Mémoire sur le japon contemporain) – Faculté des Lettres / Université Mohammed V, Rabat, et du «Master en études des médias», de l’Université de La Hay aux Pays-Bas. Actuellement, elle est chargée de mission au sein du Département de communication à l’IRCAM.

Top