La fonction publique, le «dream» des bacheliers

Etre fonctionnaire, voilà qui fantasme beaucoup de bacheliers marocains. Aujourd’hui, 6 lycéens marocains sur 10 rêvent, à l’issue de leurs études, d’intégrer le giron de la fonction publique. Comme quoi, les différentes conférences pour booster l’esprit d’entreprenariat organisées au niveau national, peinent à prendre. Les bacheliers marocains aspirent faire carrière dans le public. Un secteur perçu comme un lieu de confort, de sécurité… moyennant quelque fois le moindre effort. C’est ce que relèvent les résultats de l’enquête socioéducative présentés par le groupe l’Etudiant marocain, la semaine dernière.

Le secteur public illusionne les lycéens marocains. Et pourtant, selon l’enquête socio-éducative du groupe l’étudiant marocain, il y’a quelques années encore, c’est le secteur privé qui était plébiscité par les bacheliers marocains. «Des relents de la crise globalisée?», se questionne l’enquête. En tout cas, selon l’enquête réalisée auprès de 5200 bacheliers de 2e année, l’attrait de la fonction publique est très fort sur les lycéens puisque près de 60% des lycéens préfèrent y trouver leur futur job. En effet, 59, 6% des candidats au bac rêvent de faire carrière dans le secteur public contre 13,4% seulement dans le secteur privé, 27% seraient indifférents au secteur. Le plus important étant de décrocher un emploi. Ce sont les bacheliers issus des établissements publics qui planifieraient le plus un plan de carrière dans le secteur public. Ils seraient 62% uniquement dans l’enseignement public contre 47,8% dans le privé. Toutefois, dans le privé comme dans le public, l’attrait du secteur privé est très faible. Sur les 13,4% de lycéens rêvant de travailler dans le secteur privé, il n’y en aurait que 19, 3% qui seraient issus de l’enseignement privé contre 12,2% dans le public.

Pas si étonnant que la tendance se soit renversée et que le secteur public supplante aujourd’hui le privé dans le choix des élèves. L’entreprenariat, selon l’enquête reste le parent pauvre des aspirations des lycéens pour le futur. Seulement 37% des lycéens auraient la fibre de l’entreprenariat, le reste étant partagé entre ceux qui ne sont guère séduits par l’idée de créer leur entreprise et ceux qui n’ont pas d’avis sur le sujet. Ici encore, ce sont les candidats au bac du privé qui seraient le plus prédisposés à créer leurs entreprises, soit 45,1% contre 35,2% dans le public.

En matière de salaire, 24% de lycéens seraient moins ambitieux et éprouvent un désir de salaire ne dépassant pas les 6000 dirhams par mois. 27,7% candidats au bac envisageraient un salaire de plus de 10 000 dirhams par mois. Une fois de plus, les lycéens du privé seraient plus ambitieux que ceux du public. 35,8% de lycéens du privé rêvent d’un salaire mensuel de plus de 10 000 dirhams contre 26% dans l’enseignement public.

L’enquête socio-éducative a été réalisée sur une période de 10 mois par le groupe l’Etudiant Marocain, en partenariat avec les académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF).

Santé et commerce, les métiers qui ont la cote auprès des lycéens

Les métiers de la santé et de la médecine ont la cote auprès des lycéens. Sur l’ensemble des élèves concernés par l’enquête nationale, 39,2% aimeraient exercer après leur baccalauréat, un métier en rapport avec la santé. Le secteur de la santé conquiert les cœurs des bacheliers marocains au même titre que le commerce plébiscité à 39,2%. S’en suivent les métiers de l’aéronautique à 32,3%. Les banques et assurances de hissent à la 4e position avec 31,2%. En fin de peloton, on retrouve les métiers liés à l’informatique qui sont choisis par 23% des élèves, suivis par l’industrie, 22,4%. Parmi les élèves, seuls 22% envisageraient faire carrière dans les métiers liés à l’enseignement.

Danielle Engolo

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