«La musique est une information génétique»

Entretien avec l’artiste camerounais De2f

Romuald Djabioh

L’équipe de la rédaction Al Bayane a récemment rencontré De2f, un artiste originaire du Cameroun et actuellement résidant au Maroc, dans le but d’en savoir un peu plus sur ses activités artistiques. Les détails de cette rencontre sont présentés ci-dessous.

Al Bayane : Pourquoi le choix du Maroc pour valoriser votre art ?

De2f : À l’origine, j’ai commencé à faire de la musique dans mon pays natal. Cependant, plus tard, j’ai choisi de venir au Maroc pour des raisons qui ne sont pas liées à la musique. Mon objectif initial était de traverser le pays pour atteindre l’Europe, mais malheureusement, cela n’a pas été possible. Suite à cela, j’ai pris la décision de renoncer à mes plans et de me concentrer sur ma carrière musicale. Ce sont l’hospitalité et l’accueil chaleureux que j’ai reçus au Maroc qui m’ont poussé à choisir de rester ici. Tout cela m’a encouragé à me concentrer encore plus sur ma carrière artistique.

Par la suite, j’ai commencé à faire de petits spectacles avec des amis dans des boîtes de nuit et des mariages marocains. J’ai rapidement développé un intérêt pour cette activité, ce qui m’a incité à m’impliquer davantage.

La musique est une information génétique ou plutôt un choix personnel ?

La musique est une passion qui coule dans les veines de notre famille. Mon grand-frère, ma petite sœur et moi-même sommes tous investis dans ce domaine. Mon grand-frère s’est spécialisé dans le gospel, tandis que ma petite sœur a choisi le RNB comme genre musical de prédilection.

Quel genre musical faites-vous ?

Je suis un artiste de RNB, qui s’inspire des styles musicaux de Singuila et Zaho… J’ai déjà produit plusieurs petits clips musicaux dans mon pays natal, qui sont désormais disponibles sur mon compte officiel YouTube sous le nom « De2f ». Depuis mon arrivée au Maroc, j’ai également enregistré plusieurs nouvelles chansons. En ce moment, je travaille en collaboration avec mon manager pour préparer mon prochain album, qui devrait sortir cet été.

Pouvons-nous avoir une idée sur l’Album, notamment le titre ?

Pour le moment, je suis dans l’incapacité de révéler le titre de mon prochain album, mais je vous tiendrai informé dès que possible. En attendant, je vous invite à me suivre sur ma chaîne YouTube, où vous pourrez découvrir quelques-unes de mes chansons. Pour cela, il vous suffit de rechercher « De2f » sur la plateforme.

Des collaborations avec d’autres artistes depuis votre arrivée au Maroc ?

Depuis mon arrivée au Maroc, j’ai eu la chance de travailler en collaboration avec plusieurs artistes talentueux, tels que Jr Matazar, King Gorday et Authentikal. Pour le moment, seul un de ces projets de collaboration a été rendu public, il s’agit d’une chanson que j’ai enregistrée avec un artiste ivoirien très dynamique, qui se déplace fréquemment entre la Côte d’Ivoire et le Maroc.

Arrivez-vous à vivre de votre art ?

Le milieu de la musique est connu pour être difficile et comporte de nombreux défis, notamment en ce qui concerne la rémunération des artistes lors de leurs prestations. Malheureusement, il arrive souvent que les promoteurs ne nous rémunèrent pas à la hauteur de notre travail. Cela nous oblige donc à être très actifs dans la promotion de notre travail. Malgré ces obstacles, nous sommes reconnaissants envers Dieu, car je suis capable de subvenir à mes besoins grâce à mon art.

Je tiens à préciser que la majorité de mes performances ont lieu dans des boîtes de nuit ou sur les plages, où je m’efforce de me promouvoir en réalisant de petits spectacles. Cela peut sembler difficile, mais je suis fier de ma persévérance et de mes efforts pour réussir dans ce milieu compétitif.

Vous évoluez en mode solo ou plutôt en groupe ?

Je suis principalement un artiste en solo, et cela a toujours été le cas depuis mes débuts au Cameroun. Au départ, j’ai collaboré avec un ami très proche qui était comme un frère pour moi, mais il a fini par poursuivre une autre voie. Cependant, je suis un passionné de musique et j’aime travailler dans ce domaine par amour pour l’art. La musique coule dans mes veines et je suis fier de continuer à poursuivre ma carrière en tant qu’artiste solo.

Quel est l’engouement de vos fans à l’endroit de votre art ?

Il est difficile pour les artistes comme moi de se faire une place ici, mais nous sommes soutenus par nos fans. En tant que subsahariens, nous devons aller vers notre public pour nous faire accepter. Nous essayons de nous unir et de fédérer la communauté. Par exemple, je suis actuellement en train de préparer un projet appelé « Open Mike ». Nous avons essayé de le faire en louant une salle et en faisant payer l’entrée, mais cela n’a pas fonctionné comme prévu. Nous avons donc décidé de le faire gratuitement en plein air pour attirer un plus grand public, y compris les locaux. Nous espérons que cela permettra de faire découvrir de nouveaux artistes et de nouvelles musiques à la population. Nous prévoyons de le mettre en place après le ramadan.

Un mot de fin pour vos fans et ceux qui vous découvrent la première fois ?

Quant à ceux qui me découvrent pour la première fois, je les invite à écouter ma musique, à la partager avec leurs amis et à me suivre sur mes réseaux sociaux pour être informés de mes projets futurs. Je suis toujours ouvert aux collaborations et aux échanges avec d’autres artistes, alors n’hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés. Merci à tous pour votre soutien et votre amour pour la musique.

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