Elimination de la violence à l’égard des femmes
À l’occasion des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, l’Union de l’Action Féministe et l’ONG espagnole AIDA organisent une conférence de presse le 27 novembre 2024 à 9h30 à l’hôtel Barcelo à Rabat. Cet événement sera l’occasion de lancer une campagne de sensibilisation sous le thème « Loi 103-13 pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, quelle protection ? ». Il vise également à présenter le rapport parallèle sur les violences de genre qui seront soumises lors de la Commission de la condition de la Femme (Bejing +30), l’étude « Cinq ans après la loi 103-13 », et le rapport annuel 2024 du Centre Annajda.
La campagne s’inscrit et dans le cadre d’un projet intitulé « Uni.E.s pour l’égalité », co-financé par l’Union Européenne et développé dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Rabat-Salé-Kenitra, Casablanca-Settat et Draa-Tafilalet. Ce projet vise à dynamiser et renforcer les synergies entre les différents acteurs (universités, société civile, organismes institutionnels et professionnels du secteur juridique) pour la promotion de la culture d’égalité et la lutte contre la violence sexiste et les discriminations basées sur le genre.
Mobilisation pour intensifier la prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre
La campagne ambitionne de sensibiliser le grand public, les médias, les décideurs politiques et les associations de défense des droits des femmes à l’importance d’une application rigoureuse des engagements pris contre la violence de genre. Cette initiative plaide en faveur de réformes législatives renforcées, d’un budget public substantiel pour protéger les victimes, et d’une formation appropriée pour les intervenants du cicuit de prise en charge des victimes de violence. Un axe de prévention est également prévu, visant à promouvoir dès le plus jeune âge des valeurs d’égalité et de masculinité positive pour favoriser une société plus inclusive et égalitaire.
Rapport parallèle de l’UAF pour la Commission de la condition de la femme des Nations Unies – Axe “Violence basée sur le genre”
La Commission de la condition de la femme (CSW) des Nations Unies est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. La 69ème session de cette commission (du 10 au 21 mars 2025), a une importance particulière : elle marquera les 30 ans de la Conférence internationale de Beijing 1995 (« Beijing +30 »), et sera l’occasion de réaliser une évaluation des défis actuels à la mise en œuvre du Programme de Beijing pour l’autonomisation des femmes, considéré comme le principal document de politique mondiale en matière d’égalité des sexes. L’UAF, ayant le statut de membre accrédité par l’ECOSOC, participe à ce processus, étant responsable de l’élaboration de l’axe du rapport parallèle portant sur la violence basée sur le genre. Ce rapport vise à fournir une analyse complète des progrès et des défis en matière de lutte contre les violences basées sur le genre au Royaume du Maroc, avec des recommandations pour les cinq prochaines années d’efforts conjoints pour faire avancer ce domaine.
Présentation de l’étude « Cinq ans après la loi 103-13 »
Réalisée en 2024, l’étude « Cinq ans après la loi 103-13 » propose une évaluation de l’impact de cette loi adoptée pour lutter contre les violences faites aux femmes au Maroc, avec un focus sur la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Basée sur une approche des droits humains, cette étude met en lumière des avancées importantes telles qu’une sensibilisation accrue et une augmentation des signalements des violences. Cependant, elle révèle également que des obstacles subsistent, notamment dans l’accès aux services publics pour les victimes, limitant l’efficacité de la loi.
Les recommandations de l’étude incluent des révisions de la loi 103-13 pour élargir les définitions de la violence, renforcer la protection juridique des victimes et simplifier les démarches d’accès à la justice. Elle préconise également une meilleure coordination entre les institutions publiques et la société civile afin d’assurer une mise en œuvre plus efficace et durable de la loi, soutenue par un financement adapté.
Capsules vidéo pour informer et sensibiliser le public
Dans le cadre de cette campagne, cinq capsules vidéo seront diffusées pour mettre en lumière les insuffisances de la loi 103-13 et sensibiliser le public au caractère systémique de la violence basé sur le genre. Ces vidéos, inspirées des recommandations de l’étude « Cinq ans après la loi 103-13 », s’appuient sur des témoignages poignants et sur des recherches menées en partenariat avec AIDA et l’UAF, particulièrement dans la région de Tanger-Tétouan -Al Hoceima. Elles aborderont des sujets clés comme les droits des victimes, la prévention des violences, et les besoins de réformes institutionnelles.
À propos de l’Union de l’Action Féministe (UAF)
Fondée en 1983 dans la mouvance du mouvement « 8 mars », l’Union de l’Action Féministe est une organisation pionnière dans la promotion des droits des femmes au Maroc. Engagée dans la lutte contre les violences de genre, l’UAF intervient notamment par l’intermédiaire de son réseau de centres « Annajda », dédiés à l’accompagnement juridique et psychologique des femmes victimes de violences. Créée en 1996, la section de Tanger œuvre non seulement pour la promotion des droits des femmes et la lutte contre les violences de genre, mais également pour l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, en les accompagnant dans la création d’entreprises sociales. , l’accès à l’emploi et l’amélioration de leur employabilité.
À propos de l’ONG AIDA
AIDA, Ayuda, Intercambio y Desarrollo, reconnue d’utilité publique en Espagne depuis 2004, est une organisation apolitique et laïque, active au Maroc depuis 2007 dans le domaine de la justice de genre et de la protection de l’enfance. En collaboration avec des partenaires institutionnels et associatifs, dont l’UAF, Bayti, AMANE, ATED, ATIL, 100% Mamans, FLDF, ARFEDEC et la Fondation Orient Occident, AIDA œuvre pour promouvoir et protéger les droits des femmes et des enfants en situation de vulnérabilité. Ses programmes, en partenariat avec des acteurs locaux, visent à soutenir les femmes en situation de violence et les enfants en conflit avec la loi ou vivant en situation de rue contribuant ainsi à bâtir un environnement plus sûr et inclusif pour les catégories les plus marginalisées.