L’ancien président des Maldives victime d’un attentat à la bombe

Attendons pour voir…

Mohamed Nasheed, actuellement à la tête du Parlement des Maldives après avoir présidé, de 2008 à 2012, aux destinées de cet archipel de 340.000 habitants qui est une destination touristique de luxe, malheureusement en proie à une instabilité politique récurrente,  a été la cible, jeudi soir, d’un attentat à la bombe dans la capitale, Malé. Accroché à une moto garée sur le chemin que devait emprunter M. Nasheed, pour récupérer sa voiture, la bombe a explosée au moment où ce dernier s’apprêtait à monter à bord de son véhicule. Cet attentat a été perpétré peu avant l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne décrété dans le cadre des restrictions mises en place au titre de la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus.

Agé de 53 ans, Mohamed Nasheed avait été le premier président démocratiquement élu dans l’archipel, en 2008,  avant d’être renversé par un coup d’Etat en 2012 et condamné à 13 années d’emprisonnement pour «terrorisme»; un verdict qui avait été dénoncé, par plusieurs organisations des droits de l’Homme,  comme étant «politiquement motivé».

Libéré avant terme, il optera pour l’exil en Grande-Bretagne. Ayant été autorisé à retourner au pays en 2018, l’ancien président participera aux élections législatives de 2019 à l’issue desquelles il accèdera à la deuxième plus haute fonction dans la hiérarchie de l’Etat en devenant président du Parlement.

Etant tombé dans un état critique après l’explosion dont il a été victime ce jeudi, Mohamed Nasheed a immédiatement été transporté à l’hôpital privé ADK où il fut admis en « soins intensifs » alors qu’un de ses gardes du corps et un ressortissant britannique, qui avait eu la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, tous deux blessés dans l’attentat, ont été également hospitalisés.

Bien qu’un membre de la famille de l’ancien chef de l’Etat ait affirmé que ce dernier était conscient au moment de son entrée à l’hôpital et qu’il avait même parlé à ses médecins, la direction de l’établissement hospitalier, considérant que le blessé se trouve «dans un état critique» après avoir subi trois interventions chirurgicales destinées à retirer les fragments de bombe qui se sont logés dans ses poumons et son foie, a formellement déconseillé son évacuation à l’étranger tant qu’un éclat de bombe toujours encastré dans son foie ne sera pas enlevé.

En dénonçant, dans une allocution télévisée une «attaque contre la démocratie», le président des Maldives, Ibrahim Mohamed Solih, a promis que les auteurs de l’attentat seront « traduits en justice » et signalé qu’une équipe de la police australienne viendrait samedi dans l’archipel pour prêter main-forte aux enquêteurs locaux qui ont déjà lancé un appel au public pour toute information qui pourrait aider à identifier les auteurs de l’attentat et sollicité l’aide de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Dès que la nouvelle a été diffusée, de nombreux messages de soutien ont été adressés à l’ancien président des Maldives par l’Inde, le Pakistan, le Sri Lanka notamment mais, également, par plusieurs pays occidentaux qui soutenaient, par le passé, son combat  pour la démocratie et son engagement pour l’environnement.

Bien que non encore revendiqué, cet attentat qui est intervenu après l’importante campagne anti-corruption menée par l’ancien président serait, d’après certains responsables proches du Parti Démocratique des Maldives (PDM) de Mohamed Nasheed, l’œuvre «d’islamistes» qui auraient «collaboré avec des éléments politiques menacés par la campagne anti-corruption de Nasheed» après que ce dernier ait déclaré vouloir lancer une enquête à propos du détournement, pendant la présidence d’Abdulla Yameen,  de 90 millions de dollars de l’Autorité de promotion du tourisme.

Cette enquête sera-t-elle menée à son terme et les auteurs de cet important détournement d’argent seront-ils sanctionnés ?

Étiquettes , ,
Top