L’ancien président Jair Bolsonaro rattrapé par la justice brésilienne

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Après avoir été incarcéré pour « corruption » pour des faits qui, par la suite, se sont révélés montés de toutes pièces par Jair Bolsonaro, cet ancien capitaine de l’armée brésilienne qui briguait la présidence de la république et qui, pour cela, avait reçu le soutien d’un juge corrompu, l’ancien président brésilien Inacio Lula da Silva, qui a
retrouvé le fauteuil présidentiel en remportant, de justesse, le deuxième tour du scrutin du 30 Octobre dernier ne semble pas prêt à faire de cadeau à son prédécesseur.

Aussi, non content d’accuser Bolsonaro d’avoir fomenté un coup d’Etat le 8 Décembre dernier pour lui ravir la victoire en envoyant ses partisans saccager ces symboles du pouvoir que sont le siège de la présidence de la République et les bâtiments du Congrès et de la Cour Suprême, le président Lula entend réellement faire payer à son rival toutes ses erreurs et tous ses manquements.

Pour cela, il a fallu d’abord retirer à l’ancien chef de l’Etat son immunité et c’est, désormais, chose faite si bien que Jair Bolsonaro, en fuite aux Etats-Unis, est, désormais, ciblé par plusieurs enquêtes.

La première d’entre elles porte sur l’« incitation publique à l’exécution d’un crime » pour avoir diffusé, sur les réseaux sociaux, une vidéo « mettant en cause la régularité de l’élection présidentielle de 2022 » deux jours à peine après l’invasion et le saccage, par ses partisans, des symboles de l’Etat.

La justice brésilienne se penche, également, sur la mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19 par l’ancien président, sur des détournements de fonds publics et sur des abus de pouvoir dont il s’était rendu responsable pendant son mandat.

Ainsi, pour ce qui est du détournement de fonds publics, il y a lieu de rappeler qu’en 2018, en pleine campagne présidentielle, son fils Flavio Bolsonaro, qui était député de Rio avait été impliqué dans un scandale de détournement de salaires d’assistants parlementaires ; ce qui avait poussé son ministre de la justice Sergio Moro – celui-là
même qui, en tant que juge, avait accusé le président Lula de corruption et procédé à son incarcération pour l’empêcher de postuler pour un second mandat – à démissionner après avoir accusé le chef de l’Etat d’avoir exercé des pressions pour « renvoyer » deux responsables de la police fédérale qui enquêtaient sur les actes de
corruption dont s’étaient rendus coupables ses deux enfants si bien qu’en dépit des démentis apportés par Bolsonaro à ces accusations, le procureur général de la République a ouvert une enquête qui suit encore son cours.

Il est, également, reproché à l’ancien président brésilien d’extrême-droite d’avoir diffusé de fausses informations, en 2018, pendant la campagne de l’entre-deux tours. L’enquête y afférente qui avait été effectuée par le quotidien « Folha de Sao Paulo » avait révélé que des entreprises soutenant le président Bolsonaro avaient
financé une campagne de fausses informations via l’application WhatsApp et ce, en envoyant des dizaines de milliers de messages visant à discréditer Fernando Haddad, le candidat de gauche qui avait remplacé Lula suite à l’inéligibilité de ce dernier.

Bolsonaro est, également, accusé d’avoir abrité, au sein de la présidence, « une ferme à trolls » qui avait pour mission de répandre des « fake news » après qu’une enquête effectuée, en 2020, par la police fédérale brésilienne, ait confirmé que cette stratégie de désinformation avait été, bel et bien, orchestrée par les proches parents du chef de l’Etat même si ces derniers s’acharnent à démentir leur implication.

Pour ce qui est de la remise en cause, par Bolsonaro, de la validité du vote électronique, en vigueur depuis 1996, il y a lieu de signaler qu’Alexandre de Moraes, le juge du Tribunal suprême brésilien, a ordonné une enquête pour « désinformation » contre l’ancien président.

Ce dernier a été, également, accusé de mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 680.000 morts au Brésil car après avoir rejeté les mesures de confinement, il avait été accusé d’avoir été à l’origine de la pénurie d’oxygène et des retards délibérés dans les commandes de vaccin.

Au vu de tout cela, il semble donc que l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro soit dans de bien mauvais draps mais attendons pour voir….

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