Larbi Doghmi, un créateur dans la mémoire…

Un devoir de mémoire. Le festival «Créateurs dans la mémoire» organisé par l’association Ribat Al Fath et la Fondation Atlas Maroc pour le travail socioculturel rend un hommage posthume à la figure emblématique de la radio, du théâtre et du cinéma marocain, Larbi Doghmi.

En effet, baptisée par les organisateurs «l’édition de l’artiste défunt Larbi Doghmi»,  en signe de reconnaissance et de gratitude à son parcours artistique exceptionnel, cette manifestation artistique aura lieu le jeudi 30 janvier courant au Théâtre National Mohammed V.

«Larbi Doghmi est l’une des pyramides de la scène artistique nationale. En outre, cet hommage est une occasion propice pour mettre les lumières sur son parcours d’acteur, d’artiste et de comédien après 25 ans sur sa disparition», a souligné son frère Abdelati Dorhmi lors d’un point de presse organisé au Centre Culturel Russe (CCR).

Pour Abdelaziz Rabhi, président fondateur de la Fondation Atlas Maroc pour le travail socioculturel, cette manifestation  se veut rafraîchir la mémoire et braquer les projecteurs sur l’héritage artistique de  Larbi Doghmi dans tous les domaines de la création.

Une étoile lumineuse tombée du ciel…

Une vraie étoile tombée du ciel pour illuminer les planches et le cinéma marocains. L’artiste  a marqué de son empreinte la scène théâtrale nationale et le milieu cinématographique marocain. Larbi est né dans la capitale du royaume en 1931. Plus de 30 ans de carrière artistique !  Larbi a partagé une partie importante de sa vie entre les murs de Dar El Brihi. Sa voix et son nom ont brillé dans des pièces de théâtre écrites par Chakroun qui traduisait et adaptait les grands textes du théâtre universel.

«Je n’ai pas eu l’occasion de faire la connaissance de Larbi Doghmi, mais je savais que c’est un bon et talentueux acteur qui a marqué le cinéma marocain. C’est  à travers la rencontre de son frère Abdelati que j’ai compris que le peuple marocain aime cet artiste. C’est une grande chance pour moi de connaitre cet acteur de grande qualité», a souligné le directeur du Centre Culturel russe à Rabat, Vassili Tchetchine.

Artiste aux multiples facettes…

Très jeune, il imitait ses collègues, ses camarades et professeurs qui ont découvert son talent et l’ont encouragé à se lancer dans le domaine de l’art, plus précisément  le théâtre. C’est en 1948 qu’il intègre la troupe de la Al Mâamora où il essaie de se faire une place parmi les grands. À l’époque, cette troupe était une grande école, notamment avec des comédiens et artistes confirmés comme Abdessamad Kenfaoui, Tahar Ouaziz, Taïeb Seddiki, Taïeb Lalj, Kenfaoui.

«Le défunt était un pilier de l’art, du cinéma et de la culture au Maroc. Il était un homme et artiste joyeux connu par sa généreuse et hospitalité. Il fut aussi un ambassadeur pour son pays dans plusieurs manifestations culturelles et artistiques à l’étranger. Il était le père mais aussi notre modèle à suivre. », a fait savoir son fils Hassan Doghmi lors de la conférence de presse.

Artiste hors normes. Larbi compte à son actif plus de 300 travaux artistiques radiophoniques.

Sa voix résonne encore dans l’imaginaire de beaucoup de Marocains et son visage est gravé dans les mémoires. Du théâtre au cinéma, Larbi a fait un beau passage à la télévision et le 7e art en tournant des films marocains et étrangers dont «The Man Who Would Be King» avec le célèbre acteur britannique Sean Connery, «Le médecin malgré lui» de Henry Jacques  (1955), «Quand mûrissent les dattes» de Larbi Bennani et Abdelaziz Ramdani (1968), «L’Homme qui voulut être roi» de John Huston (1975), «Soleil des hyènes» de Ridha Behi (1977), «L’Étalon noir» de Caroll Ballard (1979), «Noces de sang» de Souheil Ben Barka (1980), «Le retour de l’étalon noir» de Robert Dalva (1982) et d’autres films qui ont meublé la filmographie marocaine et internationale.

Un personnage insaisissable…

«Les films et les travaux du  défunt n’ont pas eu leur place aujourd’hui dans les médias. Nous souhaitons que les jeunes et les générations futures découvrent ses films, ses pièces de théâtre et ses œuvres immortelles. D’où effet l’importance de l’organisation de cet hommage», a précisé son fils Lahoucine Doghmi.

Un personnage insaisissable, Larbi Doghmi a tiré sa révérence le 28 octobre 1994 après une lutte sans merci contre la maladie.

«Depuis notre enfance nous écoutions les pièces de théâtre réalisées par Abdellah Chekroun. C’était la belle époque où  la radio était notre fenêtre sur la création nationale. », s’en souvenait Mhamed Kroumbi, ami du regretté.  «Il était un homme généreux, souriant, mais aussi un artiste nationaliste aux multiples facettes», a-t-il ajouté.

Il est à rappeler que la clôture de cet événement qui aura lieu le jeudi  30 janvier au Théâtre National Mohammed V sera marquée par l’organisation d’une soirée musicale et des hommages qui seront rendus au dramaturge et maître du théâtre cérémoniel Abdelkrim Berrechid, au romancier Abdelkamel Dinia et à l’acteur associatif Abdelhak Doghmi.

Mohamed Nait Youssef

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