Marché des aliments composés
Khalid Darfaf
Le marché des aliments composés demeure exposé à plusieurs défaillances aussi bien endogènes qu’exogènes, relève le Conseil de la concurrence (CC) dans son Avis rendu public portant sur « l’état de la concurrence sur le marché des aliments composés au Maroc. »
Le CC a fait remarquer que ce secteur est soumis à une forte concentration, étant donné que deux groupes industriels s’accaparent la part du lion du marché, soit une marge s’élevant à 50%.
La même source a fait également état d’une stagnation de l’industrie des aliments composés, vu que plusieurs entreprises ont dû mettre les clés sous le paillasson.
Il faut dire que cette situation a eu des conséquences négatives, favorisant moins la diversité et l’innovation, précise la même source.
Cela étant, les éleveurs de bétail finissent par subir le diktat des grands producteurs, laisse entendre l’Avis du CC.
Il va sans dire, ajoute la même source, que la forte intégration chez les provendiers visant à rationaliser davantage le processus de production et leur implantation dans l’axe Casablanca-Kénitra pourraient avoir des effets pervers qui sont défavorables aux éleveurs. « L’intégration verticale peut aussi présenter des risques, tels que le verrouillage amont ou aval du marché et des pratiques tarifaires potentiellement abusives», lit-on en substance dans le document du CC.
Le rapport souligne, en outre, une similarité en matière des politiques tarifaires. Une pratique qui ne répond point à aucune une logique calendaire.
En sus de cela, le gendarme de la concurrence met l’accent sur un certain nombre de pratiques qui conduisent à l’alignement tarifaire entre les fournisseurs.
Selon la même source, le processus de commercialisation ne se conforme point à l’affichage des prix, mais se base principalement sur les messages et les appels téléphoniques.
Cette pratique commerciale, explique entre autres, que « l’alignement tarifaire entre fabricants d’aliments composés, pourrait être partiellement induit par le comportement des clients», indique le CC.
Sur un autre registre, le CC a mis l’accent sur le faible accès des petits et moyens éleveurs au financement bancaire.
Faute d’alternative financière, ses derniers sont obligés à recourir aux fournisseurs qui se transforment à des sources de financement temporaire. Ce qui renforce davantage la dépendance des éleveurs vis-à-vis des fournisseurs et limite t, de manière conséquente, leur marge d’action.