Le dessein commun

Entre le Maroc et l’Espagne, tout semble marcher comme sur des roulettes. Les rencontres bilatérales à caractère plutôt socio-économique s’intensifient, à des cadences galopantes, à l’image de la récente en date, dans la capitale madrilène, en présence de plus de 150 acteurs du monde des affaires des deux partenaires frontaliers. Assurément magnifiée par la prééminence géographique et la prépondérance sécuritaire du royaume, la Confédération Espagnole des Organisations Entrepreneuriales (CEOE) s’en est réjouie pleinement, tout en exaltant sa position de choix, chevauchant la Méditerranée et l’Atlantique, s’érigeant en « vestibule » de marque du continent africain et se plaçant en proximité idoine pour une réciprocité à moult dimensions. La promotion de ce cadre propice en matière d’interchangeabilités au niveau de la chaîne commerciale et de l’écosystème de l’entreprise, ne cesse, en fait de se confirmer et de se conforter par la volonté commune de plus en plus évidente. « Le Maroc est un grand voisin du sud à plus d’un titre ! », souligne l’instance patronale ibérique, dans sa note de cadrage, à l’issue de son entrevue avec son homologue marocaine, tout en rappelant les accords de coopération signés entre les deux parties, il y a un peu moins d’une année. Il est à signaler à cet égard, que les investissements espagnols ont largement franchi en 2021, les 30 millions d’euros, focalisés plus particulièrement sur l’industrie manufacturière, le secteur touristique et l’univers immobilier. De ce fait, l’Espagne se hisse en premier client et fournisseur de ce marché, avec plus 17600 entreprises qui ont procédé à l’export vers le royaume, soit une belle performance pour les deux alliés en forte position de partenariat gagnant gagnant. Il est bien vrai que l’accord d’association euro-méditerranéen entre l’Union européenne et le Maroc, entré en vigueur depuis l’an 2000, est de nature à permettre des réductions tarifaires, grâce à la zone du libre-échange. Cependant, il faut bien dire que la consolidation affichée des liens entre les deux partenaires hispano-marocains, depuis que la péninsule a dépoussiéré sa position envers notre intégrité territoriale, va crescendo, au service du voisinage séculaire et des peuples respectifs. L’un et l’autre des deux royaumes, condamnés à vivre dans la paix et la concorde, ont bien compris, plus en particulier l’ancien occupant du nord et sud, que le dessein commun dicte ce côtoiement permanent et ce rapprochement étroit, en rupture ferme avec l’ère coloniale et hégémonique que certains actes nostalgiques d’autres voisins tentent vainement de brandir face à des entités notamment africaines, en pleine prise de conscience.   

Saoudi El Amalki

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