Sauf les nihilistes, on ne saurait contester l’effet optimiste et mobilisateur qu’avait exercé la prouesse de la sélection nationale au Qatar sur l’ensemble de la communauté marocaine. « Rien n’est gratuit, tout à un sens ! », disait le philosophe marxiste, Louis Althusser, dans l’une de ces assignations du siècle écoulé. Notre pays s’est engagé dans la voie de réformes, en vue de rattraper les retards accumulés, des décennies durant et de s’ériger en nation Émergente. Sans nul doute, est-il en pleine transmutation tel un reptile en pleine mue qui se trouve dans la posture fragile puisqu’il change de peau. Les avancées notoires dans ce sens ne se réalisent pas en conséquence, de manière linéaire, mais accusent certainement, des hauts et des bas, comme toute autre nation en évolution. Cependant, il faut dire que le royaume réalise nombre de performances aux plans démocratique, économique, structurel, social et de communication…Sur le plan démocratique, le pays a pu mettre en place un processus prometteur en matière de législation (Code de la famille, Code de la nationalité…), des libertés et des droits humains. Le Maroc, a tourné une des plus sombres pages de son histoire en procédant, sous le même régime et sans avoir recours à de révolutions ni guerres civiles, à la lecture de son passé avec audace, sérénité et stabilité. Chose que d’autres n’ont pu faire, notamment l’Espagne qui a connu des ères franquistes de dictature inhumaine. Certes, pour cette démarche, d’aucuns espéraient qu’elle irait jusqu’au bout du chemin, mais qui traduire en justice si l’on sait que les auteurs sont multiples et ne relèvent pas exclusivement des sphères du Pouvoir ? Et puis, importe-t-il vraiment de s’évertuer dans des réquisitoires et poursuites interminables qui en fait, pourraient compromettre notre engagement solennel dans ce projet de démocratisation, de développement et de modernisation ? En tout cas le principe est présent et significatif, plaçant la Nation dans le sillage de la réconciliation salutaire et la mobilisation solidaire. Dans le même registre, un pays comme la France, modèle traditionnel séculaire de démocratie, n’a pu, en outre, permettre aux femmes de voter qu’aux années 40 du siècle écoulé. Il n’est nullement pas question de faire usage à des tentatives comparatives, mais de constater, en effet, qu’on est en passe de fonder une nation féconde et surtout en phase des profondes mutations. Le Maroc a pris à bras-le-corps son économie, très affectée par la politique de la rente. Mais tout cela n’est guère suffisant, car il est impératif de garder les cadences, améliorer davantage les productions, renforcer le front intérieur, procéder aux répartitions des richesses dans l’équité, garantir la justice sociale et territoriale et apaiser le climat politique en libérant les détenus du Rif, Jerada, Zagora… pour des réclamations sociales légitimes..