Le Maroc punit une terne Belgique et peut rêver des huitièmes

Mondial

Loin de sa splendeur passée, la Belgique peut trembler et le Maroc rêver: punis 2 à 0 par les Lions de l’Atlas, qui entrevoient désormais les huitièmes de finale, les Diables Rouges joueront leur qualification jeudi lors d’un choc stressant face à la Croatie.

Les Marocains, portés par des buts de Saïss (73e) et Aboukhlal (90+2), ont leur destin en mains: à quatre jours d’affronter le Canada, ils totalisent quatre unités et peuvent logiquement rêver d’intégrer le top-16 du tournoi, comme leurs devanciers du Mondial-1986.

« Bien évidemment, je veux être heureux de cette victoire, mais il nous faut récupérer », a temporisé le sélectionneur marocain Walid Regragui, tenant toute euphorie à distance pour exhorter ses joueurs à « garder cet esprit combattant ».

Eden Hazard et ses équipiers, déjà fébriles mercredi malgré un succès flatteur face au Canada (1-0), sont eux dans les cordes, avec trois points seulement.

Un succès face aux Croates, lors d’un duel haletant entre deux équipes du dernier carré de l’édition 2018, leur garantirait une place en huitièmes de finale. Un défaite serait synonyme d’élimination et leur sort serait entre les mains du Maroc en cas de match nul.

Après la rencontre, tandis que des centaines de supporters du Maroc célébraient la victoire dans les rues de Bruxelles, quelques « dizaines de personnes », selon la police, s’en sont pris violemment aux forces de l’ordre, incendiant une voiture et du mobilier urbain. D’autres incidents ont été rapportés à Anvers et Liège, conduisant à 11 arrestations.

Si les Diables rouges ont récupéré leur buteur vedette Romelu Lukaku, tout juste remis d’une blessure à la cuisse gauche et entré à dix minutes du terme, il leur faudra trouver de multiples clés en défense, négligente sur coups de pieds arrêtés et aisément prise de vitesse, comme en attaque, étonnamment poussive dimanche.

« D’habitude, nous jouons avec une grande animation offensive, mais nous avons peut-être perdu cette joie de jouer, peut-être à cause de la pression qui pesait sur nos épaules », a esquissé leur sélectionneur Roberto Martinez, préférant la piste psychologique à la revue des insuffisances techniques.

Impérial mercredi face aux Canucks, où il avait notamment sauvé un penalty, le gardien Thibaut Courtois s’est cette fois fait surprendre par un coup franc astucieusement botté au premier poteau par Abdelhamid Sabiri à un quart d’heure du terme et effleuré par Romain Saïss (73e).

Et le meilleur portier du monde a de nouveau été battu dans les arrêts de jeu, trompé par une reprise de Zakaria Aboukhlal (90e+2).

La deuxième nation au classement Fifa a essayé de construire le jeu, évitant les longs ballons qui avaient agacé Kevin de Bruyne face au Canada et dominant le début de rencontre en privant leurs adversaires de ballon.

« On a eu l’humilité d’accepter cette domination, de faire le dos rond et de défendre, comme une grande équipe », a raconté Regragui, décrivant une bataille tactique « de très très haut niveau ».

Michy Batshuayi sollicitait d’ailleurs Munir El Kajoui dès la 5e minute, le gardien marocain titularisé à la dernière minute en raison du forfait du portier habituel Yassine Bounou, pourtant présent sur le terrain durant les hymnes nationaux mais victime de vertiges.

Eden Hazard, plutôt inspiré, et ses équipiers se sont créées peu de situations franches en première période (une tête d’Onana, 17e, et une frappe de Meunier deux minutes plus tard).

Et ce sont même les Marocains qui ont un moment pensé avoir ouvert le score quand un coup franc botté par Hakim Ziyech a trompé Courtois à la 45e. Sollicité par la VAR, l’arbitre mexicain César Ramos a toutefois logiquement annulé le but pour un hors-jeu de Saïss.

« Vous allez me trouver fou, mais lorsqu’on a annulé le premier but, j’étais ravi. Je savais que (…) nous allions avoir envie de battre la Belgique avec peut-être plus d’agressivité », a poursuivi Regragui.

Et de retour des vestiaires, la formation marocaine a joué plus haut, notamment par une incursion de Sofiane Boufal, qui s’est joué de Thomas Meunier à gauche pour frôler la cage d’un tir enveloppé (57e), éteignant peu à peu les Belges avant de piquer par deux fois.

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