Attendons pour voir…
Une semaine après le coup d’Etat qui, le 26 Juillet dernier, avait renversé le président nigérien Mohamed Bazoum, les nouvelles autorités militaires, avaient dénoncé les divers accords de coopération militaire conclus avec la France en sa qualité d’ancienne puissance coloniale et donné un préavis d’un mois aux 1.500 soldats présents dans le pays pour plier bagages.
C’est dans ce cadre qu’un communiqué des nouvelles autorités nigériennes a annoncé que « le 1er septembre, le chef d’état-major des armées du Niger avait reçu, à Zinder, le commandant des forces françaises au Sahel pour discuter d’un plan de désengagement » et que Paris a confirmé que « des échanges » sont, actuellement, en cours entre les armées nigérienne et française pour faciliter le désengagement de ces dernières.
Pour rappel, ce putsch n’ayant pas été du goût de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation régionale précitée avait, immédiatement, brandi la menace d’une intervention militaire au Niger, dont elle avait annoncé la préparation, pour rétablir l’ordre constitutionnel, libérer le président renversé Mohamed Bazoum et le restaurer dans ses fonctions.
Cette décision ayant été immédiatement soutenue par la France, ancienne puissance coloniale, dont quelques 1.500 soldats étaient déjà stationnés sur place dans le cadre de la lutte anti-jihadiste, il semblerait que Paris, qui est dans le viseur des putschistes depuis le déclenchement du coup d’Etat, serait déjà à pied d’œuvre.
C’est ainsi que, du communiqué lu, ce samedi 9 Septembre 2023, à la télévision nationale nigérienne, par le Colonel-Major Amadou Abdramane, il ressort que « La France continue de déployer ses forces dans plusieurs pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le cadre de préparatifs d’une agression contre le Niger, qu’elle envisage en collaboration avec cette organisation communautaire ».
Et le communiqué de poursuivre que, depuis le 1er Septembre, « deux aéronefs de transport militaire A400M et un Dornier 328 (auraient) été déployés en renfort en Côte d’Ivoire » alors que « deux hélicoptères multirôles type Super Puma » et « une quarantaine de véhicules blindés » auraient pris la direction de Kandi et Malanville au Bénin ».
En indiquant que « le 7 Septembre 2023, un navire militaire français, avec à son bord, du personnel et des moyens militaires, aurait accosté à Cotonou (Bénin) », le communiqué signale, également, qu’« une centaine de rotations d’avions militaires cargo auraient permis de débarquer d’importantes quantités de matériel et d’équipement de guerre au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Bénin ».
S’il est donc clair que la France, avec l’aide des militaires du Nigéria, du Bénin et de la Côte d’Ivoire engagés sous la bannière de la CEDEAO, se prépare, activement, à mener « une intervention militaire » contre le Niger, rien ne permet de dire que ce pourrait être une « opération-éclair » ou une petite partie de plaisir car il s’agira plutôt du déclenchement d’un conflit qui risquerait de s’éterniser et de dévaster la région dans son ensemble en ce moment où les alliés du Niger – à savoir, le Mali et le Burkina-Faso – ainsi que les miliciens russes, présents dans la région, ont le doigt sur la gâchette et attendent l’ordre pour appuyer.
Espérons qu’il n’en sera rien pour le bien-être des peuples de la région et attendons pour voir…
Nabil EL BOUSAADI