Le rassemblement de la remise en selle du secteur en peine

Les agences de voyage du Maroc, au cœur du débat à Agadir

Saoudi El Amalki

Le Conseil Régional du Tourisme d’Agadir Souss-Massa (CRT) vient de tenir, le week-end dernier, la première édition du congrès des agences de voyages du Maroc, sous le mot d’ordre, « L’agent de voyage : enjeux et perspectives de développement à l’horizon 2025 », avec le soutien des conseils de la ville et de la région. Une première dans les annales du secteur, en réel ballotage dû aux effets désastreux de la crise épidémique qui sévit dans le royaume et le monde entier ! A n’en pas douter, cet événement unique en son genre dans le pays, parvient, sans doute à point nommé, au moment où les acteurs de la filière nourrissent l’espoir de recouvrer la gloire et le renom de naguère. Le débat franc et serin qui en découlait, tout au long de jours d’affilée, comblait cette soif de s’en remettre du désarroi enduré et assouvissait ce désir ardent d’échanger la réflexion saine sur les atouts et les retombées du conclave tant économique que social, en sa qualité névralgique de l’industrie du tourisme. Il y va de l’efficience du rôle nodal qu’il revêt en direction de la promotion du produit sur l’ensemble du territoire national. Ce fut, en fait, un moment de partage, mais aussi de plaisir de pouvoir débatte dans la cordialité, les heurts et malheurs, les tares et avatars du segment, atrocement alambiqué par les déficiences de la politique touristique et les répercussions fâcheuses du marasme viral. De bout en bout et à travers des panels de haute qualité, animés par des experts en la matière, le rendez-vous auquel ont pris part une pléiade de professionnels du métier et un parterre de partenaires instititionnels, s’est focalisé essentiellement sur un certain nombre de lacunes tout en mettant en exergue la place focale et le rôle primordial que la profession détient au cœur du système de l’industrie touristique dans sa pluralité et sa diversité sectorielles.

Toute auréolée par la mise en œuvre de cette action cyclopéenne, l’équipe du CRT, savamment conduite par le président, Rachid Dahmaz, s’est attelée à se livrer à ce challenge de grande acuité. Il s’est agi pour les imitateurs et leurs convives des diverses régions du pays, de mettre le point sur l’importance indéniable de la profession en tant qu’interlocuteur de choix de l’inter-connectivité des structures du secteur aussi bien à l’échelon national que mondial. De même, on s’était tout particulièrement penché sur les contraintes qui desservent terriblement ce clapet de marque, hormis l’impact nocif de la pandémie, notamment l’aspect afférent aux statuts régissant la profession dont la désuétude semble handicaper l’évolution du système. Il s’avère donc loisible voire impératif de procéder à leur actualisation à même de se conformer aux mutations qui se sont opérées dans le réseau des agences de voyages au plan planétaire. Dans le même ordre d’idées, il est question de digitaliser la structure du métier de nature à s’aligner à la course effrénée du fonctionnement de la contemporanéïté des marchés. Il convient aussi de rehausser la perception que cultive l’opinion publique nationale par rapport à la profession, à travers une profonde refonte, fondée sur la restructuration et l’unification de la mission assignée à l’agence de voyage. Il va sans dire que l’impulsion de ce domaine qui bat de l’aile est amenée à fédérer toutes les énergies et à mutualiser les efforts des composantes du système du tourisme dans le royaume afin que l’agent de voyage joue pleinement le rôle qui lui échoit en termes de transport touristique.

A cet égard, il est à déplorer l’exclusion de cette constituante vitale du tourisme national, en matière de soutien que l’Etat avait accordé à nombre de ses pairs, d’autant que, face à la crise, les voyagistes furent dans l’obligation de jeter les clés sous le paillasson et mettre leurs guides dans l’oisiveté, car ils n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Le congrès d’Agadir fut alors un signal de détresse déclenché par les participants aux divers décideurs afin de pallier à ces craquelures et d’insuffler des poussées plausibles à la relance au secteur. Il convient de relever, à divers niveaux, que les intentions de redressement émises par le département de tutelle, paraissent peu enclines envers la situation chaotique qui taraude le secteur des agences de voyage dont l’essor est tributaire d’assainissement pour éviter toutes formes de clandestinité, d’obsolescence et lynchage.

 Enfin, c’est au grand mérite de la structure fédératrice et copieusement novatrice qu’est le CRT, si ces congressistes ont craché le mot aujourd’hui, sur la scène tributionnelle de la capitale du Souss où jaillit une sommité du secteur qui, des décennies durant, a roulé sa bosse dans les dédales du métier, en tant que voyagiste de renommée universelle par le truchement de son projet baptisé, MTS ( Major Services Travel ). Connu pour son franc-parler, son sens du travail et surtout son savoir-faire, Rachid Dahmaz, puisque c’est de lui qu’il s’agit, met du cœur et de l’expertise dans la bonne cause qui lui draine plein d’admiratifs partout dans le royaume et d’outre-mer, mais peu d’envieux qui tentent vainement de jouer les trouble-fêtes. Un stratège aguerri et visionnaire, conduit le bateau à bon port avec panache et hardiesse, mais aussi avec tact et délicatesse. Rachid est assurément un  de cette trempe, sans trop se soucier du qu’en dira-t-on ! Agatha Christie disait dans l’un de ses romans : « La jalousie est un mal…, la jalousie c’est le Mal ! ». Le tourisme est surtout à la recherche de la compétence, du savoir et surtout du cran. Peu de décideurs du domaine du tourisme peuvent prétendre en avoir suffisamment ! Enfin, cette activité, considérée comme le maillon faible de la chaîne de valeur de l’industrie touristique, fut marquée par le vibrant hommage posthume rendu à une flopée d’opérateurs du secteur dans la région qui ont rendu l’âme. Un geste de haute portée de reconnaissance et de considération humanistes dont l’effet a suscité un profond sentiment d’approbation chez l’imposante de l’assistance.

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