Le silence de l’exécutif ravage la colère du citoyen

Les prix explosent à la veille du mois sacré

Fairouz EL Mouden

La folie des prix bat le plein à la veille du mois sacré de Ramadan. Tous les baromètres affichent une hausse exagérée et insoutenable pour le citoyen. Les sorties médiatiques de certains responsables gouvernementaux pour annoncer et confirmer la baisse des prix et le lancement des opérations de supervision du marché des produits alimentaires révèlent encore une fois le manque de crédibilité du gouvernement et son insouciance par rapport de la vérité des prix !

Le rythme de la spirale inflationniste va désormais à grande vitesse. Alors qu’on s’attendait à une baisse au niveaux des prix de vente des fruits et légumes et des produits de grande consommation pendant ce mois sacré, le constat est sans appel. La frénésie des prix place la barre très haute à la grande déception du consommateur. Le pouvoir d’achat se trouve aujourd’hui malmené par les multiples augmentations qui touchent tous les produits sans exception. Dans un pays à vocation agricole et connu par une grande production des légumineuses et des agrumes, le citoyen subit la flambée des prix et se voit obliger d’acheter les pommes de terre à 12 dirhams le kilo, la tomate à 15 dirhams le kilo, l’oignon à 15 dirhams le kilo, les haricots verts à 25 dirhams, le céleri à 30 dirhams le kilo , le prix de la carotte, de la courgette et du potiron dépasse les 10 dirhams. Ce n’est pas tout,  les oranges  coûtent 12 dirhams le kilo, les pommes et les bannes plus de 20 dirhams le kilo. Sans parler des autres fruits vendus beaucoup plus chers.  Les prix des autres produits fortement consommés pendant le Ramadan suivent la même tendance haussière accablante. Les prix des dattes deviennent excessifs comme ceux des amendes, des graines de sésame ou encore des pois chiches et des lentilles…et des œufs…. Sans parler des prix des viandes rouges, blanches et du poisson qui augmentent d’un jour à l’autre

Du côté des produits pétroliers, la hausse devient la règle et non l’exception. Les distributeurs sont les maitres d’un secteur en mal de libéralisation et de régulation. Les prix du gasoil et de l’essence varient presque tous les jours pour afficher de nouvelles hausses. Le litre du gasoil se situe entre 13 ou 12,98 dirhams contre 14,50 le litre  pour l’essence. Le retour au l’ancien niveau des prix, à savoir 7 dirhams le litre du gasoil et 9 ou 10 celui de l’essence relèvent aujourd’hui  du rêve lointain et éloigné.

Les grandes surfaces qui normalement devraient afficher des prix plus bas de beaucoup de produits ne dérogent pas à la règle.  Les prix sont largement plus élevés que dans les autres points de vente malgré les séries de promotion objet de grande campagne de publicité. Le comble est de voir parfois les prix affichés dans les rayons différents de ceux appliqués dans le système de facturation.    

Les boulangeries/pâtisseries s’inscrivent dans la même tendance  de tensions inflationnistes. Les prix de leurs produits ont été multipliés sous prétexte de renchérissement du prix de la farine, des œufs et du beurre.  

Cette situation critique met à nu l’échec de la politique gouvernementale dans la gestion des circuits de commercialisation et de distribution et de son manque de respect de ses promesses. Les hausses des prix risquent  de s’aggraver encore dans les jours à venir suscitant la colère des citoyens déjà ravivés par les séries de hausses installées depuis des mois déjà. Le silence du gouvernement interpelle à plus d’un titre. D’aucuns s’interrogent  aujourd’hui sur le degré de complicité et de connivence de ce gouvernement dans la conjoncture actuelle ?

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