Les autorités de Hong Kong libèrent l’activiste Agnes Chow

Attendons pour voir…

Si, ce samedi, la militante hongkongaise pro-démocratie, Agnes Chow, 24 ans, a quitté sa cellule après y avoir passé 7 mois suite à sa participation active aux manifestations qui, en 2019, avaient ébranlé l’ancienne colonie britannique, ce ne fut pas le cas des deux autres activistes qui avaient été arrêtés et condamnés en même temps qu’elle ; à savoir, Joshua Wong et Ivan Lam.

Agnes Chow, qui a été libérée ce samedi par les autorités de l’ancienne colonie britannique, fait partie de cette génération de militants qui, après avoir intégré la politique alors même qu’ils étaient encore adolescents – notamment, lors du fameux soulèvement pro-démocratie de 2014, mondialement connu sous le nom de « révolution des parapluies » – sont devenus, en 2019, un exemple pour tous ceux qui aspirent à plus de liberté à Hong Kong.

Bien qu’ayant été accueillie, à sa sortie de prison, par plusieurs journalistes, l’intéressée, dont la libération est intervenue deux ans, jour pour jour, après les évènements du 12 juin 2019, n’a fait aucune déclaration.

Pour rappel, ce jour-là, des milliers de personnes avaient encerclé le siège de l’Assemblée législative de Hong Kong pour empêcher l’adoption de la fameuse loi sur la sécurité nationale à Hong Kong présentée par Pékin à l’effet de favoriser l’extradition vers la Chine continentale de tout opposant à la politique mise en œuvre par le régime de Xi Jinping ; une loi qui, dès son adoption, avait permis aux autorités de Hong Kong d’arrêter plus d’une centaine de personnes dont Agnes Chow et le magnat de la presse Jimmy Lai.

Aussi, en y voyant un grave recul des libertés dès lors qu’elle « sanctionne la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères », toutes les chancelleries occidentales avaient dénoncé cette loi car, malgré le retour de l’île de Hong Kong dans le « giron » chinois, en Juillet 1997, ses habitants avaient continué à jouir d’une autonomie sans aucune commune mesure avec celle en vigueur en Chine continentale et à bénéficier d’une liberté de presse et même d’une justice indépendante ; tout cela conformément aux dispositions de la clause « un pays, deux systèmes » dûment fixée par l’acte rétrocédant ce territoire à l’Empire du milieu. 

Des appels à manifester ayant été lancés sur les réseaux sociaux aussi bien pour célébrer la libération d’Agnes Chow que pour commémorer le deuxième anniversaire du soulèvement du 12 Juin 2019,  les autorités ont déployé, ce samedi, quelques 2.000 policiers et interdit tout rassemblement en invoquant la lutte contre la pandémie du Covid-19 alors même que seules trois nouvelles contaminations avaient été recensées au cours du mois dernier.   

Il y a lieu de signaler, également, que le 4 Juin dernier, les autorités avaient interdit le rassemblement  qui devait se tenir au titre de la commémoration des évènements de la Place Tien An Men, qui eurent lieu du 15 Avril au 4 Juin 1989, tout comme ils ont interdit, pour la première fois depuis 32 ans,  la veillée traditionnelle y afférente qui se tient chaque année au parc Victoria. Or, quand les manifestants n’ont pas pu accéder au parc maintenu fermé par les forces de l’ordre, ceux-ci ont allumé des bougies, des torches électriques ou les ampoules de leurs téléphones portables dans la quasi-totalité des artères de la ville. Deux manifestants, accusés d’avoir appelé leurs compatriotes à manifester en dépit de l’interdiction faite par les autorités, ont été arrêtés.

Mais de quoi donc demain sera-t-il fait dans l’ancienne colonie britannique si la libération d’Agnes Chow, intervenue ce samedi, n’est rien de plus qu’un petit geste dans un océan de répressions ? Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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