«Les conditions du tournage de «Addour» ont été difficiles»  

«Addour» ou «l’Honneur» est le nouveau film du réalisateur Baidou Ahmed. Tourné dans la région du sud-est marocain, ce film de fiction en amazigh puise son histoire des faits historiques de la bataille de Bougafer.  Avec Abdellatif Atif, Latefa Ahrrare, Anas El Bazet d’autres, les conditions, comme le souligne le réalisateur, n’ont pasfaciles. «Le tournage était très difficile parce que la langue du dialogue était différente à celle des acteurs ; pour ceux du Sud comme ceux du Moyen Atlas».

Al Bayane : on a entendu dire que le tournage de votre film est fini. Pouvez-vous nous informer de la date de sa sortie?

Baidou Ahmed : le tournage du film est fini. Je ne vais pas lancer sa sortie parce que c’est le distributeur qui décide. En outre, le film va être projeté pour la première fois à Tanger en 2017. «Adour», comme vous le savez c’est l’honneur en Amazigh. C’est vrai on avait changé de titre pour qu’il puisse répondre à l’âme de l’histoire.

La direction des artistes et les conditions étaient-ils à la portée de tout le monde ou bien aviez-vous rencontré des difficultés lors du tournage?

 Le tournage était très difficile parce que la langue du dialogue était différente pour les acteurs soit ceux qui sont issus du Sud ou bien du Moyen Atlas. Les conditions ont été difficiles notamment à l’extérieur. On a travaillé avec les moyens qu’on a, malgré le budget maigre. On a filmé dans plusieurs endroits, notamment au studio de Ouarzazate parce que pour filmer une toute histoire des années 30 à l’extérieur avec décors réels était vraiment difficile. Au studio il y a des moyens notamment des costumes, décors… Par ailleurs j’ai eu du mal a trouvé des fonds d’aides pour mieux le faire.

Le film est-il historique ?

Le film est une fiction.  Ce qui est réel dans le film, ce sont les noms des protagonistes ainsi que les lieux. Ce n’est pas un film pur de la résistance ou historique. Le film revisite des faits historiques à partir d’autres angles avec un dialogue de cinéma et ce par le bais du cinéma.

A votre avis a-t-on un vrai cinéma amazigh ?

On a des films et une production qui connaît un essor. Mais pour parler d’un cinéma, on n’en a pas et pour cause : un manque au niveau des producteurs. Il n’y a pas assez de réalisateurs amazighs, les gens n’investissant pas dans ce domaine. En effet, on peut parler dans ce cadre des initiatives personnelles. A cela, s’ajoute le problème de la production et de la diffusion du film amazigh. Car on n’a pas un vrai marché et un consommateur qui ira acheter ses billets au cinéma sans recourir au piratage. Or, il est difficile pour un réalisateur de vivre en produisant un seul film par an. Dans ce cas-là, il fallait aller chercher un autre travail. Par ailleurs, on a tous les moyens pour en faire un film amazigh, dont des acteurs, des réalisateurs d’origine amazighe, des techniciens qui travaillent avec des étrangers et des marocains.  Ce qui manque, c’est la volonté et les moyens !

Mohamed Nait Youssef

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